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     Dans la voiture, Malia n'avait pas cessé de passer des appels sous ma demande. J'avais besoin de vérifier que mes chers associés n'avaient pas changé d'avis entre 2h du matin et 8h. Je pris l'ascenseur du sous-sol pour entrer dans le bâtiment. Arrivée dans mon bureau, je vérifiai mes e-mails et je découvris celui des avocats de Miller, il me poursuivait pour diffamation. Ce monsieur allait très vite en besogne, d'ici une heure il sera de nouveau enfermé. Malia venait à intervalles réguliers m'annoncer l'arrivée des associés qui devaient m'apporter leurs voix. Pour déstresser, je jouais avec une balle de tennis. C'est dans ce moment que j'entrais en réflexion. J'essayais de voir tous les possibles scénarios, en cas de réussite de cette tentative de prise de pouvoir, je serais plus que ravie et beaucoup d'entre nous quitterons le navire, en commençant par la tête. Mais en cas d'échec, que se passerait il?

- Ann-Louise, tout le monde est là. Il ne manque plus que toi ; m'informa Malia.

    Je sortis de mon bureau, le pas vif et plein d'assurance. Un air sérieux affiché sur le visage, en entrant je vérifiai que tous ceux qui m'avaient assuré leurs voix étaient là. Les autres également avaient répondu présent sans vraiment connaître l'objet de ce conseil. Nous étions 13 dans cette salle, les sièges des Walden étant vides, normal ils n'avaient été prévenus qu'une heure avant le conseil.

- Bonjour à tous, merci d'avoir tous répondu présent. Sans plus tarder nous allons commencer ; dis-je en m'installant.

- Nous allons commencer un conseil extraordinaire sans le PDG de cette société ?; dit l'un des associés.

- Je comprends M. Reeves, mais voyez-vous, nous avons tous investi dans cette société, et nous n'allons pas faire retarder cette réunion à cause de 2 actionnaires. Maintenant je vous invite tous à consulter les bilans financiers qui sont devant vous. La plupart d'entre nous investissons dans d'autres entreprises, et nous sommes d'accord qu'une entreprise de l'envergure de Walden Company n'a jamais été aussi peu productive, sans compter que la valeur de nos actions est en chute libre sur le marché boursier. J'ai récemment porter une plainte au nom de l'entreprise contre Fred Miller, il est en charge depuis des années des comptes de cette société, une enquête avait été ouverte pour tirer au clair la disparition de nombreuses sommes d'argent... comptées en millions de dollars.

   Des chuchotements se firent entendre, ceux qui n'avaient pas été prévenus la veille par moi furent surpris.

- Pourquoi n'avons nous pas été mis au courant ? Et qu'en dit Christophe ; commença Reeves.

- J'allais y venir, le PDG M. Walden a retiré hier la plainte que j'avais déposé, simplement pour protéger l'ami de son défunt père. Je ne pense pas trop m'avancer si je dis, qu'il n'a pas pensé à nos intérêts à tous avant de prendre cette décision.

   Un silence indiqua qu'ils étaient d'accord avec moi.

- Ce qui nous amène ici aujourd'hui, si j'ai convoqué ce conseil, c'est pour vous amené à voir les faits. M. Walden ne se préoccupe plus de cette entreprise, encore moins de nous ses associés. C'est la raison pour laquelle je souhaite voter sa destitution, et je me porte candidate à la tête de nos investissements à tous. J'ai déjà fait mes preuves avec la filiale du Canada, et j'en ferai encore plus ici. Selon le 12e article du règlement d'administration, si les associés ne sont plus en accord avec la gestion du PDG en fonction, ils peuvent procéder à un vote, demandé par l'un des actionnaires majoritaires. Toutes les conditions sont donc remplies pour que nous procédions à ce...

- Excusez nous pour le retard.

  Christophe Walden, venait d'entrer dans la salle de réunion suivi de sa sœur. En entrant Karol me toisa et s'assied à la droite de son frère, qui était en bout de table en face de moi.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant