XXIII.

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     Les jours m'avaient semblé interminables jusqu'au jour fixé pour mon dîner avec Amir. J'étais aussi excitée qu'une adolescente qui va à son premier rencard. À bien y réfléchir, il s'agissait bien là de notre premier vrai rencard. Dès que nous avions mis sur pied notre faux mariage, tout était allé si vite entre nous et nous n'avons pas su éviter les différents obstacles qui se sont mis sur notre chemin. Je voulais m'y prendre autrement, je voulais prendre le temps nécessaire pour nous permettre d'être un couple solide, car oui j'envisageais d'être en couple avec Amir mais je voulais aussi que ma fille s'habitue à un seul homme, Amir en l'occurrence.

     Cette journée aussi me sembla durer une éternité. Pour passer le temps je dus aller au spa, avant de faire un arrêt dans la société d'ingénierie qui se chargeait de la construction de mon institut. Il y avait  eu un soucis avec la plomberie dans l'aile de la gym, les travaux seraient refaits et le délai repoussé. En d'autres circonstances, j'aurais été hors de moi mais là, je dois avouer que j'entendais mon directeur de projet d'une oreille tellement j'étais focalisée sur la soirée à venir.

   Après cette rapide entrevue, je me dépêchai pour rentrer chez moi. Lorsque j'arrivais, je vis la voiture de Jordan garée dans ma cour. En entrant, Karly courut se jeter dans mes bras, comme elle avait pris l'habitude de le faire. Je la soulevai dans mes bras et nous allâmes dans la cuisine.

- Je ne me souviens pas que tu étais aussi lourde mon cœur ; lui dis-je en la glissant dans son siège.

- Rosie dit que ça veut dire que je grandis bien. Pas vrai Rosie ?

- Oui ma crevette, tu grandis bien. Ce qui prouve que ta mère s'occupe bien de toi.

- Oui! Maman c'est la meilleure ; hurla-t-elle.

- Ok jeune fille tu es très enthousiaste ce soir. Tu vas monter finir ton lait dans ta chambre, d'accord ? Maman veut discuter avec Rosie; souris je.

- D'accord, Rosie tu viendras me lire une histoire n'est-ce pas ?

- Oui ma chérie, installe toi j'arrive.

        Dès qu'elle fut dans l'escalier avec Julianne je me servis un verre de vin rouge.

- J'ai fait changer mon escalier, ce n'était pas très sécurisé ; dis je ironique.

- J'ai remarqué. On en est où avec la procédure ?; demanda-t-elle.

- Certainement au même point que la semaine dernière, et à vrai dire je ne veux pas savoir. J'aime ma fille, et ça devrait largement suffire pour qu'elle porte mon nom. Mais ça ne réussira pas à me gâcher ma soirée ; ajoutai je le sourire aux lèvres.

      Elle me lança un sourire complice, avant de m'inciter à m'asseoir près d'elle. Je lui racontai sans me faire prier la soirée du mariage de Roger en omettant aucun détail.

- Rien qu'au sourire qui ne te quitte pas, je peux en déduire que tu as tourné la page; commença-t-elle.

- J'en sais rien, mais tout ce que je sais c'est que l'heure tourne et il est temps pour moi de me préparer.

      Je filai à vive allure dans ma chambre pour me pomponner. Je fis quelques légères boucles à mes cheveux mi-longs, avant d'enfiler ma robe rouge aux épaules dénudées et manches 3/4. Cette robe était au dessus des genoux et dessinait parfaitement ma silhouette. Je vaporisais mon parfum lorsque la sonnette retentit. Je donnai un dernier coup de gloss avant de descendre dans le salon.
      En atteignant les dernières marches, il me vit et me suivit du regard jusqu'à ce que je vienne congédier Julianne qui s'était mise entre lui et l'intérieur de la maison. Dès qu'elle fut sortie du salon, je lui souris.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant