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Dans la soirée, je ne manquai pas de remettre le cadeau de mon père à ma mère. Celle ci parût très surprise du fait que mon père lui ait offert un cadeau et qui plus est un collier en argent dont les pierres qui constituaient le pendentif étaient des diamants. Dorénavant, sa fortune se baserait sur ses bijoux! Après quelques commentaires de ses plus proches amies, elle continua à ouvrir ses cadeaux. Malheureusement pour moi, je ne pouvais pas m'attarder plus longtemps --- en vue du vol que je devais prendre pour New York dans la matinée --- je pris donc congés d'elles en emportant avec moi une part de gâteau pour mon père.
En arrivant à la maison, je le trouvai devant un match de football. Je m'installai près de lui sur le canapé et je lui fis un debriefing de la fête --- à laquelle il avait été éjecté --- en prenant soin de ne pas évoquer la présence de Amir à celle ci et aussi l'histoire que j'avais monté de toutes pièces. Je ne tardai pas à aller me coucher en priant pour que cette mascarade ne vire pas à un gros scandale.

Il était neuf heures et demie, quand notre avion atterrit sur le sol new yorkais. Pendant que nous récupérions nos bagages, mon père reçut un appel, et après ce dernier il m'annonça qu'il devait partir d'urgence à son entreprise et il ne pouvait se passer des services de Gunter le chauffeur. Et bien sûr, comme par magie Mr Santiago vint à notre rencontre.

-Bonjour Mr Parker; dit il en serrant la main de mon père.

-Oh Amir comment allez vous?; demanda mon père.

-Je me porte bien merci, Mlle Parker; ajouta-t-il à mon intention.

Je me contentai de hocher la tête en roulant des yeux.

-Amir, j'ai une urgence et je ne voudrais pas qu'elle emprunte un taxi. Ça ne vous...ennuirait de...

-Ne vous en faites pas, je peux déposer Mlle Parker chez vous.

-Ça te va ma puce?; demanda mon père.

T'aurais pu commencer par là non?

-Ouais, de toutes les manières j'ai pas mon mot à dire, à ce soir papa; dis je en l'étreignant doucement.

-Passe une bonne journée mon coeur.

Sans me demander mon avis, il se saisit de mon sac et m'invita à le suivre jusqu'à sa Jeep et m'aida à m'installer sur le siège passager, avant de s'asseoir derrière le volant. Lorsque nous eûmes quitté l'aéroport...

-Tu t'es bien gardé de parler de cette mascarade à ton père non; commença-t-il.

-Pourquoi faire, pour que ton contrat soit signé le plus rapidement possible?

-Puisque nous parlons de ce pacte je voudrais qu'on revoit les conditions; dit il hésitant.

-Ah non! Je refuse de te payer quoi que ce soit d'autre; lançai je rapidement.

Il rit un moment avant de tourner à gauche.

-Tu n'auras plus à payer un de mes caprices. Tu ne vas payer rien du tout pour être clair.

Je restai abasourdie un instant, je le guettai du coin de l'oeil et je le laissai continuer sans l'interrompre.

-Je voudrais que les conditions de ce pacte...soient communes; dit il hésitant.

-Si je comprends bien, tu voudrais que je joue à ta fiancée! lançai-je faisant mine de ne pas comprendre.

Il me jeta un bref regard avant de pousser un soupir et de confirmer ma thèse par un hochement de la tête. Je ne pus me retenir de rire à gorge déployée, et dire qu'il y a à peine deux jours il faisait mine de ne pouvoir tenir pour pouvoir jouer son rôle.

-Quelle ironie du sort! commençai-je.

-Où veux tu en venir? m'interrogea-t-il.

-T'as plein de femmes à tes pieds...pourquoi ne pas en choisir une je veux dire...

-Mais j'en ai choisi une! Et puis...elle n'est pas le style de ma famille, par contre toi tu remplis leurs critères.

Je me sentis flattée.

-Et...quels sont ces critères?

-Ennuyante, toujours sérieuse, tu sais le type de filles sans vie sociale; ajouta-t-il en souriant.

Donc à ses yeux j'étais "ennuyante" ! C'était le comble, pour une fois que je pensais qu'il me faisait un compliment, en fait c'était encore une de ses moqueries.

-Où vit ta famille? lui demandai-je.

-En Argentine, je leur ai fait savoir que tu es ma nouvelle copine; répondit-il.

-Alors on vient de signer un véritable pacte.

-Tout à fait.

Le reste du trajet --- du moins celui de l'itinéraire qu'on s'était fixé au départ --- nous restâmes dans un silence très embarrassant ; je me lançai donc pour briser ce silence.

-Sois gentil laisse moi à mon immeuble; annonçai-je lorsque nous passions près de ce dernier.

-Pardon?; répondit-il très surpris.

On dirait bien que je l'ai tiré de ses pensées mais moi tout ce que je voulais, était de me tirer de cette voiture. Après que je me sois répétée, le véhicule s'immobilisa à quelques pas de l'immeuble, et je descendis en lui rappelant qu'il devait laisser mes effets chez moi.

***

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent au quinzième étage; à peine ai je posé mon pied hors de celui ci que Gina me tribla de questions de sujets divers à la fois. Sans y prêter attention, je marchai tout droit vers mon bureau --- suivie de très près par elle --- où je m'installai dans mon fauteuil en la laissant continuer à jacasser jusqu'au moment où elle décida de la fermer! Enfin!

-Waouh, t'as battu ton record Gina!; dis je en consultant ma montre.

-C'était qui le mec qui t'a déposé?; lança-t elle.

-Je voudrais les infos du bureau s'il te plaît Gina; dis je en mettant en marche mon laptop.

-D'abord les potins et ensuite le travail Annie! Tu me dis plus rien depuis; ajouta-t-elle sur un ton pleurnichard.

-Tu ne t'es pas dit que c'est parce qu'il n'y a rien à dire! ; répondis-je avec un air d'agacement.

Elle me regarda avec une expression du genre "On me la fait pas à moi". Et elle persista avec cette question jusqu'à ce que je cède.

-Ce n'était pas un "mec" mais une femme; mentis-je.

-Sans blague! Et c'est qui?; demanda-t - elle.

-Comment veux tu que je le sache, je suppose quelqu'un sous les ordres de mon père! T'es satisfaite, est ce qu'on peut passer au boulot?

Elle me glissa deux rapports de réunions avec des partenaires et m'énnonça les rendez vous de mon agenda y compris une date qui lui tenait à coeur.

-Et t'es attendue vendredi au club Kloos pour mon anniversaire à partir de 21 heures.

-Mais enfin je dois...; essayai je de riposter.

-Tu n'as pas d'excuse cette fois, je me suis arrangée pour que tu sois libre ce jour alors sois à l'heure.

Elle sortit et claqua la porte derrière...puis la rouvrit et fît passer sa tête.

-Oh...arrange toi pour être en blanc ou en noir.

Et elle referma la porte, à sa suite.

De la comédie Au réel...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant