«Nous n'avons pas le même âge, mais nous nous trouvons à la même page.» Kylie n'est pas une élève comme les autres. Car elle a un secret et son seul confident est son professeur de littérature, M. Sullivan.
Terminée le 01/12/17
Réécriture > Agapè
Il est 8h du matin quand le gardien ouvre la porte de prison. Le son creux et métallique réveille en sursaut les deux professeurs.
Marc et mon oncle se tiennent devant la cage et je me retrouve entre les deux ou les quatre.
J'ai eu la chance de me changer grâce à mon beau-père qui m'a amené des vêtements de rechange. J'ai troqué ma tenue de soirée contre un pull vert à capuche sur un débardeur blanc et un jean bleu. Mais eux, ils sont toujours vêtus en cow-boy.
– Messieurs, les salue le shérif de sa voix autoritaire. Veuillez recevoir mes excuses pour cette nuit déplaisante, c'était une erreur de la part d'un de mes agents qui sera sanctionné, vous êtes donc libres.
M. Sullivan est réveillé mais garde ses yeux fermés comme s'il avait besoin de quelques secondes de sommeil en plus. M. Jenkins fusille de ses yeux cernés le gardien qui le libère de ses menottes. Je le soupçonne de n'avoir pas dormi du tout comme moi.
– Une erreur, répète-t-il comme si c'était un euphémisme.
Marc lui tend cérémonieusement la main.
– Andrew Jenkins je présume. Marc Cobra, enchanté.
Je me permets d'intervenir et de lui expliquer :
– Il est mon beau-père et c'est un avocat donc je l'ai appelé pour vous sortir au plus tôt de là mais...
– Mais...reprend Marc, nous avons dû attendre le retour du shérif pour pouvoir régler vos cas.
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Nous regardons tous mon oncle qui ne semble pas du tout content de la situation comme si c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Il a l'air d'avoir eu une dure nuit. À moins que Marc seul soit à l'origine de son humeur sombre. Et je comprends tout à fait pourquoi. Car Marc est le remplaçant de mon père et c'est leur première rencontre officielle, le pire étant qu'elle soit professionnelle. Et un agent de la loi contre un défendeur de la loi dans la même pièce sans oublier un beau-frère et un beau-père, ça ne peut pas rouler sur des roulettes comme je l'espérais...
M. Sullivan croise mon regard anxieux et notre contact visuel ne se rompt qu'après quelques secondes lorsqu'il décide de remercier Marc d'une échange de poignées.
– Combien nous vous devons ?
– Rien du tout, répondent mon oncle et Marc en même temps.
Puis :
– C'était une erreur, dit mon oncle.
– C'était une faveur, dit mon beau-père.
Ils échangent un regard hostile et je me dois d'intervenir d'une voix calme et plus rassurante.
– C'était les deux donc il n'y aura rien à payer. La nuit était gratuite. Comment était le room-service par ailleurs ?
Ash est le premier à sourire à ma tentative d'humour. M. Jenkins n'est pas de cet avis.
