MALÉDICTION PARTIE 41

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******* Sylvie Rose Ngala******

Ça va faire quatre jours que Samantha à disparu. Je suis mal en point, je n'arrive même pas à manger. Comment pourrais-je avoir faim alors que je ne sais pas où se trouve ma fille, mon unique fille, la seule parmi les garçons.

Pourquoi ne l'ai-je pas suivie ce jour là? Je me demande pourquoi est-ce que je suis restée cloîtrée entre ces murs alors que j'aurais pu la retenir. Oh mon Dieu ! Et s'il lui arrivait pire? Je suis là à pleurer comme une madeleine alors que je pouvais éviter cette situation accablante. Je ne sais pas si je survivrai sans ma fille, je suis perdue snif snif.

Toc toc toc toc

- Rose ouvres stp c'est moi papa!

Il y a deux jours je me suis enfermée dans la chambre de Samantha pour essayer d'élucider cette situation, mon coeur est meurtri et je n'ai plus de force mais je dois lutter. Je dois réfléchir à toutes les possibilités pour retrouver ma fille.

Et pourtant j'avais dit ne pas vouloir être dérangée jusqu'à ce que la police trouve des pistes fiables. Ça sent les manigances de Jérôme. Il sait que si c'est papa, je ne tiendrai pas et j'ouvrirai la porte à la minute qui suivra.

Après plusieurs tentatives, il a donc jugé bon de faire intervenir mon père. Ok je vais lui faire ce plaisir d'ouvrir la porte et écouter ce qu'il a de bon à me dire. C'est aussi et surtout à cause de sa santé précaire que je ne veux pas mettre en péril, que je suis obligée de lui ouvrir la porte.

Il ne faut pas qu'il me voit avec ces larmes qui l'affecteront à coup sûr. Je dois me rendre vite dans les toilettes pour effacer ces traces blanches qui me collent sur les joues.

- Papa j'arrive, un instant!

Oh mon Dieu! Mon reflet dans le miroir ne me donne pas envie de sortir mais il s'agit de mon père. Plus je refuse de sortir, plus sa santé prendra un coup. Je n'ai pas la force de supporter deux malheurs à la fois. J'ouvre la porte et je le vois debout, amaigri et très affecté par la disparition de sa petite fille adorée. Je ne m'empêche pas de couler une larme à sa vue.

- Cesses de pleurer ma fille, j'ai envoyé ton frère depuis Ouesso voir mon ami  pygmée le voyant pour qu'il nous dise à peu ce qu'il en est. Les deux vont être ensemble dans trente minutes donc nous partons de ce pas au commissariat avec ton mari pour le mettre en contact avec le lieutenant.

- Papa tu crois que la police accepterait de travailler sous les allégations d'un féticheur?

- Nous le lui avions proposé bien avant au lieutenant Molinga, et pour avoir travaillé au village, il y a eu des moments où il a eu recours à cette pratique pour diligenter certaines enquêtes compliquées.

- Ok papa, en ce moment je n'ai pas de choix. Quoique chrétienne, je me soumets à toutes les voies possibles pour retrouver ma fille, quitte à accepter ce que vous prévoyez de faire là.

- C'est bon, nous y allons de ce pas ton mari et moi, mais je veux te demander juste une faveur ma fille.

- Laquelle papa?

- J'ai causé avec Youmi mon ami le pygmée, il m'a rassuré que ma petite fille est encore vivante. Donc ça ne sert à rien de te morfondre et de t'enfermer comme tu le fais. Manges, laves-toi pour que tu retrouves tes forces.

- Oui papa, je le ferai derrière et je te promets que tu me trouveras propre le soir.

- Merci ma chérie !

Après m'avoir tourné le dos, j'ai juste fait le signe de croix avant de regagner la douche en toute hâte. Papa a raison, après deux jours sans se doucher, je dois sûrement sentir le fauve.

Providentielle rencontre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant