MALÉDICTION PARTIE 62

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Je la regarde sans mot dire avant de me décaler de sorte à la laisser entrer dans la chambre. Je ne sais pas quel sentiment m'anime en ce moment, c'est tellement indescriptible que je bascule d'une humeur à une autre en une fraction de seconde. Je la suis derrière avant de lui faire signe de s'asseoir en lui montrant le fauteuil de la tête. Au lieu de s'asseoir, elle se met à genoux à mes pieds et commence à pleurer.

- Je rêve ou c'est toi qui est là à genou devant moi? Toi qui étais si méchante et arrogante hier?

- C'est bien moi Khadija, j'ai si honte de ce que j'ai fait dans le passé. Crois-moi, je n'ai jamais retrouvé la paix depuis que tu es partie. Aujourd'hui, je sais que tu es animée par une rage envers moi, une haine sans mesure mais laisse-moi te dire que je regrette amèrement. Ne penses pas que je suis pas là pour t'implorer de ne pas me dénoncer devant la communauté, non loin de là s'en faut! Je suis là juste pour te demander pardon pour tout. Je suis consciente de t'avoir vilipendée auprès de la même communauté hier, et aujourd'hui je suis prête à subir la même chose car dans la vie, on ne récolte que ce que l'on a semé. Je t'ai torpillée auprès de ta famille, j'ai sali et traîné ton nom dans la boue et je mérite la même chose. Je suis là juste pour que tu me pardonnes pour tout, je suis confuse à un point, s'il te plaît, trouves une place dans ton cœur pour m'accorder ne fusse que ce pardon qui sera salvateur pour moi.

Que faire devant cette litanie mélancolique qui se mélange avec les pensées qui m'ont habitées depuis que j'ai essuyé cette honte de la part de cette mégère. Comment comprendre le retournement d'une personne qui était presque ta soeur? Je pouvais croire ça de tout le monde sauf de Wadida. C'était ma confidente, celle à qui je disais tout sans retenue. À l'époque, j'avais beaucoup de prétendants, des gens venaient de partout, surtout des pays du golf pour me demander en mariage. Je m'en fichais parce que j'en aimais un autre, un noir non musulman et j'étais consciente qu'il n'allait pas être accepté par ma famille mais je m'en foutais, l'amour me donnait des ailes à l'époque.

La cerise sur le gâteau est quand Yasser, un jeune prince des Émirats est venu demander ma main. Il était certes beau et riche en plus mais je ne pouvais pas accepter parce que j'en aimais un autre. J'ai juste prétexté aux parents que j'attendrais le frère de Wadida comme promis et que je n'ai pas envie de vivre loin d'eux.

Mais figurez-vous que Wadida en est tombée éperdument amoureuse au point de se donner à lui le soir même de mon refus. Quelle n'a pas été ma surprise quand je les ai vu tous les deux, Yasser et elle en plein ébat? Wadida la sainte nitouche était plus dévergondée que moi au lit.

Craignant ma réaction, elle s'en est précipité pour me dénigrer pendant auprès de me parents et tout déballer à propos de ma relation avec Georges. Mon père a fait appel à une sage femme qui s'occupait de maman et j'ai pu lire la déception dans son regard noir quand cette dernière lui a dit que je n'étais plus vierge. Ce jour là, je n'ai pas reconnu mon père, il m'a sortie de sa maison comme une malpropre et sans rien. J'en ai trimé pour me refaire jusqu'à ce que je ne parte pour l'Afrique.

Depuis ce jour, je déteste Wadida comme la peste. La voir là en train de pleurer à mes pieds tout en s'amusant à entortiller autour de ses doigts les lacets de mes baskets, me procure un sentiment mélangé. C'est à cause de cette fille que mon mariage avec Georges n'a pas marché parce que je n'ai pas pu avoir la bénédiction de mes parents en partant.

Je suis si choquée de la voir là en train de faire les grimaces alors que de nous deux, c'était elle la plus dangereuse et la plus hypocrite à l'égard de la religion. Moi au moins je ne me cachais pas mais elle à l'époque, elle couchait avec des hommes par l'anus et entretenait beaucoup de relations avant son mariage. 

Providentielle rencontre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant