MALÉDICTION PARTIE 76

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******Tony Makosso******

Je suis si secoué par toute cette série d'évènements que je n'arrive même pas à fixer Samantha. Je prie au fond de moi que maman Célina ne vienne pas nous trouver par là au risque de tout déballer devant ma Sammy sans se rendre compte. De toutes les façons Adja ou Sibylle n'a eu que ce qu'elle a voulu, comment comprendre une femme qui juge bon de se faire taillader les veines parce que le gars a découché. Plus j'y pense, plus ça m'énerve encore plus.

Et puis quel gars? Un gars avec qui vous n'avez aucun projet ni même un lendemain prometteur, rien de tout ça. Je ne lui ai rien promis, comme si je savais. C'est fou mais je me rends compte que j'ai été idiot de ne pas l'avoir vue venir celle-là. Une femme qui fume chaque fois après les rapports sexuels, une femme pour qui la cuisine est un endroit étrange, une femme qui me poursuit avec un couteau ou une lame de rasoir à chaque fois que je refuse de lui faire l'amour... bref pleins de choses prouvent à suffisance que j'avais affaire à une psychopathe de première catégorie mais ma tête a refusé de le comprendre pour je ne sais quoi.

Si seulement j'avais écouté maman Célina dès le début, tout cela ne se serait pas passé comme tel, j'aurai au moins pu éviter le pire. Quelque part je la remercie parce que sans elle, je ne me serai pas retrouvé ici à l'hôpital pour aider le papa de Sammy. À quelque chose, malheur est bon. Le contemporain qui l'a dit a eu raison sur toute la ligne.

Je suis assis derrière le volant et Samantha à l'arrière lorsque sa mère vient nous trouver, accompagnée de ma mère qui lui tient la main en signe de soutien. Kadidja peut beau avoir un mauvais caractère, de ce côté, j'avoue qu'elle est humaine. Elle n'aime pas voir quelqu'un dans la difficulté et elle est toujours prête à venir en aide. Pauvre maman Rose! Elle semble si désespérée que ça se lit même  sur son beau visage effilé. Toute pâle, elle s'efforce de garder la tête haute à cause de sa fille sûrement. Étant la première personne à avoir parlé avec le médecin, je sais que le cas de mon associé est un peu délicat et sa convalescence sera lente. Du coup, j'ai envie de leur proposer un voyage au Maroc juste après mais j'attends d'abord qu'il soit tiré d'affaires et qu'il soit en mesure de supporter un long voyage par avion.

- Tony je peux te demander un service s'il te plaît? Fait-elle en se penchant à la portière comme pour se faire entendre.

Je descends en toute hâte et me tiens face à elle tout en m'inclinant en signe de respect. C'est ma belle mère après tout, donc respect oblige . Après tout ce qui vient de se passer, il n'y a aucun doute que Sammy soit la femme de ma vie. À partir d'aujourd'hui, je prends la commande de cette relation car tout à l'heure pendant que nous parlions, j'ai compris que Sammy est le genre de femme qui aime se laisser mener par le bout du nez. Ce que je n'avais pas compris avant.

- Oui maman, je suis là pour ça.

- Ramènes Samantha maintenant même à la maison s'il te plaît !

- Ok maman. Je me tourne, ouvres la portière et dis à Samantha qu'on doit quitter l'hôpital.

Elle est un peu affolée vu qu'elle sort d'un léger sommeil mais je la rassure avec tact au risque de la voir s'effondrer. En plus, il n'y a rien de grave, juste qu'elle doit se reposer dans un endroit plus calme. Elle voulait venir à l'avant mais je lui ai suggéré d'y rester vu son état. Depuis le rétroviseur, je la vois s'asseoir avec difficulté et ce ventre bien arrondi se présente à moi. Des frissons me parcourent tout le corps d'un seul coup et me glacent le cœur comme je n'ai jamais ressenti auparavant. Vivement que ce soit mon enfant, je serai le plus heureux des papa à cet effet. Au cas contraire, je n'hésiterai pas de déclarer cet enfant comme étant le mien, métis ou pas.

Je démarre la voiture en douce, j'ai si peur de l'état de Sammy que je me surprends même en train de faire attention dans ma conduite alors que j'ai toujours été un cascadeur au volant. Il fallait voir la vitesse avec laquelle j'emmenais cette folle de Sibylle à l'hôpital ce matin, mais moi-même j'étais surpris de ne pas avoir eu d'accident.

Providentielle rencontre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant