Providentielle rencontre

MALÉDICTION PARTIE 26

- Arranges bien le saka-saka, tu es là seulement à manipuler ton téléphone au lieu de faire vite pour que les gens mangent à temps pour une fois dans cette maison.
- Tata je sais ce que je fais, j'ai déjà fini de rincer les feuilles, j'attends que l'eau boue pour que je passe les feuilles avant de commencer à piler.
- Tu m'expliques quoi même? On t'a dit que je ne sais pas préparé? On te demande juste de faire vite et tu m'étales toutes les explications. On t'a dit que c'est que je veux manger tchruuuuuh.

Franchement cette femme me saoule, ça va faire un mois qu'elle est ici et j'ai l'impression de vivre un enfer. Quand maman est là, elle joue à la tata gentille mais lorsqu'elle tourne seulement son dos, elle ôte sa carapace. Elle va bientôt me pousser à bout, je ne peux pas la supporter.

Depuis qu'elle est là, elle n'a jamais rien fait, aucune tâche ménagère même les habits de ses enfants, elle ne lave jamais. Même maman qui ne supporte pas de voir des enfants de 8 et 7 ans laver leurs propres habits est obligée de le faire à sa place.

Je ne sais même pas ce qu'elle sait faire de ses dix doigts, sa fille Divine n'en parlons plus. Ma tante avait raison de dire quand une femme parle trop, elle ne saura se servir des autres membres de son corps car la bouche a déjà pris à elle seule tous les pourcentages. Je commence à lui donner raison quoique l'on ne s'entende plus.

Depuis qu'elle est là, elle n'a pu voir mon père que deux ou trois fois par là. Ce dernier n'est même pas d'accord qu'elle vienne vivre ici avec ses enfants mais que faire c'est pas chez lui. Il quitte la maison très tôt pour ne rentrer que très tard. Comme son PDG est là dit-on, donc il en profite pour travailler dur.

Maman aussi travaille assez durement temps si bien que je suis obligée de sacrifier mes deux semaines de vacances pour leur faire à manger à eux tous. Je préfère que ce soit ainsi pour plus de vigilence parce qu'avec Rachel, on ne sait jamais. Elle est tellement cruelle qu'elle peut même tuer de sang froid, autant ne pas la laisser s'approcher des marmites.

Monsieur Mohamed m'a accordée deux semaines de congés payés pour des raisons qui jusque-là me sont inconnues. Et pourtant tout le monde parle de l'arrivée du PDG, et moi qui voulait savoir à quoi il ressemblait, mais dommage. Ça ne fait que cinq jours depuis que j'ai pris mes congés mais la maison commence déjà à me fatiguer. À la fac aussi il n'y a pas grand chose, je suis obligée de passer mon temps sur internet et de parler de temps en temps avec Dutheile qui vient dans trois semaines pour son mariage.

- Mais où sont les garçons pour piler avec toi?
- Ils sont allés à l'EPS. Mais j'ai cru apercevoir Divine ce matin, si elle est là, on va piler à deux.
- Ma chère nièce tu es mauvaise, ton coeur est vraiment mauvais. Tu vois bien que l'autre a des ongles bien manucurés et tu veux qu'elle les casse en pilant le saka-saka? Tu sais combien elle paye pour rester belle?
- eeeeh tata mais il y a quoi de mauvais dans ce que j'ai dit? Si c'est pour manger, tous on mange copieusement mais on doit aussi travailler ensemble.
- Akaaaa tout ça parce que nous sommes venus vivre chez vous? Pour ta gouverne, ta mère ne fait que payer le fait que nous l'ayons hébergée chez nous.
- Tata je n'ai vraiment pas envie que ça se transforme en querelle. Comme il n'y a personne, je vais faire à mon rythme jusqu'à la fin.
- Est-ce que tu as un problème dans tout ça même si ça cuit à 17 heures? Tes frères vont à l'ecole à midi et tes parents ne rentrent que très tard. Ceux qui vont mourir de faim ici ne seront pas tes frères. Donc fais seulement comme tu veux, de toutes les façons c'est de ma faute.
Elle se retourne pour aller dans son studio avant de me lancer un tchruuuuu très sonore. J'ai vraiment envie de l'injurier copieusement mais j'ai seulement peur de maman.

******* Tony Makosso*******

- Ah laisses-moi rire maman. Tu as vu la tête de Sabine tout à l'heure au tribunal quand elle t'a vu?
- Je te l'avais dit mon fils, elle pensait ne plus jamais me revoir. Elle en a eu pour son compte. J'ai vu comment elle a failli se terrer sous les bancs du jardin du parquet. C'est une femme à qui j'ai fait confiance et j'étais loin de m'imaginer qu'elle allait me faire ce qu'elle a fait.
- C'est passé maman, l'essentiel est qu'on est ensemble maintenant. Oublions tout ça. Es-tu prêre pour ton audition demain?
- Je ne sais pas, je dois rassembler toutes les forces possibles car le souvenir n'est pas gai Tony. J'ai bravé mon père, ma religion, ma famille pour être avec cet homme qui au final m'a fait vivre l'invivable snif snif snif heureusement que j'ai été forte. Oui Tony, te savoir si loin de moi me donnait des forces de lutter tous les jours. J'étais convaincue que j'allais te retrouver tôt ou tard. Si j'étais partie avec vous deux, je serai peut être morte de chagrin parce que le coup était dur, mais j'ai survécu grâce à toi Tony.
- Ne pleures pas maman, tout est fini. Nous sommes désormais ensemble et pour toujours. Dis-je en la prenant dans mes bras comme pour la réconforter.
- Tony, ton jumeau se marie bientôt et j'aimerai aussi que tu te maries. Je veux vivre ma vieillesse heureuse entourées de petits enfants.
- J'y penserai maman, t'inquiète.
- Ok je te laisse travailler mon bébe. Si tu as besoin de moi, je suis dans ma suite.
- Pas de problème maman, on se voit tous ce soir à table.

Nous sommes tous là depuis bientôt deux mois, Georges est parti  au Togo pour revenir avec sa fiancée. Nous sommes là, maman, Ahmed et moi. Navons porté plaintes suite à l'avoeu de Solange et certaines allégations de Sabine qui croyait s'en sortir blanche comme neige dans cette histoire. Qu'elle n'a pas été sa surprise de voir maman dans la salle. Trop tard, elle a déjà eu à dire ce qu'elle voulait dire. Demain c'est le grand jour, le jour où le verdict va tomber juste après l'audition de maman.

Les policiers fony correctement leur travail, j'en suis convaincu. Ils ont pu réquisitionné la maison à temps sans que ces malfrats n'ait eu à prendre des choses pour brouiller la piste. Vivement que je finisse avec cette histoire pour retrouver ma Sammy. Si je pense aux raisons que je dois lui avancer pour me justifier de mon absence, je deviens de plus en plus fou. Cette petite même de loin me désarçonne, je l'aime à mourir.

Bon aujourd'hui, je dois faire le test de mon état pour voir si vraiment je suis capable de satisfaire une femme jusqu'au bout. Depuis mon opération, Je n'ai pas encore touché le corps d'une femme. Georges mon jumeau a eu à m'emmener dans un bordel à New-York mais je n'ai pas pu tenir. Selon le médecin, c'est parce que la plaie n'était pas encore cicatrisé. Là je dois tester pour voir si vraiment ça marche. J'ai très peur, j'avoue mais je dois me lancer au risque de decevoir Samantha.

Je ne sais pas avec qui le faire, j'hésite entre Bénédicte, la banquière qui ne cesse de me faire les yeux doux et cette fille rencontrée hier au parking. Comment elle s'appelait déjà, mince, j'ai oublié son numéro dans ma voiture.
Dring dring dring dring dring
- Didier!
- Oui chef!
- Peux-tu me ramener stp mon attaché-case dans la boîte à gants?
- Oui tout de suite chef.
- Merci de dire à Severine de monter me voir.

Trente minutes après, je finissais de donner mes instructions à mon personnel concernant la réunion extraordinaire de demain. Samantha étant en congé, j'ai demandé à ce qu'on ne puisse pas déranger tous ceux qui sont en congés. Je ne veux pas qu'elle sache pour le moment que je suis le PDG de AKM.

Son père veut acheter des actions chez moi et il tient à ce que nous ayons une autre filiale dans le domaine forestier. L'etude est déjà faite par lui-même et il ne nous reste qu'à définit les clauses et puis signer un contrat.

Mon attaché-case en main, je retrouve vite le numéro de Corine qu j'avais noté rapidement sur le dos de mon agenda. Je viens de l'avoir et elle sera là dans trente minutes. Je vais être clair avec elle pour les clauses du contrat. Connaissant les filles de Brazzaville, je n'ai vraiment pas envie qu'elle s'agrippe à moi. Je la verrai juste trois fois et je lui paierai comme convenu.