MALÉDICTION PARTIE 31
Comment ferai-je pour atteindre l'autre rive? Je jette un coup d'oeil autour de moi, je ne vois rien qui puisse me transporter jusqu'à l'autre rive. Désespérée, je m'asseois juste au bord de la rivière dans l'attente d'un quelconque sauvetage. Le soleil pointait à l'horizon et la fraîcheur disparaissait petit à petit pour laisser la place à une chaleur étouffante. Au moment où je me levais pour me débarasser de mon pull, une vielle dame m'apparaît, une dame d'une certaine race que je n'ai jamais vue jusque-là. Ses cheveux longs me donnaient l'impression d'être en face d'une sirène. Tout d'un coup, je ressens des frissons me parcourir tout le corps, je fais un pas en arrière pour chercher une issue et c'est là que la vieille dame me tient par la main en toute douceur.
- N'aies pas peur ma fille, j'ai vraiment besoin de toi. Je sais que tu veux aller de l'autre côté, même si je ne peux pas y retourner mais je peux t'aider.
- Vous êtes qui?
- Je suis Maarika, oui appelles-moi Maarika car je serai ton amie pendant longtemps.
- Mais...
- Chut, ne parles plus et laisses-toi faire.
Elle me fait asseoir sous un arbre et me tend une clé. J'ai maintenant trois clés dans mes mains.
- Je fais quoi avec? Lui demandé-je.
- Tu sauras le moment venu.
- Maarika j'ai déjà trois clés en plus de celle que tu viens de me donner.
- Oui je sais Samantha.
- En plus tu connais mon nom?
- Mais oui, n'est-ce pas vrai qu'on est amies désormais?
- Oui mais je ne me souviens pas t'avoir dit mon nom.
- Sois calme ma chérie, arrêtes de chercher ailleurs quand tu sais que ton bonheur est tout près. Je t'ai dit que je te ferai traverser. Attends seulement, tu es trop impulsive et ce défaut ne te rends pas service.Je me tais sans plus rien dire jusqu'à ce qu'un homme trapu accoste sa pirogue juste sur le rivage où nous étions assises, Maarika et moi.
- Bon ma fille, le passeur est là, je l'ai déjà payé jusqu'au dernier centime la somme qu'il m'a demandé pour te faire passer mais avant que tu ne montes dans cette pirogue, je dois te débarrasser de ton poids. Tu es trop lourde et ton poids risque de faire couler la pirogue. Agenouilles-toi et ferme les yeux.
Je m'exécute sans pour autant avoir peur de ce qu'elle pouvait me faire. Maarika est d'une grande beauté, trop belle pour faire du mal à quelqu'un.
- Accroches-toi ma fille, c'est vrai que ce n'est pas facile mais n'abandonnes pas. Tu auras des plaies qui ne seront que des cicatrices plus tard. Ces cicatrices te rappeleront combien de fois tu as été brave et tu seras fière d'avoir pu réussir. Rien de grand n'arrive sans faire souffrir voilà pourquoi je viens te débarasser de la peur, de la honte, du doute, du manque d'estime et de confiance en soi, des pensées négatives et de la confiance aveugle. Dommage que je ne peux qu'enlever ces septs choses. Le reste tu le feras toi-même au fur et à mesure quand tu constateras que cela te pèse mais je te conseille de jeter un maximum dans l'eau. C'est toute légère que tu pourras accéder à la porte que cette clé ouvrira. Va en paix ma fille!Je me lève et l'embrasse avec un flot de larmes sur mon visage puis le piroguier m'aide à prendre place dans la pirogue avant de me donner une deuxième pagaie.
- Nous pagaieront ensemble pour vite atteindre l'autre rive.
Et pourtant je n'ai jamais pagayé dans ma vie mais je n'avais pas de doute. Je ne me suis même pas opposée et c'est là que je me suis retournée pour dire au révoir à Maarika mais elle avait disparu. Fin du rêve!Je me lève en sursaut tout en tatant sur le tabouret qui me fait office de chevet afin de prendre mon carnet et un stylo pour noter les points clés de mon rêve. Tout ce que j'ai pu retenir c'est le nom de Maarika, dommage que je n'ai pu demander les noms des deux autres vieilles et celui du piroguier.
Je jette un coup d'oeil à mon téléphone, il est 5h17 minutes. La journée d'aujourd'hui s'annonce très longue avec le mariage coutumier de ma mère, c'est mieux de me lever à temps pour lui proposer mon aide. Je la sens très stressée depuis hier. Ses oncles ont doublé le montant demandé à cause de nous les enfants, ils ont exigé à mon père de nous marier aussi. Je ne sais pas trop mais la coutume africaine exagère des fois.
Maman est dans tous ces états à cause des dépenses que son mari effectue depuis là. Papa lui-même s'en fout car pour lui, notre amour n'a pas de prix. Il dit avoir suffisamment mis de côté pour habiller sa femme des habits d'honneur et promets ne plus permettre à qui que ce soit de lui manquer du respect.
Quoique sa soeur ait refusé d'assister au mariage, papa a fait appel à ses autres parents du village qui sont là depuis hier. Heureusement qu'en face il y avait une maison à louer, sinon je ne sais comment on aurait pu faire pour pouvoir loger une délegation de douze personnes.
Papa a pris cette maison pour la circonstances et on leur a mis les matelas par terre. Ce matin, je dois leur faire le petit-déjeuner et à midi ils mangeront sur place à la dot.
Comme la famille de maman a refusé de faire à manger à la belle famille prétextant qu'il n'y avait personne pour le faire, papa a fait appel au traiteur de leur hôtel. J'ai hâte d'y goûter, j'avoue que je suis friande de la bonne nourriture et des fois les parties de restaurant avec les parents me manquent vraiment.
Après ma toilette, je faisais ma vaisselle tranquillement quand Divine sortit avec un tas d'assiettes et vint déposer à mes pieds.
- Bonjour Divine! Ça tombe bien, je vais laver et puis tu vas repasser.
- Ça ne va pas non? On t'a dit que moi je fais ce genre de boulot à la con? Tu m'as bien vue?
- Tu n'es pas obligée de monter sur tes chevaux madame. Il y a quoi de mal à demander ta participation dans les tâches ménagères?
- Que ce soit la première et la dernière fois que tu me poses ce genre de cas. Tu me vois voguer dans la bassesse?
- Je ne savais pas que laver les assiettes dans lesquelles vous-même vous avez mangé était de la bassesse. Tu es à plaindre ma chère, tu as la chance que c'est la mariage de maman aujourd'hui et que je n'ai pas envie de la stresser sinon tu allais voir ce que j'allais te faire. Prochainement ne t'avise plus jamais de venir déposer les assiettes quand c'est moi qui fait la vaisselle. Faites-ça à celle qui s'est proposée volontiers d'être votre esclave, pas à moi.
- Et puis tu allais me faire quoi? Regardez-moi cette aigrie, tout ça à cause de la jalousie. Ce n'est pas de ma faute si tu n'arrives pas à te trouver.
- Toi qui t'es trouvée et retrouvée même, jusque-là tu continues à habiter dans un studio inachevé?
- Bientôt tu seras surprise, attends!
- Bon vent ma chère, jugement au résultat!
- TchuipJe m'en fous, au moins j'ai évacué ma colère. Heureusement que ça n'a pas alerté maman. Tout ce boucan parce que la reine de Sabbat ne veut pas faire la vaisselle? Il y en a vraiment qui sont nés avant la honte dans ce pays. Après le mariage, les parents doivent revoir cette affaire de cohabitation qui commence à m'insupporter.
- Tiens Sammy, occupes-toi de la famille, leur déjeuner et leur déplacement pour le lieu de la cérémonie. Grand père et moi allons nous coiffer et nous profiterons de prendre le petit déjeuner à l'hôtel. N'oublies pas que pépé Fidel, mon oncle qui est clair de peau là, est diabétique. Il a donc un régime spécial, taches de faire attention.
- Entendu papa, j'y veillerai!
- Bon à tout à l'heure!
- Maman dort toujours?
- Non elle est partie au salon avec tante Rachel.
- Quoi?!Franchement je n'arrive pas à comprendre ma mère, elle a de ses réactions qui parfois me dégoûtent. Comment vouloir se faire accompagner au salon le jour de son mariage par une personne qui n'a fait que combattre ton mariage toute sa vie. Je suis sidérée, prions seulement que rien ne lui arrive de mal. Voilà pourquoi ça m'a étonné de ne pas voir sa réaction quand je me chamaillais avec sa fille?
Je vaque à mes occupations normalement. Divine ne sort de la maison que lorsque je suis partie servir à manger à ma famille paternelle laissant ses petits frères à la traîne. Je suis obligée de leur faire le petit déjeuner. Jerry les nettoie et les habille. Vers 10 heures, tout le monde est prêt pour le lieu de la cérémonie sauf moi.
Brel va chercher le bus, un Hiace où tout le monde embarque. Moi je reste faire ma toilette tranquillement pour les rejoindre après. La cérémonie étant prévu à 10 heures, je sais que ça ne commencera qu'à midi avec les retards de salon de coiffure là. Je pense que je vais rejoindre maman au salon pour qu'on descende ensemble au lieu de la cérémonie.
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Providentielle rencontre
RomanceJ'avance petit à petit vers l'endroit indiqué par la personne, la peur au ventre et ne sachant à quoi elle ressemble. Mon téléphone se met à sonner, c'était un numéro inconnu, je regarde autour de moi question de prospecter si la personne qui m'appe...