Providentielle rencontre

MALÉDICTION PARTIE 70

******* Samantha Opala *******

Depuis la sortie d'hôpital de Divine, je ne dors vraiment pas assez. L'enfant ne fait que pleurer la nuit et comme sa plaie n'est pas encore cicatrisée, je la supplée de temps en temps dans son exercice maternel. J'avoue que ce n'est pas du tout facile, c'est tellement éprouvant que ça commence à me faire peur à moi-même.

Je suis presqu'à six mois de grossesse et dans environs trois mois je serai aussi maman tout comme Divine. Contrairement à elle, ma grossesse se déroule normalement, je n'ai ni de nausées, ni des maux de têtes encore moins des enflures aux pieds. Par contre, je ne fais que prendre du poids. Je suis passée de soixante et huit kilos à quatre vingt. Je passe le plus clair de mon temps à grignoter sur tout ce qui est mangeable.

La seule question qui ne cesse de me turlipiner l'esprit est celle de savoir si je pourrai assumer totalement mon rôle de mère ? À voir Divine, elle est tellement contente que même malgré son état, elle prend du plaisir à s'occuper de sa fille correctement. Quant à moi, serai-je vraiment capable de bien m'occuper de la mienne? Plus j'y pense, plus ça me pousse à en parler à mon père parce que me connaissant, je ne me vois pas supporter seule toutes ses tâches. Jusque-là maman n'arrive pas à trouver la manière adéquate pour lui mettre la puce à l'oreille. Ce que je vais faire, c'est d'écrire une lettre à la main que je vais lui remettre tout à l'heure à la cérémonie de l'inauguration des nouveaux locaux de la société qu'il vient de mettre en place.

Maman est très fragile depuis l'annonce de ma grossesse, elle a des céphalées bizarres et comme elle est asthmatique, elle ne fait qu'aller de crise en crise. Dans pratiquement un mois ce sera mon anniversaire, notre anniversaire à moi et à papa. Oui nous sommes nés le même jour et avions toujours tendance à fêter ensemble. Quelque chose me dit d'attendre de le lui annoncer le jour même mais plus j'attendrai, plus mon ventre s'arrondira et j'ai peur qu'il ne le sache de lui-même.

Ce matin, la petite Rose-Divine s'est réveillé aux aurores et je l'ai prise pour que sa maman puisse récupérer un peu le sommeil. Vu que la cérémonie a lieu dans quelques heures et que toute la maisonnée est conviée, j'attends d'être prête pour appeler tonton Franck pour qu'il vienne me chercher.

Ma tenue choisie, j'attends que Divine ne se réveille pour pouvoir prendre ma douche. Depuis que je ne travaille plus, mes journées se limitent à la maison. À la fac, j'y vais rarement, j'attends juste quand les travaux dirigés recommenceront pour reprendre le rythme. Ce n'est vraiment pas facile avec mon état mais que faire?

Dieu merci, la dame de fer vient juste de s'endormir. Je la pose doucement dans le lit à côté de sa mère et prends une douche rapide. Je m'habille tant bien que mal, c'est fou ce que s'habiller devient une telle corvée pour moi. Et pourtant avant quand je n'avais pas assez de fringues, je faisais attention à mon style et je m'habillais soigneusement mais là, je ressemble de plus en plus à un sac.

Malgré que j'ai eu à choisir une tenue depuis très tôt mais quand je vois le résultat dans le miroir, je suis obligée de changer. Après plusieurs essais, j'opte finalement pour une robe longue en soie beige avec des imprimés en python marron doré et des nu-pieds dorés. Je passe un coup de pinceau légèrement sur le visage, fond de teint, crayon et gloss puis tire mes cheveux en queue de cheval. La seule coiffure qui me va pour le moment.

Je suis assise tout en écrivant ma lettre le temps que yaya Franck ne vienne. Je pense bien faire au lieu d'attendre mon accouchement pour le mettre devant le fait accompli. Si maman a eu de l'indulgence pour moi, je ne vois pas pourquoi papa me compliquerait. À peine je veux lire pour rectifier quelques erreurs, yaya Franck se pointe et me fait signe en posant ses deux doigts de la main gauche sur l'autre main où la montre est porté comme pour me dire qu'on court derrière le temps. J'ai juste le temps de dire au revoir à Divine et au bébé avant de m'installer confortablement à l'arrière de la voiture.