MALÉDICTION PARTIE 89

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******** Corine Yambo*******

Je suis fatiguée mais que faire devant Tony qui s'obstine à rentrer sur Brazzaville coûte que coûte ? Quelque part, je le comprends parce que ça fait longtemps qu'il n'a pas vu sa famille mais si je pense que tout cela émane de cette Samantha, ça me remue encore le couteau dans la plaie mais que faire? Je n'y peux rien devant la volonté de cet homme qui s'obstine à aimer une autre alors que je meurs pour lui. C'est vrai que tout va très bien entre Landry et moi mais Tony est juste le rêve de toutes les femmes de ma génération. Un bon morceau comme nous avons tendance à le dire, vraiment le genre d'homme qui fera taire en un claquement de doigts tout ce qui se raconte sur moi dans ma famille. La chance a souri à Samantha et je ne peux que me plier.

Avec Landry, c'est le rêve devenu réalité, des fois je me dis que c'est trop beau pour être vrai. Voir un homme se plier en quatre juste pour me satisfaire n'est pas monnaie courante. Depuis que je suis née, je n'ai fait que forcer mes relations que ce soit en amour ou en amitié alors que ma grand-mère m'interdisait de quémander l'amour au risque de ne récolter que de la pitié mais j'étais en manque d'affection à son décès. Surtout que mes oncles m'avaient délaissée à cause du trop plein d'amour que ma grand-mère me procurait. Donc au lendemain de sa mort, je me suis retrouvée sans personne et il a fallu que je jette mon dévolu sur les gens de la rue juste à la recherche d'amour et d'affection.

J'avoue que Landry est celui qui le rend si bien, il me le fait très bien et s'occupe de moi depuis qu'on le fait mais je redoute juste la réaction de Junior son frère. Le prendra-t-il dans le bon sens? Qu'est-ce qu'il ne dira pas auprès de leurs parents? Auront-ils la force de m'aimer et de m'adopter comme belle fille après tout ce qu'ils entendront de moi? Je redoute et ma conscience n'est pas tranquille.

Tout ce que je fais ces derniers temps c'est demander pardon à Dieu pour tout le mal que j'ai fait afin qu'il m'épargne cette sentence. Donc ai moment du repas, Tony le capricieux était si taciturne que ça a attiré l'attention du commissaire et tout d'un coup, les deux ont décidé d'un commun accord que nous quittions Pointe-Noire dans les heures qui suivent.

J'aurai bien voulu y rester ne fusse que deux journées de plus. Rester loin de cette famille odieuse qui ne souhaite que ma mort, rester loin de l'angoisse que Junior puisse dire à son frère que j'étais sa petite amie juste pour empêcher mon bonheur parce que je suis sûre et certaine que ce dernier m'aime encore mais je ne pouvais pas continuer avec lui parce que tellement immature.

Quelque part je me dis aussi que dire la vérité à Landry ne fera pas mal mais l'entendra-t-il d'une bonne oreille? Je suis juste désemparée et Dieu seul saura me sortir de ce gouffre.

Nous roulons depuis plus de trois heures du temps et la traversée du Mayombe n'est pas des plus aisée mais que faire? Monsieur caprice a dit qu'im faut qu'il rentre à Brazzaville avant l'aube et nous ne pouvons que nous plier. Monsieur est habitué à voir des gens executer ces ordres à la lettre, donc nous sommes là à sa merci, comme des marionettes.

La nuit est si épaisse que pour voir aux alentours il fallait avoir les yeux d'argus. Nous roulons à une certaine allure mais bon gré malgré, nous avons pu atteindre le département du Pool cinq heures après. Un silence s'est imposé tout d'un coup entre nous et plus nous avançons, plus nous voyons une épaisse fumée émanant d'un camion.

- Cela peut être un piège tendu par les bandits et je ne souhaiterais pas que nous nous arrêtions au risque d'être pris en embuscade. Dit subitement le commissaire qui jetant un regard inconsciemment autour de nous, a sorti son arme et l'a engagée.

- Oh que non mon commissaire, je souhaiterais qu'on s'arrête pour voir s'il y a des victimes qu'on peut encore sauver. Dit Tony tout confiant.

- Mais Tony, ça peut être dangereux tout ça, j'ai promis à t'es parents de te ramener sain et sauf auprès d'eux. Nous avons vécu des choses épouvantables qui nous ont risquées la vie mais malgré ça, nous sommes sortis indemnes, sains et saufs. Donc ce n'est pas ici que je vais permettre que tu laisses ta peau. Allons nous en, les choses d'ici ne nous regardent pas. Ces gens sont tellement barbares que des fois il faut les laisser faire leur barbarie entre eux. Rétorque le lieutenant avec ardeur.

Providentielle rencontre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant