MALÉDICTION PARTIE 86

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  ******* Samantha Opala********

- Mais comment vais-je faire? Leur demandè-je front fermé.

- Je sais que ce n'est pas bien dans ton état mais il faudra bien que tu y ailles pour que tous ces nuages soient dissipés de ta vie. Intervient la plus âgée tout en me jetant un regard en coin.

- Oui ma petite fille, tu dois tuer dans l'oeuf le plan machiavélique élaboré par ta tante pour vous exterminer mystiquement à commencer par ton père. Me dit la plus jeune tout en me ragrdant droit dans les yeux.

C'est fou ce qu'elle a des petits airs de maman cette dernière. Elle n'est pas si vieille que ça comparée à l'autre mais a du mal à marcher. Elle a une grosse bande sur le ventre et peine même à se courber. La plus vieille a quelque tache de brûlure sur le visage et une voix enrouée comme quelqu'un qui fume la cigarette.

À les entendre m'y pousser, c'est comme si j'étais vraiment fautive. Qu'en savais-je? Et qu'est-ce qui ne me dit pas que c'est juste une fantaisie et ou une ruse de leur part? Depuis que nous avons quitté chez la tante, il y a cinq ans, je n'y ai jamais mis pieds. Et ce n'est pas aujourd'hui que j'irai juste pour retrouver ces fameux trucs.

- Et si je refusais? Rétorquè-je à brûle-pourpoint.

- Ta vie en dépend, la vie de ton père et même la vie de l'enfant que tu portes, quitte à toi de voir. Tout ne dépend que de toi. On te laisse cette nuit pour réfléchir mais tache de prendre la meilleure décision. Et le plus tôt sera le mieux.

Je les regardais s'éloigner toutes les deux vers la brume épaisse qui se tenait en face de la mer puis une vague déferlante les engloutit une à une. Je commençais à mouvoir mes membres dans tous les sens puis ma jambe droite a heurté contre le bas du lit et je me suis réveillée avec une envie soudaine de me libérer la vessie.

Me rendant compte que ce n'était qu'un rêve de plus, je suais à grosses gouttes surtout que ma chambre chauffait. Oui depuis trois jours, j'ai fait un repli tactique dans la maison familiale à la demande de ma mère et du pasteur pour je ne sais quoi. Mais là, je commence à comprendre ce pourquoi on m'a fait revenir ici. Depuis que j'ai posé ma tête dans ce lit, je ne rêve que des deux vieilles. Elles viennent tout le temps me dire d'aller récupérer quelque chose dans la chambre de tante Pauline. Je ne sais comment faire parce que ni sa fille, ni ses petits enfants, personne ne nous a jamais adressé la parole depuis notre départ de leur maison.

Ces trucs nous sont certes salvateurs mais dois-je m'incruster illégalement dans leur maison pour les retrouver? Et si je me faisait surprendre? Après avoir récupérer la petite bouteille d'eau minérale se tenant à mon chevet, je porte le goulot à mes lèvres avant de finir le contenu. Juste après, je jette un coup d'œil à ma montre et je vois qu'il est cinq heures du matin, heure à laquelle le pasteur m'avait recommandé la prière. Ne pouvant plus se mettre à genou à cause de mon ventre qui n'est que trop gros, je m'assois en position du tailleur et commence à égrener ma prière.

Ma prière fini, je sors me dégourdir les jambes en faisant des tours de la piscine puis me décide de faire le grand ménage. Je me suis réveillé avec une force tellement incroyable que ça me surprend moi-même. Depuis que Papa est malade, depuis que le sort a décidé de m'enlever Tony, je n'avais plus de force à faire quoi que ce soit. Mais ce matin, je ne sais pas ce qui m'arrive.

J'entendais comme le bruit du côté du salon puis en sortant, j'ai vu le pasteur Clezy en train de papoter avec les garçons. À ma vue, il sursaute avant de s'esclaffer.

- Qu'est-ce que tu rayonnes ma soeur?
Je te vois différent aujourd'hui?

- Peut-être parce que j'ai appris à laisser venir et partir les choses. J'ai appris à laisser Dieu accomplir ses choses comme il l'entend.

Providentielle rencontre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant