Providentielle rencontre

MALÉDICTION PARTIE 63

****** Sylvie Rose Opala Ngala******

Je suis au service depuis hier soir, que d'urgences des jeunes femmes sur le point d'accoucher, des filles dont l'âge oscille entre quinze et vingt ans, approximativement l'âge de Samantha. Je suis si choquée mais que faire?

La société est devenue un dépotoir dans lequel tout est mélangé, que même quand tu es propre, tu te sentiras toujours sali par les nouvelles moeurs qui sont en vogue ces derniers temps.

Le monde court à sa perte et les gens sont incapables de se lever pour interdire certaines choses, les parents assistent ou applaudissent leurs enfants qui sont dans la débauche. Surtout le cas récurent de ma soeur Rachel qui ne cesse d'encourager sa fille dans cette démarche.

Heureusement que j'ai une fille qui m'écoute et qui respecte à la lettre tout ce que je lui dis. Dieu merci en tout cas pour ce côté, je me rends juste compte de la chance que j'ai de l'avoir. Je croise les doigts pour qu'elle arrive vierge au mariage, au moins son futur mari l'aimerait sincèrement et nous vouerait un respect énorme.

Il est sept heures et j'attends ma remplaçante pour partir quand j'entends des bruits dehors, dans la cour même de l'hôpital. Qu'est-ce que ça peut bien-être ?

- Cécile eee il y a quoi dehors?

- On dit qu'il y a une jeune femme enceinte qui a pris le taxi et n'a rien à payer.

- Oh mais pourquoi ne l'as-tu pas aidée ? Peut-être qu'elle vient se faire consulter chez nous?

- Yiiiii madame Opala, tu crois qu'une personne qui n'a rien à donner au taximan, peut en avoir pour la consultation?

Je me lève de ma chaise et récupere ma trousse du sac puis rejoins la foule ameutée. J'arrive à traverser la foule par une force qui m'est incroyable à moi-même. Et pourtant je viens de veiller toute la nuit mais je ne sais pas d'où je puise cette force en ce moment.

- Papa eza nini ? Demandé-Je à l'égard du chauffeur de taxi qui voulait presque taper sur la jeune fille.

Quand la fille essaie de relever à tête, je me rends compte que c'était Divine, ma fille, la fille de ma soeur Rachel, celle que j'ai moi-même hébergé comme ma propre fille, depuis l'enfance jusqu'à un certain âge. En la voyant dans cette posture, mon coeur ne cesse de se tourmenter. Qu'est-ce qui a bien pu lui arriver?

- Euh Divine, qu'est-ce qu'il y a ? Tu es malade? Mais tu as trop maigri? Fais-je à son égard.

Je ne sais pas si c'est la honte ou quoi mais elle n'arrive ni à parler ni à me regarder dans les yeux. Je comprends que c'est peut-être le gène et ne préfère pas insister là -dessus. Je libère le taxi et la prends dans la main pour la faire asseoir dans la salle d'attente.

- Je reviens tout de suite, attends-moi là.

- Ok maman. Répond-elle timidement.

Je m'en vais dans le bloc d'accouchement où j'ai mon bureau, récupère mes effets et me change avant de la retrouver là où je l'ai laissée. Je m'asseois tout près d'elle pour la mettre en confiance. Elle affiche une pâleur de linge, si elle n'est pas malade, elle doit être mal nourrie.

- Qu'est-ce que tu as ma fille?

- C'est long à expliquer maman, je veux bien t'en parler mais je préfère ailleurs pas ici.

- Tu sais que là nous sommes à l'hôpital ? Si ça concerne la santé, je crois que c'est l'endroit approprié.

- Non maman, ça ne concerne pas la santé. C'est un autre problème.