MALÉDICTION PARTIE 60

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C'est aujourd'hui que ces gens ont décidé de me mettre dans l'avion pour aller me ridiculiser auprès de mes parents. Si je ne m'aimais pas assez, je me serai suicidé car ces deux derniers jours ont été un vrai calvaire pour moi. Comment comprendre tout d'un coup l'entente cordiale qui règne désormais entre Grand-père, mère et fils? A croire qu'il y a quelques jours, l'atmosphère était lourde et on sentait bien l'hypocrisie dans l'air. Saïd qui ne paie rien pour attendre m'a sermonné sévèrement par mail et ne cesses de m'appeler au téléphone pour m'agacer. Heureusement que j'ai fini par mettre son numéro sur rejet. Moi je n'ai demandé à personne de me choisir un mari, j'étais libre à Londres et je faisais tout ce qu'une fille moderne peut faire. Non non, la famille en a décidé autrement et me voilà prise entre deux feux. Je n'ai rien à craindre au contraire si je suis bannie de la famille, ça me permettra de vivre paisiblement dans mon coin.

Ma valise faite, je suis dans le hall pour attendre que la mère et le fils descendent. C'est avec grands regrets et  le cœur serré que je pars. J'aurai bien voulu que ça marche avec Tony, il est beau, riche, intelligent, très doux bref tout ce qu'une femme peut rêver. En plus il fera un bon papa vu son attachement aux enfants des clients qui séjournent à l'hôtel mais hélas! Il n'était pas pour moi et j'encaisse le coup. Je ne regrette rien parce que ce n'est pas non plus Samantha qui l'aura.

Hier aux environs de dix huit heures, j'ai pris mon courage à deux mains et je suis allée jusqu'à chez elle lui remplir la tête des faussetés en confirmant tous les messages que je lui ai envoyé par le téléphone de Tony, pour qu'elle le haïsse de plus belle. Elle a grave paniqué à mon plus grand bonheur. J'aime bien m'amuser avec le mental de cette fille si idiote et naïve. Si moi je n'ai pas pu avoir Tony, elle non plus ne l'aura. C'est clair comme l'eau de roche. Tony je l'aurai un jour où l'autre. Le jour où il comprendra qu'il lui fallait une femme de sa pointure, c'est le jour où il pensera à moi.

Après près de quinze minutes d'attente, la famille bourgeoise se pointe enfin. Nous prenons le même vol avec Kadidja et Tony. Monsieur Al-Saeef part au Liban via Pointe-Noire. Donc nous nous séparons juste dans le hall de l'aéroport, après avoir effectuer les formalités générales.

Monsieur Al-Saeef a été le seul à me gâter juste par gentillesse, j'ai pu empocher une coquette somme pour me dédommager sinon qu'aurai-je fait? Je sais que je ne toucherai plus à rien de mes parents. Je ne suis pas fière de tout ce qui s'est passé dernièrement mais il fallait en arriver là. J'ai trop subi pour que Tony changé d'avis sur moi mais rien.

Monsieur Al-Saeef se trouve actuellement de l'autre côté et nous du côté opposé mais nous étions juste séparés par une baie vitrée. Pendant que Tony se met debout laissant sa place à une femme enceinte, j'aperçois cette maudite Samantha de l'autre côté de la vitre tout près du grand père de Tony. Qu'est-ce qu'elle est venue foutre ici? Je dois lui montrer aujourd'hui de quel bois je me chauffe si elle croit que je vais baisser les mains.

Je me lève précipitamment et vais serrer Tony dans mes bras avant de me mettre à lui chuchoter des trucs à l'oreille.

- Mais qu'est-ce que tu fous Salma? Tu deviens folle ou quoi? Me dit-il agacé.

Je m'en fous éperdument, du moment qu'il a donné dos à Samantha donc je peux me permettre de faire croire à cette tarée tout et n'importe quoi.

- Tu sais Tony, nous ne sommes pas des adversaires, même si le mariage n'a pas marché entre nous, cela ne nous empêche pas de rester amis.

Lui dis-je d'une voix suave tout en sortant ma langue comme pour le lécher mais en faisant bien attention que ça ne l'atteigne pas. Ce geste aussi banal laisse Samantha baba de l'autre côté de la vitre. Elle s'est figée un moment avant de se retourner et nous donner définitivement le dos.

Providentielle rencontre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant