MALÉDICTION PARTIE 68

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******** Divine Odiaki******

Les paupières mi-closes, je me réveille par l'humidité de la serviette sur ma peau. Je suis bel et bien dans la salle de réveil et la sage femme me rassure que tout s'est très bien passé et que j'ai mis au monde une fille en très bonne santé malgré sa prématurité.

- Je peux la voir s'il vous plait?

- elle est avec votre tante dans l'autre salle. Dès que je finis de vous nettoyer, je vous y conduirai. Me répond-elle gentiment. Je ne peux que remercier maman Sylvie car tout ceci est grâce à elle.

Cinq minutes après qu'elle m'ait nettoyée et changée, je regagnais la chambre en civière poussée par cette même sage-femme. Grande est ma joie de voir ce petit être se serrer contre moi quand on me la met sur la poitrine, les lèvres entr'ouvertes, je frissonne de cette ardente et douce étreinte, mon premier contact avec ma fille. Ce que je n'arrive pas à comprendre c'est pourquoi l'autre idiote m'a bluffé en me disant que j'attendais un garçon?

- Rose Divine!

- C'est comme ça que tu vas l'appeler? Demande maman Sidonie.

Je me demande qui l'a même appelée ici celle-là? C'est vraiment la dernière personne que je souhaitais voir à ma sortie du bloc parce que je pense que si ma vie a pris cette tournure c'est à à cause d'eux tous, leur cupidité, si elle et son frère n'avait pas vendu la maison, nous n'en serions pas là. Quand la sage femme m'a annoncé que l'enfant était dans les mains de ma tante, j'ai pensé que c'était maman Sylvie mais je suis déçue que ce soit elle qui porte mon enfant en premier.

- Elle est où maman?

- Ta maman est aux soins intensifs pour les brûlés. Moi je suis restée ici parce qu'il fallait que je surveille le bébé. Rétorque-t-elle.

- Je sais, je demande après maman Rose, où est-elle? Je veux la voir.

- Désolée mais elle a fait un tour à la maison, au départ c'était pour revenir mais là elle dit que c'est plus possible. Il y a son chauffeur qui est juste venu déposer la nourriture pour toi. Elle a dit qu'elle sera là demain très tôt. D'ailleurs elle a déjà tout pris en charge et laissé les consignes à ses collègues pour te suivre. Elle a une affaire urgente à régler à la maison.

- Merci mais je n'ai pas encore faim. Je mangerai après. S'il te plaît maman Sidonie, j'ai envie de rester seule avec ma fille. J'ai des prières de remerciement à adresser à Dieu.

- Hum il fait te rattraper parce que ce que tu es allée soulever dans la famille est grave. Là même si ta mère meurt, ce sera encore plus compliqué surtout que c'est par ta faute.

Elle se lève, me regarde avec mépris et tire son sac à main avant de claquer la porte.

Je ne sais pas ce qui m'a pris tout d'un coup mais je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon corps avec ma fille contre ma poitrine. Ce n'est même pas à cause de ce que vient de me dire cette Sidonie mais cette plénitude qui me submerge d'un seul coup.

C'est un sentiment d'amour pur et profond pour ce bout de choux que j'ai dans les mains. Ce petit être qui vient de naître vient comme effacer toutes les peines que j'ai vécue jusque-là.

Au fond de moi je me demande si je peux lui faire vivre ce que ma mère m'a fait vivre dans le passé jusqu'à ce que je ne devienne ce que je suis. Un sentiment de haine m'envahit soudain et je comprends maintenant que ma mère ne m'a jamais aimée. Pour elle, je n'étais qu'une poule aux œufs d'or.

A voir ma fille, je ne conçois même pas l'idée de l'abandonner à l'âge de dix huit mois chez une cousine, bref trop d'actes posés par ma mère me prouvent à suffisance qu'en fait, je n'étais qu'une charge de trop pour elle quand j'étais enfant. Et quand j'ai grandi et qu'elle a vu que je pouvais lui rapporteur quelque chose, elle m'a récupéré avec elle pour garder le cap et revivre ses rêves échoués au travers de moi.

Providentielle rencontre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant