MALÉDICTION PARTIE 32

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***** Corine Yambo******

Ça fait trois jours, trois longs jours que je suis au taquet à l'hôtel guettant Tony ça et là pour lui serrer la main. Selon maman Mampicka je dois absolument lui dire bonjour avec mes mains pour que le fétiche marche. Je suis très en colère parce que depuis trois jours que je fais mon sit-in ici aucune ombre de Tony.

Je suis très en colère, j'ai bien envie que ça marche, je ne peux pas rester éternellement pauvre dans ma vie. Pourquoi chaque fois que j'ai l'occasion de réussir, le destin s'acharne contre moi?

Mes defunts parents je ne sais pas si après leur mort, il se sont transformés en ange ou démon parce que j'ai comme l'impression qu'ils ne combattent pas pour moi. Je me bats toute seule depuis la mort de grand'ma.

Maintenant que j'ai eu Tony, je ne peux pas laisser passer cette occasion en or. Je veux à tout prix réussir et Tony est celui que j'attendais pour me sortir de cette misère.

Aujourd'hui c'est le troisième jour que je l'attends ici comme une tarée bougeant la tête au moindre mouvement de la baie d'entrée.

Dommage qu'il est interdit à tout individu qui n'est pas en séjour ou qui n'est pas invité par un client de monter dans les chambres. Sinon c'est devant sa chambre que je l'attendrais ce Tony.

Je bouquinais en toute tranquilité avec mon verre de bayleys à côté quand tout à coup la porte s'est ouverte sur un Tony encore plus beau que la dernière fois mais avec une barbe de dix jours bien taillée en forme de źero faute. Mon Dieu! De ce côté là, Dieu avait fait un complot hein, comment il peut créer des moches comme Junior Ombinda et des beaux comme Tony dans le même monde?

Sans plus tarder, je me lève et me dirige à sa direction. Il me regarde comme s'il ne me connaissait pas, il a dû m'oublier parce que ce genre de mecs sont ceux qui peuvent avoir quatre à cinq filles dans son lit par jour.

Il était en train de parler avec un homme, plus vieux que lui on aurait dit un blanc à première vue mais sa peau est bronzée et ses cheveux sel poivre. Je m'approche puis je lui tends la main avant de saluer l'autre monsieur.
- Bonjour Tony!
- Bonjour Mademoiselle. Vous allez bien?
- Oui oui ça va sauf que la dernière fois, je n'avais pas pu avoir ton numéro de téléphone. Je t'ai attendu mais tu n'est plus revenu.
- Ah, toutes mes excuses. Si vous pouvez m'attendre juste là où vous étiez assise, je monte faire un truc vite fait et je reviens.
- Ok je ne suis pas pressée.

Youpiiii! Il m'a demandé de l'attendre. Qui aurait cru? J'ai un bon pressentiment et je sais que si je m'y mets, la relation finira par fonctionner. C'est vrai que je n'ai pas pour habitude de forcer l'amour mais là, tout a changé. Il s'agit bel et bien de Tony, un mec beau, riche et généreux. Que demander de plus? Je dois forcer jusqu'à ce que j'obtienne ce que j'ai tant voulu avoir dans ma vie. L'heure n'est plus à l'amusement, passons aux choses sérieuses.

Concentrée dans ma lecture, je lève ma tête juste pour balayer la pièce di regard, chose étrange, je vois deux Tony habillés de la même façon se diriger vers là où j'étais assise. Prise de panique, mon ventre bouillonne de douleur comme si je venais d'apprendre une mauvaise nouvelle. Plus les deux s'approchaient, plus je me rendais compte de la palpabilité de la chose. Dites-moi que je rêve s'il vous plaît! La ressemblance est plus que frappante, de quoi ficher la trouille à quelqu'un.

- Mademoiselle, je vous ramène le fameux Tony. Moi je suis Geo son jumeau, vous nous avez confondu tout à l'heure.

Donc j'ai salué quelqu'un d'autre à la place de Tony mama eeee comment je vais faire? Maman Mampicka m'avait pourtant prévenu des conséquences  graves que pouvait prendre cet acte. Comment je vais faire pour m'en sortir? Le fait d'y penser me fait tourner la tête dans le vide avant de tomber dans les pommes.

******* SAMANTHA OPALA*****

- Dommage Opal, si j'avais pu, je serai venue ce matin à la mairie. Figures-toi que c'est le jour où ma belle mère a choisi pour qu'on aille se requinquer dans le hamman en haut de l'immeuble City Center. Elle tient à bien me connaître avant le mariage, comme il ne me reste que ce week-end, voilà pourquoi je suis obligée de lui accorder ce jour.
- Vraiment dommage, moi qui pensait être avec toi aujourd'hui? Pfffff pas grave Dzoudzou, ce n'est que partie remise. De toutes les façons ce n'est pas de notre faute aussi, tu as ton mariage à organiser et moi aussi avec les courses du mariage des parents. Ce n'est pas évident. Tu seras là au moins ce soir au diner vu que ça va avoir lieu à l'hôtel où tu résides?
- Je ferai le tout possible ne fusse que pour te voir Opal. Tu me manques beaucoup ma chérie. Ce sera une occasion pour moi aussi de te présenter à Geo. Tiens, il y a même Ahmed qui est là, un mec mignon. C'est d'ailleurs le seul avec qui je m'entends très bien.
- Ok à ce soir ma puce surtout profites bien de ta séance.
- Je t'aime Opal.
- Moi aussi, fais-je d'une voix aussi triste que déçue.

Je ne sais pas comment je vais pouvoir gérer cette situation. Dois-je faire semblant de méconnaitre Tony devant Dutheile ou dois-je lui avouer la vérité pour qu'il y ait de la transparence dans nos relations.

Je suis partagée, et pourtant j'ai des bonnes raisons d'être contente aujourd'hui par rapport au mariage des parents mais il se trouve que j'ai le moral à zéro. Pourquoi il a fallu seulement que Tony rencontre Dutheile ma meilleure amie?

La cérémonie se déroule en toute sérénité malgré le brin d'émotion exprimée par grand père en faisant couler ses larmes lorsqu'il accompagnait sa fille à l'autel. Toute la salle était émue et j'avoue que j'en ai coulé des larmes moi-même. Depuis le jour de la dot, Rachel qui était supposée être la dame de compagnie ne parle plus à maman. Du coup, je me suis proposée de l'être, méfiance oblige.

Depuis la disparition sinon le vol des bijoux, je n'ai plus confiance en elle.  Heureusement que les bijoux étaient assurés, la personne qui les lui a offert  a dit de ne pas nous en faire, il finira par les retrouver peu importe l'endroit où on ira les vendre. Oui ces bijoux etait de grande valeur, c'était en diamant. Maman n'ensavait absolument rien à propos. 

Depuis que je l'ai su hier, j'ai fouiller, retourner la maison dans tous les sens, je n'ai pas trouvé la moindre trace. Je suis sûre et certaine que c'est Rachel qui les a volés, j'ai beau en parler à maman, elle ne la croit toujours pas capable. Rachel est certes ma tante mais, sa mauvaise foi déborde tellement qu'elle est capable de tuer quelqu'un. Bon si une personne est capable de tels actes, ne pourra-t-elle pas voler un bijou? De toutes les façons, ca finira par se savoir tôt ou tard. Moi on me donne toujours raison plus tard, j'attends les bras croisés.

Après une longue et fatidique journée, de la mairie à l'église en passant par le carnaval pour finir avec le vin d'honneur, c'est toute érintée que je rentre avec les heureux mariés à l'hôtel. Heureuement qu'ils m'ont réservée une suite rien qu'à moi quoiqu'il y ait des affaires de tout le personnel dedans. J'ai promis à mon père de ne pas y toucher.

Après une longue et bonne douche, je me jette au lit histoire de me reposer un moment pour être dans les starting blocks avant le début de la soirée. Heureusement que la coiffeuse fera le déplacement de l'hôtel, sans ça je n'aurais su quoi faire. Maman est très contente, je suis plus contente qu'elle. J'ai attendu ce jour pendant longtemps, ma mère est quelqu'un de bien et elle ne mérite que tout ce qu'il y a de bon dans ce monde.

À peine ma tête posée sur l'oreiller, je dormais déjà à point fermé, je bavais même. Je fais un rêve compliqué, les deux vieilles m'apparaissent d'abord pour me ravir les deux clés en souriant sans dire quoi que ce soit puis vint Maarika. J'étais assise sous un soleil accablant sans remarquer sa présence, quand sa pénombre vint m'envelopper comme pour me protéger. Je relève ma tête puis nos yeux se croisent.
- C'est ton moment ma fille, vas-y et accomplis ce qu'il faut faire.
Je me dirige vers une porte, une grande porte en acajou massif. Je commence à frapper jusqu'à ce que j'entends de loin quelqu'un tambouriner sur la porte de la suite dans laquelle je me trouvais.

Je me tire du sommeil petit à petit et je distingue quand même le son à la porte. Quelqu'un est bel et bien en train de frapper à la porte. Je me lève avec peine pour aller ouvrir sans me rendre compte que je n'avais que comme habits un débardeur rose et noir avec un shorty assorti.

J'ouvre la porte et je vois Tony debout, sourire aux lèvres.

Providentielle rencontre Où les histoires vivent. Découvrez maintenant