Aliou : "Fatima je... enfin."
-"Je, je quoi ? Tu sais plus parler ?" Dis-je en me levant du banc, mes nerfs recommençaient à se tendre, je m'énervais de plus en plus, j'étais certainement très rouge, je sentais aussi mes larmes monter.
Aliou : "Fatima, s'il te plait, assieds-toi et on en discute."
-" Mais discuter de quoi connard! Tu t'apprêtes à gâcher ma vie et tu veux que je m'asseye ?"
Aliou : "Il faut qu'on en parle Fatima c'est pas si simple que ce que tu crois."
-"TU TE FOUS DE MA GUEULE ? Débrouilles toi pour que tout ça s'arrête, je t'épouserais jamais connard!"
Aliou : "FERMES TA GUEULE FATIMA! TU CROIS QUE J'EN AI ENVIE MOI ?" Dit-il avant de me coller une baffe, oui, oui, le mec vient tout juste de me gifler.
Je le regarde avec des larmes plein les yeux, je voulais partir, mais pour aller où, je sais même pas où on est, et vu le temps qu'on a mis à arriver là en voiture je préfère pas m'aventurer, de toutes façons, je suis épuisée, mentalement et physiquement. Je me relâche complètement et m'écroule sur le banc en fondant en larmes. Aliou s'assied à côté de moi et soupire avant de parler.
Aliou : "Qu'est ce que tu sais exactement ?"
Je lui dit ce que je sais jusque là, et c'est à ce moment là que j'ai tilté que ça ne collait pas.
-"Mais attends pause! C'est pas toi. Ton père est pas super riche, pas plus que Seydou, et il est pas au bled et enfin non c'est pas possible."
Aliou : "Tu savais pas qu'Omar n'était pas mon vrai père et ma mère non plus c'est pas ma vrai mère au fait."
-"Ah bon ?"
Aliou : "Tout le monde à la cité est au courant. Ma mère est morte en accouchant de moi au bled. Au tout débout mon père s'occupait de moi puis il s'est remarié. J'étais genre un boulet donc il m'a envoyé ici à son frère Omar qui n'arrivait pas à avoir d'enfant. C'est pas un être humain mon vrai père que je te le dise tout de suite."
-"Je te comprends tellement. Mais euuh du coup comment ça se fait qu'on en arrive là, ça fait toujours aucun sens."
Aliou : "Ça a commencé quand un plouc du village a demandé ta main en vrai. Le soucis c'est que mon père et le tien avaient déjà commencé...."
-"Juste, si tu veux qu'on s'entende Aliou, plus jamais de ta vie tu oses dire que Seydou est mon père. Genre plus jamais."
Aliou : "Excuses-moi. Donc ouais Seydou et mon père faisaient déjà leurs plans. Pour convaincre tout le monde mon père a décidé de recontacter son frère et donc de rajouter le facteur argent, mon vrai père propose donc des terrains au bled, des sous, enfin bref. Donc voilà Arouna donne sa fille Ramata au blédard et toi on te donne au plus offrant c'est à dire mon père."
-"Mais et toi ? Tu sais depuis le début et tu dis rien. Ramata et toi vous êtes ensemble non ?"
Aliou : "Étaient. J'ai pas mon mot à dire Fatima, on est dans la même position tout les deux."
-"T'es un homme. Tu peux dire non."
Aliou : "Si je dis non, moi je m'en remettrais peut-être, mais toi ? Tu risque de finir avec le prochain plouc qui sors du fin fond de la brousse qui te demande ta main alors estimes toi heureuse."
Pourquoi il s'énerve d'un coup et se met à me parler comme ça lui ?
-"Je dois croire que tu fais ça pour mon bien aussi c'est ça ? Arrêtes tes bêtises, mets un terme à tout ça tant qu'on peut encore Aliou, épouse Ramata et moi je me débrouillerais."
VOUS LISEZ
Fatima ; Briser mes chaînes
RomanceFatima, 20 ans, malienne et algérienne, étudiante en droit, rêve d'un avenir brillant en tant qu'avocate internationale, rêve encore du prince presque charmant, avec lequel elle s'unirait par un beau mariage d'amour, et qui lui donnerait de beaux en...