🇲🇱🇲🇱Bamako, 🕥22 heures 30:
Je récupère enfin ma valise de sur le tapis roulant, je vais rejoindre Aliou et Moussa qui en avait marre de m'attendre. On est arrivés sur le sol malien sains et saufs Hamdullah, on est tous les trois claqués par contre, en plus de ça, ils nous ont cassé les couilles, on a du passer par la douane et tout, Moussa est persuadé que c'est à cause de mon apparence de métisse, il dit qu'ils veulent essayer de me soutirer des sous, et bah putain, force à eux, le jour où je me fait arnaquer par des voyous comme ça. Une demi-heure que j'attends ma valise, j'allais devenir folle, le mec me disait que si je voulais ma valise il fallait que je lui donne deux billets bleus de France, quand il m'a entendue parler soninké et bamabara et l'insulter il s'est calmé direct. Des vrais voyous. Bon après je me suis bien cachée derrière Moussa et Aliou aussi.Moussa : "C'est bon t'as fini de casser les couilles ? On peut y aller ?"
-"On dirait c'est de ma faute s'ils voulaient pas mettre ma valise."
Moussa : "Comme par hasard c'est la tienne, tu fais chier c'est tout. Allez venez on va prendre un taxi."
Aliou : "Mon père a envoyé un chauffeur, il nous attend."
Moussa : "Fait trop le mec aussi."
Entre Moussa et Aliou c'est pas la joie, déjà ils ne s'entendaient pas avant, Moussa il pense d'Aliou, ce que je pensais avant d'apprendre à le connaître, donc il le déteste, et encore plus depuis qu'il sait qu'on va se marier et encore encore plus depuis qu'il sait que c'est forcé. Je ne pense pas pouvoir les réconcilier ça fait une semaine que j'essaie, Moussa c'est trop un gros rageux, quand il n'aime pas quelqu'un c'est fichu de chez fichu.
-"Il déchire ton père, parce que moi je suis fatiguée de me faire escroquer, même pas une heure que je suis ici ça me saoule déjà"
Aliou : "Il déchire rien du tout ce salop. Venez."
-"Et bah vous avez un point commun au moins vous détestez tous les deux vos paternels."
Ils se sont retournés tous les deux vers moi me lançant des regards de la mort qui tue.
Moussa : "Tu devrais les détester aussi, ils sont la cause de ton malheur je te signale."
-"Moi je vais profiter d'un trajet en voiture gratuit à travers Bamako, je suis heureuse, et vous deux vous devriez vous détendre."
Ils ne me répondent pas, se contentent de continuer leur chemin devant moi sans me calculer, genre je les dérange. Des vrais bébés, le trajet en voiture s'est fait dans la même ambiance pourrie. Moi je regardais Bamako par la fenêtre, c'est pas Paris mais c'est tout aussi ouf pour moi, en vrai malgré les raisons pour lesquelles on était là et malgré le fait que je sois dégoûtée de retrouver ma génitrice et sa saleté de mari, j'étais quand même heureuse d'être ici. J'aime tous mes pays (🇫🇷🇲🇱🇩🇿❤️), je regardais BKO, m'émerveillant pour un rien, Sahil aurait été là, il se serait tellement foutu de ma gueule, il se moque de moi quand je lui dis qu'une ville est belle, d'après lui moi je vois de la terre je dis c'est magnifique, je vois une rivière je dis c'est beau, je vois un mur je dis c'est beau. En vrai c'est lui qui voit plus la beauté dans rien. C'est bête comment un rien peut me faire penser à lui, ça va être beaucoup plus compliqué que prévu de l'oublier mon Sahil.
Le chauffeur nous dépose d'abord Moussa et moi chez mon oncle, et va ensuite ramener Aliou chez son père. Avec Moussa on descend et Moussa va prendre les valises dans le coffre avec l'aide du chauffeur pendant que moi je dis au revoir à Aliou.
-"Je sais pas trop quand on est supposés se revoir donc je te dis à la prochaine ?"
Aliou : "Ouais! On parle au téléphone ou autre de toutes façons."
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Fatima ; Briser mes chaînes
RomantizmFatima, 20 ans, malienne et algérienne, étudiante en droit, rêve d'un avenir brillant en tant qu'avocate internationale, rêve encore du prince presque charmant, avec lequel elle s'unirait par un beau mariage d'amour, et qui lui donnerait de beaux en...