Partie 65

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Point de vue de Sahil

Je m'en voulais déjà à la seconde où j'ai posé les yeux sur elle et vu à quel point elle était mal, elle était sur le point de se mettre à pleurer quand elle est sortie du resto, le serveur qui avait tout suivi me lançait un regard désaprobateur et je lui en voulait même pas, quelle genre de merde je suis, déjà je manque de respect à ma femme, la mère de mes enfants, enceinte jusqu'au cou, et en plus je l'humilie en public, j'avais honte de moi. Mais ce comportement je le contrôle pas, ça me prend à chaque fois que je repense à ma connerie. Je repense à elle je repense aux faux pas que j'ai pu faire et je sais même pas pourquoi mais mon cerveau veut que la femme que j'aime soit responsable alors que non. Bref, encore une fois il faut que je me fasse pardonner.

Une fois que j'ai récupérer ses pâtes je m'en vais la rejoindre à la voiture mais là surprise, pas de Fatima, elle s'était volatilisée. Alors je l'appelle, elle ne répond pas, je commence à me ronger les os, j'étais pas bien, la partie rationelle de mon cerveau savait qu'elle avait juste du décider de partir en métro ou de prendre un Uber ou je ne sais quoi pour retourner au cabinet. Mais une autre partie de moi a peur, peur comme jamais qu'elle ait fait un truc de fou, qu'il arrive quelque chose, après tout, imaginez cette petite crevette enceinte de sept mois, en larmes, pommée dans Paris avec ses hormones qui chamboulent tout. Après un moment je me décide à appeler sur son téléphone pro. Ça sonne deux fois et elle décroche.

Fatima : "Maître Ousmani, j'écoutes."

-"Fatima ?! C'est moi t'es où ?"

Bim! Elle me raccroche au nez, bon on peut dire que je l'ai mérité. Après ça j'avais la flemme de retourner bosser, je prétends un faux rendez-vous avec un client potentiel à mon patron et je rentre à la maison. J'appelle la babysitter pour lui dire que ça sera pas la peine d'aller chercher les enfants tout à l'heure mais qu'elle sera payée quand même parce que je la prévient à la dernière minute, après je me change et je vais à la salle. Je suis monté sur le ring, ça faisait longtemps mais j'avais besoin physiquement de taper à ce moment là. Après m'être défoulé je retournes à la maison je prend une douche et déjà c'est l'heure d'aller chercher les enfants. Enfin juste les jumeaux parce que c'est Amina qui récupère Nahil et Asma ce soir, ils vont goûter chez elle. Bref, je vais cherher les deux tornades là. Dès qu'on sort du jardin d'enfant ça commence, Sayed qui veut taper son frère et Sabri qui se laisse faire.

-"Sayed! Depuis quand ton frère c'est un puching ball ? Et Sabri je t'ai dit s'il tape, tu tape."

Si Fatima m'entendais dire à Sabri de taper son frère elle me baterais elle même de ses petites mains. C'est le seul non violent parmi ces psychopates qu'on a pour enfants.

Sayed : "Papa! C'est quoi poungcing bowl ?"

Je lui explique ce que c'est.

Sayed : "Tu peux m'acheter ?"

Sabri : "Non! Achètes pas! moi veux voiture!"

-"J'achètes rien à personne si vous êtes pas sages."

Directement ils promettent bien évidemment d'être sage, mais dès la voiture ça a recommencé, Sayed qui lance ses jouets sur son frère. Sabri qui rigole en plus, je vous jure parfois tu veux avoir de la peine pour lui tu te dis c'est trop la victime de son frère mais en fait tu peux même pas tellement lui ne se considère pas comme une victime.

-"Sayed! Tu vas être puni hein, arrêtes!"

J'ai fais le gendarme comme ça jusqu'à la maison une fois arrivés on prend un goûter et on descend jouer en bas. Ils ont une salle entière remplie de jouets mais non le seul jeu qu'ils ont trouver c'est « attraper papa ». Donc le but du jeu c'était de me choper pour me mettre à terre et en prison ou juste pour sauter sur moi je sais pas j'ai pas trop compris, en tout cas ça les a amusé de me tirer dans tous les sens et de me faire mal, c'était douloureux mais j'ai aimé leur faire ce plaisir là, il faut dire que s'il y a une chose que je pouvais changer dans notre vie, Fatima et moi on passerait beaucoup plus de temps avec les enfants, on est des parents présents quand même, je dis pas qu'on est absent mais c'est vrai qu'ils passent beaucoup de temps avec des nounous.

Fatima ; Briser mes chaînesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant