Partie 39

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3 mois plus tard :

Ouais je vous passe trois mois, parce que ce sont trois mois purement inintéressant durant lesquels il ne s'est rien passé qui vaille la peine d'être raconté, la vie suit son cours, Aliou et moi on apprend encore à se connaître et à se comprendre, on apprend à s'aimer parfois c'est pas si simple que ce qu'on pourrait croire mais en général on est heureux même si ces derniers temps sa maladie se fait de plus en plus présente et de plus en plus difficile à ignorer. D'ailleurs aujourd'hui encore il est à l'hôpital, il à pris rendez-vous d'urgence avec son doc à cause d'un douleur gênante dans la poitrine. Je viens de recevoir le message et comme d'habitude, il se veut extrêmement rassurant, ce n'est rien, c'est juste pour être sûr d'après lui, mais moi je ne peux m'empêcher d'être inquiète.

-"Psst, Nono ?!"

Naoufel : "Quoi ?"

-"Je dois aller à l'hôpital, tu notes bien la fin du cours pour moi ?"

Naoufel : "C'est grave ?"

-"Je ne sais pas, je te tiens au courant."

Il commence à prendre l'habitude de me voir partir comme ça, en plein milieu d'un cours, d'un repas, d'une conversation, la maladie et les douleurs d'Aliou sont mesquines, elles attendent qu'on les oublient pour réapparaître sournoisement.

Quand j'arrive à l'hôpital, je dois attendre, dans cette salle d'attente que je connais trop bien, je ne suis pas sa femme légalement alors on ne me laisse pas entrer, c'est toujours le même cinéma, je ne cherche plus à entrer, je prends mon mal en patience et j'attends, jusqu'à ce qu'il sorte, son enveloppe de radios et de scanners sous le bras comme d'habitude.

Aliou : "Qu'est ce que tu fais là ? Je t'avais dit de ne pas venir!"

-"Désolée de m'inquiéter pour toi, tu crois que tu peux me dire que t'as été obligé de venir en urgence tellement t'étais pas bien et que moi je vais rester tranquillement assise en amphi ?"

Aliou : "Je t'ai dit que c'était rien, tu comprends pas le français ?"

Je ne sais même pas quoi dire, je suis trop conne moi aussi, je devrais m'en tamponner la prochaine fois, le mec me fais toujours la même scène, et moi comme une idiote je viens à chaque fois, s'il ne veut pas m'affoler il n'a qu'a pas m'envoyer ce genre de messages flippants aussi.

Je ne répond pas, je passe devant lui et marche jusqu'au parking en ignorant sa présence derrière moi, il est faible, il a maigri, il ne marche pas aussi vite que dans ses meilleurs jours, il est épuisé, ça se voit, c'est ça qu'il ne veut pas que je vois, c'est pour ça qu'il ne veut pas que je vienne à l'hôpital à chaque fois. Je peux le comprendre mais en même temps, ça m'attriste, je suis tout de même sa femme non ?!

Chacun monte dans sa voiture, et on roule ainsi séparés jusque chez nous, en ouvrant la porte de l'appartement, le sentant quelques pas derrière moi, j'étais prête à lancer le sujet, créer une dispute s'il le fallait, mais il fallait qu'on en parle, cette situation me ronge. Mais mes plans ont vite changé lorsque j'ai aperçu deux silhouettes lovées l'une contre l'autre dans mon canapé. C'était Adama qui tenait Inès dans ses bras.

-"On vous dérange pas ça va ?"

Inès se décolle vite de mon frère, gênée. Adama lui ne bronche pas.

Adama : "Non tranquille, on est posés."

Aliou lui met une tape dans la tête et le vire dans sa chambre, ah oui, au final maintenant Adama vit ici, il s'y sent mieux, et puis ça nous rassure Moussa et moi, d'après Seydou et ma génitrice, il glissait sur la mauvaise pente, et Aby a trouvé des substances cheloues dans ses affaires un jour où elle faisait le ménage. Avec Moussa on l'a pris entre 6 yeux il a avoué, les parents ne s'occupent pas de lui, ni d'Aby d'ailleurs, Moussa n'est plus disponible du tout avec le garage à gérer et moi n'étant plus là pour m'assurer qu'il ne maquait de rien, il commençait à traîner avec des "grands" et il lui ont proposé de leur "rendre des services"en échàge d'un peu d'argent, de là Moussa et moi avons décidé qu'il habiterait chez moi, on l'a inscrit dans le lycée privée où j'allais à l'époque, et il s'en sort pas mal du tout, enfin, on n'est qu'en novembre, mais pour le moment tout se passe bien et il bosse bien à l'école, quand je pense qu'il voulait abandonner le lycée, quel gâchis ça aurait été.

Fatima ; Briser mes chaînesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant