Partie 32

1.4K 125 3
                                    

2 jours plus tard, je n'ai toujours pas eu de nouvelles de Sahil ou de Naoufel, je n'ose pas les appeler non plus, c'est bête mais j'ai très honte, je me sens un peu humiliée, je sais pas trop ce qu'il pensent de moi maintenant, que je suis faible ? Sale ? Je les dégoûte ? Peut-être pensent-ils que je l'ai bien cherché ? Mérité ? Que je me suis laissée faire ? Je sais pas, et j'ai limite pas envie de savoir.

Je n'ai pas de nouvelles d'Aliou non plus. Rien. J'ai eu sa mère au téléphone, apperemment elle non plus n'a pas de nouvelles, j'ai menti, j'ai dit qu'il dormait parce qu'il était crevé dans la journée à cause du boulot. Je ne voulais pas raconter que je n'étais pas capable de garder mon mari. Vous allez vous dire que j'ai le syndrome de stockholm mais il me manque et je m'inquiète pour lui, avant qu'Issa ne rentre dans sa tête on se rapprochait et on s'entendait super bien. Cet Aliou me manque vachement et j'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose.

Ce matin je me réveille plus épuisée que jamais, j'ai fais pas mal de cauchemars cette nuit. Je pense que le fait d'avoir parlé de ça m'a ramené à mes heures les plus sombres.

Aujourd'hui je vois Moussa et sa future femme. Il voulait qu'on se fasse un truc à 4 avec Aliou mais bon, je pense que pour ça c'est un peu mort, j'ai fait une tentative, j'ai envoyé des messages et laissé un message vocal à Aliou. Maintenant il vient, il ne vient pas, c'est à lui de voir, mais déjà vu que Moussa le déteste, ne pas venir serait une grossière erreur.

Enfin bref, moi je me lève doucement et difficilement et je vais me préparer tranquillou, j'étais en plein milieu de mon épilation des jambes quand ma porte sonne. Je hurle que j'arrive et puis je finis de faire ce que j'ai à faire. La personne n'a qu'a attendre, les gens aiment trop se présenter quand c'est pas le bon moment. Quand je vais ouvrir grosse surprise, je vois Sahil dans le judas, je sais plus quoi faire, il a sonné une nouvelle fois et là je me suis décidée à ouvrir. Je l'ai laissé entrer mais je n'ai pas eu le courage de le regarder dans les yeux. Je sentais son regard sur moi mais je l'évitais au maximum.

Je le laisse s'asseoir et puis je vais dans la cuisine lui chercher des trucs à boire et à grignoter et puis je vais m'asseoir dans le fauteuil en face du canapé où il était assis.

-"Qu'est ce qui t'ammène ?"

Je ne le regardais toujours pas, je préférais regarder le sol et jouer nerveusement avec ma bague.

Sahil : "Je voulais m'excuser pour ma réaction de l'autre jour, j'ai déconné enfin avec Naoufel on sait qu'on aurait dû te soutenir et te réconforter plutôt que de partir comme des lâches. En tout cas pour ma part c'était de la lâcheté parce que je savais pas quoi faire et je me sentais humilié indirectement je sais pas comment expliquer ça, j'ai juste pas supporté d'entendre qu'on t'a fait ça et d'être impuissant là comme ça. C'était le pire sentiment que j'ai jamais ressenti. Mais j'aurais dû penser à ce que tu ressentais toi sur le moment plutôt que de penser à moi et de claquer la porte."

-"T'as pas à t'excuser pour ta réaction, je t'en veux vraiment pas du tout Sahil. Mais absolument pas, c'est tout à fait normal ta réaction."

Je fuyais toujours son regard ce que je crois qu'il a capté. Il se lève et vient se mettre accroupi devant mon fauteuil. Il place son index sous mon menton et me force à le regarder.

Sahil : "Alors pourquoi tu me gratifie même pas d'un regard."

-"J'ai tellement honte."

Sahil : "Mais honte de quoi ? Ça va pas ? T'as aucune raison d'avoir honte! Tu devrais être fière de toi, fière du cran que t'as eu et du courage dont tu fais preuve au quotidien pour vivre avec ça depuis 3 ans, plutôt que je sais pas moi d'avoir décidé de te suicider."

Fatima ; Briser mes chaînesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant