Partie 67

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G : "Malik et moi on s'est rencontrés à une conférence sur le métier d'architecte, j'avais 19 ans, je voulais devenir architecte, lui il en avait 35 et était déjà architecte, c'était un bel homme, il était drôle, attachant, il m'impressionnait, je l'admirais, mais en toute honnêteté, il n'était pas question de coup de foudre ou quoi que ce soit du genre, je ne l'ai jamais aimé. Jamais. Lui non plus ne m'a jamais aimé, il voyait juste en moi, une gamine admirative et naïve.

Je savais qu'il avait une fille, qu'il était fiancé à la femme que tu préfères appeler maman aujourd'hui. Mais ça m'était égal, j'étais pommée, je voulais défier mes parents, je voulais qu'on me voit avec cet homme, j'ai tout fais pour le faire craquer, ton père était vraiment quelqu'un de bien, pas une fois il ne m'a regardée comme plus qu'une gamine qui avait besoin d'aide. Il m'aidait sur mon boulot, m'a prise en tant que stagiaire mais c'était tout.

Heureusement ou malheuresement je ne sais pas, un soir il est resté très tard à l'atelier, m'a raconté qu'il s'était disputé avec sa fiancé, qu'elle était partie. Il a bu, bu, bu. Clairement, il n'avait pas l'habitude de boire. Mais je sais pas ce qui lui prenait ce soir là, moi, je ne l'ai pas arrêté. J'en ai profité.

Quelques semaines plus tard j'apprenais que j'étais enceinte, mes parents m'ont jetée, moi j'étais persuadée que ton père était retourné avec Nouria et que comme je n'étais qu'un coup d'un soir il m'avait zappée. Je ne l'ai plus contacté, il ne savait rien de ton existence. J'étais seule mais pourtant j'ai vécu 7 mois parfaits. J'étais dans un centre avec d'autres femmes dans ma situation, on nous apprenait à aimer notre enfant à communiquer avec, ce genre de choses et j'ai adoré chaque instant, à 8 mois de grossesse, mes parents sont venus me rendre visite, ça devait être une surprise, les responsables du centre les avaient retrouvés et avaient négocié avec eux pour qu'ils me récupèrent, c'était supposé me faire plaisir, moi je savais ce que ça voulait dire. Ils étaient prêt à tout pour ne pas entacher leur réputation, j'y croyais pas qu'ils me récupèrent comme ça avec mon enfant. Mais bon j'avais pas le choix, le centre ne gardait pas les fillles dont les parents étaient prêts à les récupérer, par chance, dans les deux heures qui ont suivies tu étais dans mes bras. Il y avait aucune raison que tu naisses prématurément mais je sais pas c'est comme si tu avais senti qu'on ne pouvait pas rester chez mes parents. Comme tu étais prématurée, on est restées à l'hopital longtemps, j'ai échapé à mes parents comme ça, mais j'étais pommée. Et puis j'ai pensé à ton père. J'ai fini par le contacter deux semaines après ta naissance, il est venu et il t'as prise dans ses bras, t'avais toujours pas de prénom, j'étais un légume je savais pas ce qu'il se passait mais j'ai bien vu son regard de pitié envers moi puis ensuite son regard posé sur toi, admiratif tout de suite. « Fatima. Fatima, ihanimanin doulhin », [en tamahaq veut dire « qui habite mon âme et mon coeur »].

Il t'a nommée sans qu'on le lui demande, et une chose est vraie dans tout ce qu'il te répètait à longueur de journée, ton père est tombé amoureux de toi à la seconde où il t'a vue.

Il t'as récité la fatiha à l'oreille et puis il m'a dit. « Il faut qu'on se marie, il faut que je reconnaisse la petite. Je prendrais soin de toi et de ma fille aussi. »

J'avais faux sur toute la ligne, ton père n'était pas le lâche que je croiyais qu'il était, il à tout de suite voulu t'assumer et il avait tout raconté sur sa nuit avec moi à Nouria qui l'avait quitté depuis qu'il lui avait raconté. Il l'aimait, il l'aimait toujours et leur rupture lui pesait, je le savais, mais c'était un homme droit, il n'aurait jamais pu lui mentir. I

G : "J'avais trop peur de retourner chez mes parents alors j'ai acquiscé, un mois plus tard j'étais mariée à ton père, on a vécu ensembles 6 mois Assiya, ton père, toi et moi avant que je ne puisse plus vous supporter ni toi, ni lui, lui parce qu'il me traitait comme un fardeau, je dormais dans une chambre d'amis, il s'était juré de ne plus toucher à aucune femme hormis Nouria, il l'aimait comme un fou, il n'y a qu'Assiya et toi qui aviez autant d'importance que Nouria à ses yeux. Je me suis rendue compte que je lui pourissais la vie alors j'ai pris mes affaires et je suis partie. Je.. je .. tu comprends il t'aimait tellement et j'étais persuadée que Nouria reviendrait si je partais alors je suis partie. Je suis retournée chez mes prents qui m'ont récupérée mais seulement à la condition que j'épouse Seydou, qui ne cherchait pas une femme mais une mère pour Moussa. J'ai accepté et j'ai alors du retourner voir Malik pour divorcer. Il a accepté sans problème, il voulait te garder mais à moi tu m'avais tellement manqué que j'ai refusé de t'abandonner, je t'ai récupérée en promettant qu'on t'aurait chacun une semaine sur deux mais j'ai pas pu. Seydou s'est révélé être un monstre, il voulait que tout le monde croit que tu étais sa fille. Il ne voulait pas qu'on dise qu'il y avait une harami (enfant batarde) chez lui. Alors j'ai tout fait pour que ton père ne te vois plus mais moi je pouvais pas te regarder, d'un côté je t'aimais, je te le jure Fatima tu étais tout ce que j'avais, j'avais ni père, ni mère, pas de frère ou de soeur sur qui compter, aucun ami, un monstre pour mari, tout ce que j'avais c'était toi, mais plus Seydou devenait violent, plus je te détestait, tu m'avais tout pris, à cause de toi je me retrouvais mariée à cet homme violent, mes rêves s'éraient effondrés, je n'avais aucune issue. Seydou a commencé à s'en prendre à toi, t'avais même pas deux ans, je t'imaginais mourir à chaque fois qu'il te collait une giffle ou autre, j'avais vraiment peur pour toi alors tu restais chez ma mère ou ma seour la plupart du temps, mais même ces deux là me voulaient du mal alors quand ton père nous a retrouvé et à demandé ta garde exclusie j'ai signé sans réflechir.... La suite tu la connais."

Fatima ; Briser mes chaînesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant