Chapitre Onze

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Mélaine

-"Tu avais tout prévu, n'est-ce pas?" concluais-je déroutée réalisant que j'étais tombée dans son piège comme une idiote.

-"Me crois-tu si machiavélique d'avoir tout planifié?" répliqua Thomas avec un sourire en coin quand nous fûmes dans l'ascenseur.

Croisant les bras, j'haussais les sourcils sceptique que tout ceci était le fruit du hasard. Son rire suave résonna dans l'ascenseur. Profitant du fait que nous étions seuls, il se rapprocha de moi. D'un regard qui se voulait assassin, je lui fis comprendre de cesser immédiatement. Néanmoins, cela ne provoqua que l'effet inverse. Ses deux mains se posèrent soudain au dessus de ma tête m'empêchant de sortir. Son corps musclé se pressa contre le mien avec insistance.

-"Ce n'est pas de ma faute si tous les restaurants sont remplis aujourd'hui," se défendit-il feignant d'être attristé.

-"Je suis sûre qu'ils auront une place spécialement pour toi!" raillais-je.

-"Peut être!" affirma ce dernier.-"Mais je voulais être seul avec toi. Ne boude pas, mein herz."

-"Il ne se passera rien entre nous si tu crois qu'on va coucher ensemble!" assénais-je énervée. -"Je suis venue pour des réponses, Thomas!"

-"Ai-je dit que nous allions faire l'amour toute la nuit? C'est toi qui vient de le dire mais si tel est ton souhait, je le ferai avec plaisir, meine liebe," susurra Thomas d'une voix rauque contre mon oreille.

-"Ça suffit et cesse avec ses surnoms! Nous ne sommes plus ensemble!" m'énervais-je en le bousculant de toute ma force qui était comparable à celle d'une mouche.

Avec une lenteur délibérée, Thomas se pencha près de mon visage. Déglutissant péniblement, je vis ses tourmalines paraïba me scruter dangereusement. Son corps pressé contre le mien me  procura des frissons aussi bien que des pensées interdites. Ses lèvres charnues se rapprochèrent précautionneusement contre les miennes.

Impuissante devant cette bataille hélas déjà perdue, je relevais la tête pour lui donner libre accès à mes lèvres quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Cependant Thomas ne bougea pas d'un pouce.

-"On est arrivé," lui dis-je.

Il se détacha à contrecœur de moi et me laissa sortir. Mes yeux s'écarquillèrent devant son appartement. Bon sang! Il était deux fois plus grand que le mien! Et la décoration était tout simplement parfait. Un style vintage qui pétillait sans agresser le regard.

-"Elle te plaît?" me demanda Thomas.

-"Pas mal," mentis-je.

-"Comme tu es là, tu peux changer la décoration!" ironisa-t-il.

-"Mon séjour est de toute durée," lui rappelais-je.

-"Tu viens d'arriver et tu veux déjà partir! Quelqu'un t'attend à New York?" s'enquit-il curieux.

-"Mon nouveau petit ami," dis-je d'un trait.

-"Fait chier!" pensais-je en le voyant serrer ses poings contrôlant sa colère. Mais qu'est-ce qui m'avait pris de dire une telle bêtise!

-"Et comment s'appelle-t-il? Ou c'est ton charmant assistant?"

-"Vite vite Mél!" s'impatienta ma conscience.

-"Il s'appelle Jeremy. Mais revenons à nos moutons, il y avait quoi entre ma soeur et toi?" l'interrogeais-je d'une voix détachée.

-"Viens t'asseoir," me conseilla-t-il en tirant une chaise.

-"Merci," dis-je d'une petite voix quand il me tendit un verre de vin.

-"Nous nous étions rencontrés lors d'un gala de charité, deux ans de cela," commença Thomas en me fixant attentivement.-"Toutes roses ont des épines mais pour ta soeur, elles étaient vénimeuses. Au début de notre relation, elle me paraissait douce, desinteréssée mais aux fils des mois, elle a commencé à changer," m'avoua-t-il.

-"Que s'est-il passé?" insistais-je.

-"Claire jouait avec mes sentiments mais j'étais trop aveugle pour m'en rendre compte. Elle aime plaire, être désirée comme..."

-"Christiana," terminais-je à sa place connaissant les membres de ma famille si on pouvait bien sûre l'appeler de famille.

-"Croqueuses de diamants, elles aimaient tout ce qui scintillaient. L'argent, les bijoux, le pouvoir! Le moment où je m'étais rendu compte, il était déjà trop tard. Elles venaient de me voler plus de cinq millions d'euros," termina-t-il.

-"Alors tu voulais te venger?" dis-je en réalisant que ma mère m'avait menti.

Thomas hocha tristement la tête. Mais cependant, il y avait anguille sous roche dans toute cette histoire sordide.

-"Ce que je ne comprend pas, cinq millions d'euros s'est peu pour toi. Pourquoi as-tu voulu me rencontrer? Que me caches-tu, Thomas? En quoi consistait ta vengeance"

Un silence pesant régnait désormais dans l'appartement. Quand mes yeux croisèrent les siens, je sus immédiatement que la suite ne saurait pas plaisant à entendre. Et qu'elle ne reservait rien de bon.

Is It Desire! Tome 2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant