Chapitre Cinquante et un

3.8K 357 66
                                    

Mélaine

-"Pouvons-nous retourner à la maison, mon amour?" le suppliai-je une fois de plus en lui faisant les yeux doux.

-"Non," trancha Thomas d'une voix ferme avec cet insupportable sourire en coin.

Je soupirais fâchée contre lui affichant une mine boudeuse croisant mes bras sur ma poitrine tandis que mon fiancée admira avec gourmandise mes seins qui se relevaient à un rythme irrégulier puis me lança un regard qui ne réclamait aucune tentative de fuite. Incrédule, je secouais la tête ne pouvant m'empêcher de sourire. Malgré ma peur, Thomas trouvait toujours le moyen à détendre l'atmosphère.

Il y a certain moment où j'oubliais qui ce tenait devant moi. Le magnat de la télécommunication! Ou entre nous, mon fiancé qui excellait dans tout les domaines qu'il soit au lit ou bien même dans la cuisine. Dominant, ambitieux, confiant même un brin prétentieux, Thomas restait néanmoins un homme têtu comme une mule ou plus pire qui sait! Chose que j'aimais le moins chez mon séduisant allemand, je devais l'admettre même s'il utilisait ses dons de persuasion sur moi.

Certes, Thomas était à se damner, avec ce corps de dieu grec, cet accent sensuel, cette musculature qui me surplombait et ses tourmalines paraïba uniques et surprotecteurs qui me scrutaient dangereusement avec cette furieuse envie de me ligoter et non ce n'était pas pour faire des galipettes aujourd'hui si cette idée vous a effleuré la tête mais plutôt pour me tenir fermement contre lui pour nous diriger chez le docteur. Mais malgré sa beauté ravageuse, mon fiancé était l'homme le plus têtu que la terre ait jamais connu et j'en subissais moi même son entêtement!

Que comprenait-il quand je lui certifiais que j'allais bien? Mes douleurs au niveau de mon ventre avaient cessé depuis plus d'une heure.  Pourtant, Monsieur n'était pas du même avis que moi. Au contraire, sans me consulter, mon ancien geôlier m'avait illico presto amené à l'hôpital pour me faire passé des examens alors que je me portais comme un charme.

Me sortant de mes pensées, je l'entendis ordonner aux infirmières de me prendre en charge. Son ton dur et menaçant me fit frémir mais pas de peur. Mordant cruellement ma lèvre inférieure, je ne pus que sourire en le voyant se conduire ainsi, toujours en train de donner des ordres et prenant soin de moi comme aucun autre homme ne l'avait fait depuis des lustres. Moi qui aimait être indépendante, me voilà tout bonnement soumise même si cette situation ne me déplaisait guère!

Lorsque ses tourmalines paraïba rencontrèrent les miens, cette sensation familière et pourtant rarissime m'assaillit aussitôt, celle d'avoir des millions de papillons dans votre ventre quand on est éperdument amoureux et c'est mon cas. Malgré cette nouvelle qui m'avait détruite à l'intérieure, Thomas fut mon réconfort, mon abri. Et l'amour qui nous unissait ne faisait que grandir chaque jour. Certes, je pus faire mon deuil grâce à lui et ses paroles rassurantes et réconfortantes mais au fond de moi, cette petite voix insupportable me confirmait qu'une seule chose. Que Christiana avait finit par gagner!

-"On y va, meine liebe," me tira Thomas soudain de mes pensées.

Inquiet par mon brusque changement de comportement alors que je ne le regardais pas tellement plongée dans mes pensées, mon fiancé s'assit à mes côtés serrant d'une immense tendresse ma main puis vint y déposer ses lèvres m'arrachant un léger sourire me sortant de ma torpeur. 

-"Comment te sens-tu, mein herz?" me demanda-t-il d'une voix profonde.

Sa bouche au creux de mon oreille me fit instantanément frissonner contre son corps d'Apollon.

-"Les douleurs ont cessé, Thomas. Nous pouvons retourner à la maison. Ce n'est pas nécessaire de voir le médecin," essayais-je de le dissuader en utilisant ma dernière carte maîtresse, celle d'être guérie.

-"Meine liebe, je suis sûr que tout va bien se passer et toi même, tu me remercieras quand nous sortirons d'ici," me rassura-t-il, peu convaincu par mes paroles.

Cette manie de lire en moi comme dans un livre ouvert, Thomas me fit comprendre de son regard déterminé qu'il savait que je mentais pour prendre mes jambes à mon cou. Dire que les hôpitaux m'effrayaient ne serait que pure vérité même si mon ancien client me essayait de me rappeler. Cet endroit me rappelait de mauvais souvenirs débutant par le cancer de ma grand-mère pour terminer avec l'accident de Thomas. L'idée même de découvrir une quelle contre maladie me terrorisait affreusement. Depuis que j'avais vu du sang s'écouler de moi m'annonçant que j'avais perdu notre fils, je n'avais point eu le courage de mettre les pieds dans un hôpital pour savoir s'il y avait eu des complications au niveau de mon utérus. Un long frisson parcourut ma colonne vertébrale lorsque je songeais si je pouvais devenir mère après l'accident. Et si...

-"Non, non, Mél," me ressaisis-je en me relevant pour découvrir le diagnostic du docteur.

-"Bonjour Madame, je suis le docteur Conrey. Veuillez vous allonger," me dit-elle avec un sourire rassurant

L'écoutant, je m'allongeais et relevais mon pull tandis que le docteur appliquait un gel froid sur mon ventre. Sa main tenant fermement la mienne, mon ténébreux futur mari remettra l'une de mes mèches derrière mon oreille et scruta attentivement la machine.

-"Ma femme est-elle malade, Docteur?" l'interrogea Thomas, les traits angoissés.

-"Non mais elle pourrait l'être," nous avoua le docteur Conrey. -"Avez-vous mangé aujourd'hui, Madame?"

-"Non, je n'ai pas trop d'appétit en ce moment," admis-je.

-"Je vous conseille une alimentation régulière si vous voulez que vos enfants se portent bien."

-"Pardon? Je ne comprends pas," lui demandais-je perdue en me redressant.

-"Vous êtes enceinte, Madame," répliqua le docteur, un sourire aux lèvres. -"Toutes mes félicitations."

-"Mais, je... J'ai commencé à saigner un mois de cela," lui expliquais-je de plus en plus perdue.

-"C'est normal au tout début d'une grossesse en cas de stresse."

-"Alors, nous aurons bientôt un enfant," déduit Thomas en me regardant amoureusement.

Néanmoins, le docteur secoua négativement la tête.

-"Vous m'avez mal compris. Quand j'ai dit vos enfants, je confirme que vous attendez deux bébés," nous avoua-t-elle en nous souriant.

Essuyant mes larmes de joie qui sans m'en rendre compte s'écoulaient sur mon visage, je souris en caressant mon ventre. Deux bébés! Alors, ils étaient toujours là, dans mon ventre.

-"Des jumeaux?" rétorqua Thomas incrédule.

-"Faux jumeaux. Vous voyez," nous montra le docteur. -"Ils sont dans deux poches différentes."

-"Alors, je suis enceinte," dis-je en regardant Thomas qui me dévisagea avec amour tout en caressant mon ventre.

Ce dernier se pencha vers mes lèvres avant de les sceller d'un baiser impétueux devant le docteur qui s'en alla nous laissant désormais seuls.

-"Tu as raison sur un point, mon amour," lui rappelais-je en me nichant dans ses bras robustes.

-"Lequel,meine liebe?"

-"Que je devrai te remercier quand nous sortirons ici," admis-je en me plongeant dans ses tourmalines paraïba illuminants. -"Nous allons être parents!"

Souriant, Thomas frôla son nez au mien pour ensuite y déposer un baiser.

-"Ich liebe dich, meine liebchens, (je vous aime, mes trésors)" déclara-t-il en déposant sa main sur mon ventre où grandissait les fruits de notre amour, nos enfants.

Is It Desire! Tome 2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant