Mélaine
Si on m'avait dit un jour que je retournerais en Arizona, j'aurais sûrement rit à la figure de cette personne. Pourtant, aujourd'hui, ce n'était pas le cas. Ce voyage m'était un tout nouveau départ, une délivrance, devrais-je dire. Et quand Thomas scella ses lèvres aux miennes devant la tombe de mon père, je sus aussitôt qu'il tiendrait coûte que coûte sa promesse mais aussi que les chaines du passé venaient enfin d'être brisées.
Main dans la main, nous quittions le cimetière, le coeur léger. Un dernier regard vers sa tombe, je me promis de vivre désormais et non être rongée par cette culpabilité abyssale qui m'habitait depuis la mort de mon père. Néanmoins, il ne me restait qu'une seule chose à faire pour être complètement libre; c'était de lui rendre justice et je m'en occuperais dès que nous serions à New York. Mais pour le moment, je ne voulais que me sentir dans ses bras musclés et lui montrais mon amour; ce sentiment tellement puissant qui me faisait vivre pleinement et me donner une chance d'aimer et d'être aimé par le fabuleux des hommes.
-"Va prendre une douche, je vais préparer le dîner, meine liebe," me dit Thomas, me sortant de mes pensées lorsque nous arrivions au ranch.
Ce que je fis immédiatement lorsque mon ventre gargouillit. Mettant les couverts sur la table, je nous servis des côtelettes d'agneau que Thomas avait cuisiné puis finis par déguster le délicieux repas qu'il avait préparé dans un silence des plus complices.
-"Laisse, je vais débarrasser," répliqua-t-il dès que nous eûmes terminé.
L'abandonnant à cette corvée, je m'assis devant la cheminée, y jetant des bois pour raviver les flammes. Flammes qui désormais me consumaient intérieurement quand Thomas vint derrière moi. Effleurant mon cou, il murmura des paroles à mon oreille que je ne pouvais discerner leurs sens car elles étaient en allemand.
Sa bouche vint à de maintes reprises mordiller mon lobe de l'oreille pour finir sur mon cou et lorsque Thomas retira d'une lenteur meurtrière la première bretelle de ma nuisette, au fond de moi, je sus que cette nuit serait la plus longue de toute ma vie.
Mes cheveux, d'ordinaire bouclés, étaient attachés en chignon mais d'une main experte, mon séduisant allemand le défit immédiatement pour les laisser cascader mon dos. Son souffle chaud s'écrasa sur ma peau nue, laissant une trainée de frissons parcourir mon corps tout entier. La soumise dont j'étais devenue ferma brièvement les yeux pour les rouvrir l'instant suivant alors que ses lèvres dures se posèrent sur la base de ma nuque. Une décharge électrique vint effleurer chaque parcelle de ma peau dès que Thomas continua ses doucereuses caresses brulantes sur mon dos.
-"Thomas," murmurais-je, la tête rejetée en arrière, ne pouvant plus soutenir l'incendie qu'il venait d'engendrer.
Mon corps échauffé par une poussée de fièvre incontrôlée, je m'abandonnais complètement au luxe de ses lèvres dont les prouesses me semblaient aujourd'hui méconnues. Un manque se fit immédiatement ressentir néanmoins dès que Thomas se releva et s'éloigna de moi pour revenir cette fois-ci devant moi. Un gémissement frustrée s'échappa contre mon bon vouloir de ma gorge alors qu'il cessa ses caresses enivrantes maintenant qu'il était à quelques centimètres de moi.
Assise sur la moquette devant le feu crépitant de la cheminée, mon ténébreux amant s'agenouilla devant moi. Relevant mon menton de ses deux doigts, il ancra ses tourmalines paraïba aux miens, un sourire malicieux au visage.
-"Meine liebe wächst von tag zu tag," m'avoua-t-il de cette voix de gorge à me rendre folle.
Captivée par ce timbre si rauque, ne comprenant un piètre mot d'allemand, j'entourais son cou pour y déposer des baisers y remontant lentement vers ses lèvres pour en redécouvrir la saveur, blotti dans ses bras robustes.
-"Je t'aime encore plus chaque jour," traduisit-il enfin prenant mon visage dans ses larges mains rugueuses.
Des larmes de bonheur s'échouèrent sur ma joue à l'entente de ses paroles, promesses d'un futur désormais radieux sans nos fantômes pour le détruire. Bâillonnant ma bouche ardemment d'un baiser à m'en couper le souffle, Thomas me souleva telle une princesse de la moquette.
Était-ce le feu de la cheminée ou bien même la lumière tamisée de la maison qui lui conférait cette allure et cette prestance à faire envié la gente masculine mais quand je relevais la tête pour croiser ses tourmalines paraïba toujours réconfortants, ma gorge fut subitement sèche et mon coeur...
Il battait follement contre ma poitrine pour cet homme des plus troublant et des plus amoureux. Pouvait-il l'entendre battre? Peut être que oui vu ses prunelles qui prirent une teinte complètement différente quand ses pierres précieuses se plongèrent dans les miens. Des flammes dansaient dans ses iris bleutés tandis que sa bouche s'incurva d'un sourire à me faire rougir de la tête aux pieds alors que nous montions pour atteindre notre chambre que je n'avais vu qu'une seule fois.
-"Ferme les yeux, meine schatz," murmura Thomas avant d'ouvrir la porte.
Trépignant d'impatience, je fermais les yeux sans lui lancer une moue enfantine dont il aimait se moquer.
-"Ne triche pas," me dit-il d'une voix profonde sachant que mes yeux n'étaient pas totalement fermés.
-"Ils sont fermés," lui affirmais-je avant qu'il m'incita de les ouvrir enfin.
Je les ouvris immédiatement. Sa prise se fut plus forte en voyant mon trouble. Je fus incapable de prononcer le moindre mot en voyant notre chambre, plus particulièrement notre lit. Des draps rouges aussi soyeux que de la soie le recouvrait. Cependant, ce qui me noua la gorge, fut qu'il avait déposé des pétales de roses blanches partout dans la chambre y compris des bougies parfumés. Je relevais la tête et son regard profond tellement aimant me fit me sentir unique.
-"Je t'ai promis de te rendre heureuse, meine liebchen et je tiens toujours mes promesses," m'avoua Thomas en refermant la porte de son pied.
D'une tendresse infinie, il me déposa sur notre lit pour me faire sienne. Mon amant plaqua ses lèvres contre les miennes d'une immense douceur. Nos vêtement furent rapidement enlevés. Prenant tout son temps, il continua à m'enivrer de baiser et de caresses. Nue, je m'étais offerte à lui, m'abandonnant dans ses bras, empoignant sa chevelure de blé alors qu'il me fit sienne pendant toute la nuit.
Ivre de désirs, Thomas prit mes seins en coupe, les malaxant avant de les mettre dans sa bouche décuplant mon plaisir jusqu'à sentir l'apogée où ses assauts au coeur de ma féminité se firent plus forts. Haletant contre sa bouche, je gémis son prénom alors qu'il enserra ma taille et continua ses coups de reins divins.
-"Je t'aime," lui dis-je sentant un orgasme cataclysmique m'assaillit de toute part où Thomas me rejoignit quelques secondes plus tard.
-"Ma femme," me dit mon séduisant allemand ancrant ses beaux yeux aux miens, pour ensuite, entrelacer nos doigts, comme un lien indestructible, que rien ni personne ne pourrait briser.
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Is It Desire! Tome 2 (Terminé)
ChickLitEst-ce de l'amour ou du désir? Voilà la question qui obsède nos deux protagonistes. Si au début, Thomas n'avait agi que par pure vengeance, désormais, ce n'est plus le cas. Mais, Mélaine est-elle prête à lui pardonner malgré ses mensonges? Fuira-t...