Is It Desire! Tome 2 (Terminé)

Chapitre Dix sept

Mélaine

Syndrome de Stockholm! C'était l'unique raison qui me poussait à rester ici quand plus rien ne me retenait maintenant. Jetant un bref coup d'œil à mes valises pas encore défaites, je me laissais choir sur le lit.

-"Pars, Mél!" m'ordonna ma conscience.

Néanmoins, aucun de mes membres ne voulurent l'écouter. Chassant immédiatement cette idée saugrenue qui me poursuivait depuis le début, celle de lui, de nous, donner une seconde chance, j'enfilais mon manteau. J'avais rempli ma part du contrat à lui de remplir la sienne, sa promesse de me laisser partir.

-"Tu peux très bien rester, meine schöne(ma belle)," répliqua ce ténébreux allemand appuyé contre la porte.

-"Tu me regardais depuis longtemps?"

-"Assez pour conclure que tu n'as nulle envie de quitter mon appartement."

-"On en a déjà parlé, Thomas."

-"Très bien," fit ce dernier en prenant mes valises.-"Sache une chose pourtant," susurra-t-il en enserrant mon poignet. -"Si tu reviens ici, tu ne repartiras plus jamais. Une promesse est une promesse et je la tiendrai."

-"Je ne reviendrai jamais," lui promettais-je solennellement.

Soudain sa prise fut certes plus forte sans pour autant d'être dénoué de tendresse. Encerclant mes poignets pour les mettre au dessus de ma tête, sa main libre caressa ma cuisse, ensuite remonta jusqu'à mes seins, prisonniers dans mon manteau tandis que sa bouche se nicha au creux de mon cou.

-"Combien de fois dois-je te le rappeler, ma douce? Il ne faut jamais dire jamais," m'avoua Thomas avant de bâillonner ma bouche d'un dernier baiser passionné.

Impuissante, ou devrais-je dire consentante, je laissais ses lèvres dures s'écraser sur ma bouche, prendre possession de mon corps tout entier, laissant sa langue envahissant ma bouche. Sa main baladeuse, cependant, déboutonnait mon manteau tel un expert.

Sans m'en rendre compte, Thomas me souleva pour approfondir notre baiser. Gémissant son prénom, je lui répondis en lui donnant libre accès à ma langue qui tournoyèrent amoureusement. D'une infinie douceur, il me déposa pantelante sur le lit.

-"Reste, Mél."

Son timbre chaud et rauque me procura mille et une frissons. Ce n'était pas un ordre, au contraire, c'était une supplication. Son visage si près du mien me fit regretter immédiatement ma faiblesse, celle d'être incapable de lui résister. Ses tourmalines paraïba identiques à celui de sa mère, me fixa intensément. Fiévreux et envieux, son regard énigmatique, remplie de sombres mystères les un plus passionnés que les autres, mon ancien fiancé m'embrassa, me faisant gouter à ce sentiment qui ne m'était hélas plus inconnu, un sentiment broyant mon coeur et mon âme, un sentiment aussi puissant que destructeur; l'amour.

-"C'est mal," tentais-je en me relevant avec difficulté.

-"Qu'y a-t-il de mal à nous aimer? Hummm, réponds moi!"

-"C'est compliqué voir même insensé, Thomas. Je ne veux plus souffrir," rétorquais-je en déposant ma main sur sa barbe des trois jours.

-"Je t'aime," murmura-t-il contre ma bouche.

-"Fais pas ça," le suppliai-je, les yeux larmoyants.-"Refais ta vie loin de moi avec une femme qui te mérite et qui t'aime."

-"Elle se tient devant moi, cette femme!" m'avoua Thomas en prenant mon visage en coupe ancrant ses beaux yeux aux miens. -"Ne réalises-tu pas que tu te fais volontairement du mal en agissant ainsi! Tu fuis comme toujours!"

-"C'est faux!" m'écriais-je en me relevant.-"Je dis tout simplement la vérité. Si je voulais fuir, je n'aurais jamais parcouru la moitié du pays pour te retrouver. Tu m'as changé, Thomas. Tu m'as appris à vaincre mes peurs, à aimer et être aimer," répliquais-je à bout de souffle.-"Mais.."

-"Tais-toi," fit-il en déposant son doigt sur mes lèvres boursouflées.-"Il n'y a aucun 'mais'."

Secouant la tête, je redressais mes vêtements et pris mes valises.

-"Je ne te hais plus. Cependant, je ne veux plus être avec toi pour la seule et bonne raison que je n'y arrive pas. Affronter ton regard, celui de ta mère, de ta famille est au dessous de mes forces. Ce qu'on fait ma mère et ma soeur ne pourra jamais être pardonné. Je le sais, je le sens dans ton regard et dans celui de ta mère. N'est-ce pas mieux ainsi?" concluais-je en me dirigeant vers la porte.

-"Tu continues à douter de moi. C'est l'unique chose que je constate," me dit-il amèrement.

-"Sois heureux, Thomas," rétorquais-je en sortant de ma chambre.

-"Mél!" hurla ce dernier.

Néanmoins, je poursuivis ma route et descendis les escaliers. Il cria à nouveau mon prénom, qui eut don de me faire retourner.

-"Adieu Thomas," dis-je, gravant dans ma tête cette dernière image de lui.

Pourtant, un léger sourire rehaussa ses lèvres. Ses tourmalines paraïba brillèrent intensément. Il ne bougea point s'attendant à ce que je franchis l'ascenseur.

-"À toute à l'heure, meine liebe," me promit-il, avec un sourire en coin.

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