Mélaine
Des diamants, il y en a des centaines. Des pierres précieuses, il en existent de toutes tailles et de toutes couleurs. Cependant, une seule pierre précieuse s'est démarquée de toutes les autres dans ma vie. Ses tourmalines paraïba! Les mêmes qui me fixaient avec incrédulité refusant catégoriquement de croire les paroles que je venais d'énoncer.
-"Tu mens," comprit Thomas.
-"Ce n'est que la stricte vérité," lui dis-je tout en retirant la bague de fiançailles, le coeur lourd.
L'idée de le voir dans un cercueil me broyait le coeur. Les larmes picotaient mes yeux mais je restais ferme sur ma décision. Ses sourcils froncés, il fut en quelques enjambées devant moi.
-"Que se passe-t-il, meine liebe?" me demanda-t-il inquiet.
Néanmoins, je ne lui avais rien dit. Non, je regardais ses yeux brillants d'amour pour moi et admirais cette couleur si unique mais pourtant dévastateur. La couleur de l'océan avec une légère touche de vert. Ses yeux magiques qui m'avaient fait rapidement succomber à la tentation. Goutant un fruit qui m'était hélas interdit. Un acte qui certainement aura des répercussions tôt au tard lorsque mes lèvres se posèrent désespérément contre les siennes.
Mais n'est-ce pas excitant de commettre un acte au delà du sens moral. Être emporté par cette vague indescriptible qu'est le désir! Une sensation exquise de se perdre dans le plaisir charnel. Se laisser berner par des sentiments qui malheureusement n'étaient que le fruit de mon imagination car nous ne partageons pas les mêmes sentiments. Un amour non-réciproque que j'espérais lui faire comprendre en me détachant de lui.
-"Putain! Dis moi la vérité, Mél!" m'ordonna mon séduisant allemand, les traits durcis.
-"Tais-toi et embrasse moi," le suppliai-je dès que je sentis que la situation s'empirait en me jetant une seconde fois renouvelant l'expérience de gouter ses lèvres qui je voulais m'en imprégner.
Choqué, sa bouche s'entrouvrit aussitôt laissant un feu dévorant, ce désir ardent nous consumer à petit feu. Cependant, était-ce de l'amour ou le désir qui nous poussaient à nous embrasser? À retirer nos vêtements pour ne faire plus qu'un? À marquer son corps comme il le fit maintenant avec le mien?
Je ne le savais plus. Le désir me semblait être la réponse. Me voiler la face était la solution au lieu de lui avouer mes sentiments. N'était-ce pas stupide d'agir de la sorte? Peut être bien! Mais au final, quelle est la différence entre le désir et l'amour quand je savais pertinemment qu'il n'y aurait plus rien après?
Voilà une question qui mériterait mon attention même si y répondre m'est plus difficile que de chercher une aiguille dans une motte de foin!
-"Mélaine," murmura-t-il de cette voix rauque qui pouvait me faire jouir sans pour autant me toucher.
Ma gorge pourtant sèche, j'arrivais à prononcer son prénom. Sa carrure imposante couvrit entièrement mon corps. Au lieu d'en être effrayée, j'en étais au bord de l'orgasme. D'une douceur dont j'ignorais l'existence, il m'embrassa langoureusement que j'en perdis toute notion du temps. Mes ongles meurtrissaient son dos alors qu'il me prit avec force, mes jambes toujours encerclant ses hanches.
-"Je t'aime," déclara Thomas en suçotant la base de ma nuque y laissant l'ultime preuve que j'étais à lui.
Ne voulant point lui répondre, j'entourais son cou prenant l'initiative de dévorer sa bouche comme il venait de le faire avec la mienne, roulant mes hanches au rythme sensuelle et fusionnelle de son corps musclés contre le mien tandis qu'il accéléra la cadence laissant une trainée de frissons parcourir mon être et des gémissements aiguës sortir de ma bouche.
Ma conscience pourtant me hurlait de ne pas me donner à lui après tout ce que ma mère m'avait dit, ou plutôt, menacé, devrais-je dire tandis que mon coeur me supplia de le laisser me toucher une dernière fois. Oui, une dernière fois! L'embrasser passionnément, le laisser me toucher, me caresser à sa guise, me prendre férocement comme maintenant, le laisser me posséder une dernière fois. Une dernière fois avant de le quitter. De le perdre à tout jamais.
Un râle bestial s'échappa de cette bouche dont je connaissais du bout des doigts ses prouesses et que mon corps savaient exactement l'effet dévastateur de sa langue taquine et experte. Éclatant moi aussi, sentant une jouissance indescriptible, plus intense que les autres parcourir mon corps, je fermais les yeux essoufflée, ma tête nichée au creux de son cou où j'y déposais un doux baiser.
-"Pars maintenant," m'ordonna ma conscience.
L'écoutant pour la première fois, je desserrais ma prise sur son cou. Néanmoins, Thomas ne bougea pas d'un poil, toujours en moi que je sentis son érection naissante qui me fit mordre cruellement ma lèvre inférieure sous son regard désormais assombri. De sombres désirs ou de mes paroles? J'allais bientôt le découvrir.
-"Maintenant, dis-moi la vérité, meine herz," me demanda mon fiancé en relevant mon menton pour apercevoir mes yeux.
Me voyant frissonner, ce dernier se détacha de moi pour me tendre sa chemise désormais froissée que je refusais de mettre. Au contraire, j'avais feint de ne rien comprendre et m'habillais tout en subissant son regard de plus en plus noirci. Prenant mon courage à deux mains, regrettant amèrement mon geste d'être incapable de lui résister en succombant à ses caresses grisantes et ses baisers divins, je retirais ma bague de fiançailles une bonne fois pour toute la déposant dans cette main rugueuse qui m'avait quelques minutes plus tôt emporté au septième ciel.
-"C'est finit," lui mentis-je en me dirigeant vers la porte comme une lâche mais une main m'en dissuada de l'ouvrir.
Je me retournais pour lui faire face laissant un masque froid faire office de visage. Il leva sa main. Croyant qu'il m'aurait frappé, je fermais les yeux mais il caressa ma joue d'une telle tendresse que je sentis une larme s'échappait pour atteindre ma joue que Thomas s'empressa d'essuyer immédiatement.
-"Piètre menteuse," me dit-il.
-"Très bien alors. Je suis contente que tu le prennes ainsi," lui répondis-je d'une voix égale.
-"Ce n'est pas encore finit, Mél."
-"Si, ça l'est," lui avouais-je en ouvrant enfin la porte de son bureau pour cette fois-ci ne plus me retourner, le coeur lourd.
Certes, c'était une folie ce que je venais de faire. Mais continuer à l'aimer comme je le fais était de la pure folie! Après tout, le chemin vers la haine est plus facile qu'un chemin d'épines et de difficulté qu'est l'amour mais aussi le voir heureux avec une autre femme serait moins fatal que de le voir dans un cercueil.
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Is It Desire! Tome 2 (Terminé)
ChickLitEst-ce de l'amour ou du désir? Voilà la question qui obsède nos deux protagonistes. Si au début, Thomas n'avait agi que par pure vengeance, désormais, ce n'est plus le cas. Mais, Mélaine est-elle prête à lui pardonner malgré ses mensonges? Fuira-t...