Is It Desire! Tome 2 (Terminé)

Chapitre Trente deux

Mélaine

-"Que t'a-t-elle pu te dire pour que tu sois si silencieuse?"

Je relevais aussitôt la tête pour croiser ses tourmalines paraïba désormais si familiers.

-"Je ne t'ai pas vu approcher."

-"Je l'ai remarqué," m'avoua Thomas puis il s'assit sur le banc. -"Tu m'as l'air perturbée, meine liebe."

-"Un peu perdue, je l'avoue."

Il serra instantanément ses poings, une lueur indéfinissable dans son regard maintenant assombri.

-"J'aurais du être avec toi," déclara mon ténébreux allemand d'une voix emplie de culpabilité.

-"Au contraire, nous avons pu enfin parler," le rassurais-je tout en entrelaçant nos mains.

-"Et?"

-"Et bien, ça y est. Ma famille, du moins, ce qui en reste, est tarée! La première de toute, tu la connais, c'est ma mère," débutais-je en émettant un bref rire nerveux.

Thomas haussa les sourcils incrédule par mon humour plus au moins atypique avant que je lui racontais toute l'histoire. Tout sur quoi Claire m'avait dit. Néanmoins, était-elle au moins sincère avec moi? Y avait-il une once de vérité dans cette histoire ou bien, elle jouait la comédie comme mère. Mais pour obtenir quoi au final? Certes, j'avais Elite Déco, pourtant, je ne roulais pas sur l'or, je n'étais pas milliardaire!

Si c'était un des ses rôles, celle de la femme désormais prise de soudain remords, je lui donnerais moi même l'Oscar de la meilleure actrice!  J'y ai crut au tout début, bien sûre, cependant, à force d'y réfléchir, je ne savais plus quoi penser. Claire était l'enfant parfaite. Tout le monde l'aimait. Tout le monde aurait aimé avoir une fille comme elle. Malgré que nous étions complices autrefois, cela ne l'empêchait pas d'être de mèche avec mère et ça avait toujours ainsi! Pourquoi ce serait différent aujourd'hui?

Je sursautais tout à coup en sentant un souffle brulant ma nuque. Mon ancien geôlier y déposa un doux baiser pour me réconforter. 

-"Tu m'as fait peur," répliquais-je touchée, feignant d'être fâchée lorsque je m'en rendis compte que Thomas s'était volontairement approché de moi pour m'effrayer.

Il éclata d'un rire puissamment guttural puis un masque sérieux apparut sur son visage taillé à la serpe sans se départir de ce sourire craquant à me donner des idées plus au moins érotiques.

-"Je dirais à Jimmy de les faire suivre. Tous ceux qu'elles feront, nous le saurons. Ne t'inquiète pas, mein herz."

-"Qui est Jimmy?" lui demandais-je, en grattant ma tête.

-"Mon détective privé. Je lui avais ordonné de vous surveiller à une époque."

-"Y compris moi?" l'interrogeais-je peinant à y croire.

Pris en flagrant délit, il détourna immédiatement son regard évitant judicieusement de me scruter comme il avait l'habitude de faire.

-"Oui, toi aussi meine liebe," finit-il de me dire.-"Quand nous nous étions séparés, je voulais absolument garder un œil sur toi même si tu ne serais pas avec moi."

-"Ce n'était pas nécessaire," lui dis-je.-" Mon emploi du temps à cette époque consistait à me goinfrer de cochonneries. De quoi avais-tu peur?" 

-"Si tu tombais amoureuse d'un autre homme. Mais pour Christiana et ta soeur, je doute sincèrement qu'elles puissent faire quoi que ce soit. Ta mère, je l'avais menacée. Depuis plus aucune nouvelle, on dirait qu'elle a disparut de la terre. Pour Claire, dois-je comprendre que tu ne la crois pas?"

-"Je n'en ai aucune idée. Tout se bouscule dans ma tête. La meilleure chose que je puisse faire est de lui offrir le bénéfice du doute pour l'instant."

Je fermais les yeux essayant de faire le vide dans ma tête. Connaissant mère, je mettrais ma main au feu qu'elle attendrait le moment propice pour m'infliger le coup fatal. Où et quand? Voilà les questions à cent milles dollars!

-"Tu comptes aller à ton entreprise aujourd'hui?" me demanda Thomas, caressant ma joue de sa main rugueuse.

-"J'ai rendez-vous avec un certain Monsieur Jonas puis dans l'après midi avec le juge Jameson. Depuis que nous sommes plus les proies de ses paparazzis, les clients sont de plus en plus nombreux. Et toi?"

-"Je travaillerai ce soir. J'ai du retard que je dois impérativement rattraper mais nous pourrons déjeuner ensemble tout à l'heure, meine schatz," me promit-il.

Sans se soucier des passants, sa main baladeuse remonta lentement jusqu'à mon visage, le prenant dans ses mains puissantes, pour ensuite m'embrasser langoureusement. Sa langue pressante envahit ma bouche avec véhémence.

-"Les journalistes," rétorquais-je à bout de souffle.

-"Je m'en fous," lâcha Thomas d'une voix rauque.

Comme pour me prouver qu'il n'en avait rien à perdre, il plaqua sa bouche contre la mienne. Un gémissement incontrôlé sortit de cette dernière. 

-"Nous sommes dans un lieu public," tentais-je dès que je me détachais de lui.

-"Tu as gagné, pour cette fois," admit ce dieu grec en se relevant m'aidant aussi à me lever.

Les jambes en cotons, le souffle encore haletant, j'essayais de reprendre mon souffle sous son regard mesquin.

-"Tu vas finir par me rendre nymphomane!"

-"Je croyais que c'était déjà le cas," susurra Thomas, près de mon oreille.

-"Pas encore," le défiais-je.

-"Ne me défis pas, Mél. Tu risques de le regretter,"

-"Je ne crois pas," répliquais-je sensuellement ensuite je sortis précipitamment de sa voiture de peur de subir cette doucereuse torture que lui seul connaissait.

-"T'es en retard, patronne!" me réprimanda Guillaume en m'apportant un café.

-"Je sais," lui dis-je avant d'entamer une journée de dur labeur, un sourire aux lèvres, d'être enfin heureuse malgré l'épée de damoclès était au dessus de ma tête.