Thomas
On peut tomber amoureux qu'une seule fois dans sa vie. Et ce fut mon cas. J'y avais jamais cru jusqu'à la rencontrer dans ce bar ce vendredi soir. Un corps de déesse, un visage d'ange, un sourire éclatant et un répondant toujours au pointe du sarcasme, Mélaine fut mon tout. Jamais au grand jamais, j'étais tombé amoureux d'une femme comme j'étais tombé amoureux de ma métisse au cheveux d'ébène. Elle était tout simplement ce que je cherchais. Mon âme soeur! Un amour si pur, si doux, unique nous réunissait que même la mort ne pourrait briser.
Aucun mot serait apte à décrire ce que je ressentais pour elle. Amour serait un mot trop faible. Oui tellement trop faible pour cette femme qui avait éveillé mon coeur, m'avait donné une seconde chance et m'avait aimé. S'accrochant à mon cou, elle éclata de ce rire cristallin, ce chant mélodieux à mon oreille que je ne me lasserais jamais.
-"Oui. Oui. Mille fois oui, mon amour," me dit-elle, laissant échapper les sacs de course.
L'étreignant farouchement contre moi, ma bouche chercha désespérément la sienne nous emportant dans ce tourbillon de passion dévorante. Nos langues désormais familières se mélangèrent et dansèrent sur un rythme fusionnelle. Avec véhémence, je dévorais sa bouche, la goutant, jouant et taquinant sa langue alors qu'elle gémissait contre ma bouche.
Pantelante, elle se détacha de moi, les lèvres désormais boursouflées à me donner cet insatiable envie de la dévorer encore et encore devant ce supermarché se fichant ouvertement des gens qui pouvaient nous regarder. Elle entrouvrit sa bouche pulpeuse me fixant avec cet air dont je la connaissais. Mordillant sa lèvre inférieure, ma fiancée, et bientôt future femme, me scruta avec amour. Ce même amour qui se traduisait dans ses prunelles scintillants de désirs.
-"Je vais ramasser le reste des courses," déclara-t-elle, sentant l'atmosphère électrisante qui venait de nous envelopper et nous poussait irrémédiablement l'un vers l'autre.
La tension était de plus en plus palpable tout comme nos respirations qui devenaient au fil des secondes erratiques et bruyantes. Elle se détacha finalement de moi même si j'aurais aimé la garder dans mes bras et lui faire l'amour inlassablement. Mais, chaque chose en son temps.
L'écrin était toujours dans la poche de ma veste. Ma mère me l'avait remise avant que je partis de chez elle, le soir du dîner familial et je comptais bien lui mettre la bague que portait jadis ma mère dès ce soir. L'observant du coin de l'œil, je la vis s'abaisser pour ramasser les fruits qu'elle avait fait tomber alors qu'un bruit de moteur attira mon attention.
-"Mél!" m'écriais-je à plein poumons.
À vive allure, je vis la voiture roulait droit sur Mélaine qui venait à peine de se relever. Non, pas elle! Sans m'en rendre compte, de toutes mes forces, je la poussais pour qu'elle fut à l'abri. La dernière chose que je me rappelais fut ses billes caramélisées larmoyants, sa bouche ouverte sous le choc et son cri de désespoir qui résonna en plein air alors qu'elle m'appelait et le visage de mon agresseur avec un sourire diabolique au visage.
Dès que mon corps toucha l'asphalte, je sentis la fin venir. Aucun de membres ne voulurent bouger. Mon crâne me faisait atrocement mal. Tel un étau, je sentis chacun de mes muscles se tordre sous le choc. Incapable de bouger, de parler, d'ouvrir même les yeux pour me plonger dans ce regard noisette que peut être je n'allais plus jamais croiser, j'essayais avec le peu de force qui me restait d'ouvrir mes yeux pour la voir juste une dernière fois.
-"Thomas!" entendis-je comme un lointain bourdonnement.
Sa main fine rencontra mon visage qu'elle caressa amoureusement. Je l'entendis composer les urgences alors que je sentis mes forces m'abandonner.
-"Tiens bon, mon amour. Je t'en supplie. L'ambulance va bientôt arriver. Je t'en supplie, ne nous abandonne pas, je t'en supplie..."
Ses paroles emplies de détresse serrèrent mon âme.
-"Ma promesse!" pensais-je alors que le bruit de l'ambulance se faisait plus proche.
L'effluve de son parfum de jasmin chatouilla mes narines malgré la douleur insoutenable de chacun de mes muscles. Côtes fêlées, os cassés, peut être, une fracture au niveau de ma colonne vertébrale. Les chances de survie devaient être sûrement mince. Très mince même.
-"Ils sont là," murmura Mélaine, au creux de mon oreille, m'indiquant que l'ambulance était enfin arrivé, as main toujours dans la mienne.
Sa voix douce fut un baume au coeur. Voulant à tout prix regarder son beau visage, avec un effort surhumain, je pus finalement ouvrir les yeux malgré cette douleur des plus atroces qui se propageait à une vitesse hallucinante dans mon corps, dans chaque muscle, chaque parcelle.
-"Meine liebe," arrivais-je à articuler même si le goût acre de sang vint se répandre dans ma bouche et que je recrachais immédiatement.
-"Garde tes forces, mon amour, je t'en supplie," me supplia Mélaine, les larmes ravageant petit à petit son visage d'ange. -"Tiens bon,"
-"Je... je peux pas..." admis-je, en serrant convulsivement ma mâchoire.
-"Non!" s'écria-t-elle secouant négativement la tête tandis que ma vision se brouillant au fur et à mesure. -"Fais le pour nous, pour toi, pour moi, pour notre fils," m'avoua Mélaine en déposant ma main toujours dans la sienne sur son ventre.-"Ne nous abandonne pas, mon coeur."
J'ouvris la bouche cependant seulement que du sang y sortit. Mon fils? Un sourire aux lèvres, j'essayais de caresser son ventre où notre enfant grandissait. Petit à petit, mes yeux se fermèrent malgré ma fervente volonté à les laisser ouverts. Alors que je sentis mes dernières forces me quitter, son cri d'horreur, empli d'un désespoir indescriptible remplit l'air.
Était-ce ma fin?
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Is It Desire! Tome 2 (Terminé)
ChickLitEst-ce de l'amour ou du désir? Voilà la question qui obsède nos deux protagonistes. Si au début, Thomas n'avait agi que par pure vengeance, désormais, ce n'est plus le cas. Mais, Mélaine est-elle prête à lui pardonner malgré ses mensonges? Fuira-t...