Is It Desire! Tome 2 (Terminé)

Chapitre Trente six

Thomas

J'assimilais ses paroles incongrues et la laissais s'en aller sans bouger d'un pouce. Le contraire l'aurait poussé à me fuir davantage comme elle venait de le faire après que nous avions fait l'amour passionnément sur mon bureau. Le souffle court, je remis mes vêtements me promettant de découvrir la vérité même si mon petit doigt me disait que Christiana avait sa part de responsabilité dans ce que Mélaine m'avait fait. La connaissant, elle n'aurait jamais brisé la promesse qu'elle m'avait jadis fait dans la voiture.

Ses yeux rougis me revinrent en tête alors que je me servis un verre de cognac pour remettre mes idées en place. Malgré qu'elle était restait comme une statut de pierre, indifférente à mon amour essayant de masquer toutes expressions de son visage, ma belle métisse échouait lamentablement dans le chemin du mensonge même si elle s'était montrée convaincante à un point où j'avais à un moment douté de son amour.

Cependant dès que ses lèvres aussi douces que de la suie s'étaient posées d'une manière désespérée contre les miennes et sa façon unique de s'accrocher à moi comme à une bouée de sauvetage me mit aussitôt la puce à l'oreille qu'elle me cachait bel et bien quelque chose et ce quelque chose semblait, non, était très grave vu qu'elle m'avait remis sa bague de fiançailles et avait rompu nos derniers liens. Mais ce n'était pas logique de prendre une décision d'une telle envergure! Avait-elle perdu la tête ou c'était l'oeuvre de sa mère?  

-"Je découvrirai bientôt la vérité," me promis-je en serrant convulsivement mon verre jusqu'à le voir se fissurer.

L'idée d'engager un tireur d'élite pour éliminer la menace qui portait le nom de Christiana était alléchante et jouissive depuis le temps que je la connaissais, la tuer une bonne fois pour toute simplifierait les choses. Pourtant je mis mes pulsions meurtrières de côté, pour l'instant du moins, et enfilais ma veste pour régler cette histoire saugrenue avant de mettre ma menace à exécution car mes dernières forces m'abandonnaient et ma colère se fit ressentir dans mon organisme tel un incendie qui ravagerait tout sur son passage, ne laissant que des ruines et des cendres.

Ce sentiment singulier de trahison pulsait dans mes veines comme la dernière fois où j'avais découvert le pot au rose sur sa soeur. Mélaine était son opposée néanmoins je ne comprenais la raison de sa fuite quand tout nos différents, nous l'avions déjà clarifié! Mes muscles s'étaient tout à coup raidis peinant à contrôler ma rage envers sa mère mais aussi envers la femme que j'aimais qui ne se souciait guère de mes sentiments envers elle.

-"Laisse moi entrer Guillaume ou je te jure que je défoncerai cette porte," le menaçais-je, les traits durcis.

-"Je ne peux pas t'aider, Thomas. Mélaine nous a ordonné de ne point te laisser entrer. Je suis désolé mais mes mains sont liées. Je ne peux rien faire."

Son assistant me dévisagea penaud secouant négativement la tête menant une lutte contre le pour et le contre de me laisser entrer dans le bureau de sa patronne qui m'avait donné aucun signe de vie depuis bientôt trois semaines où sa présence m'avait terriblement manqué et se faisait ressentir dans chaque recoin de mon manoir désormais sans vie.

-"D'accord, tu l'auras voulu," répliquais-je froidement en me dirigeant vers le bureau de Mélaine d'un pas déterminé.

Néanmoins, on me bloqua le passage une nouvelle fois laissant un flot de jurons en allemand sortir de ma bouche. Je relevais la tête, les poings serrés fixant Chérylle qui me scruta en retour, sourcils froncés, un triste sourire sur son visage de jeune mariée.

-"Ne t'inquiète pas Guillaume. Toi, on sort," me désigna-elle tout simplement en prenant son sac à main.

-"La raison de ma visite aujourd'hui n'est pas toi mais ton associée, Chérylle," déclarais-je.

-"On doit discuter, Thomas."

-" Je suis nullement intéressé à ce que tu dois me dire."

-"Alors j'utilise la manière forte. C'est soit tu m'écoutes ou bien la sécurité te met dehors," cingla sa meilleure amie en croisant les bras. -"La balle est dans ton camp. La décision t'appartient cependant sache que j'ai d'autres chats à fouetter que de subir ton courroux!"

-"Je t'écoute. Qu'as-tu à me dire?" lui demandai-je quand nous fûmes installés devant la terrasse d'un café.

Un sourire victorieux s'affichait sur son visage presque enfantin. Elle commanda un café puis me dévisagea longuement avant que le serveur revint avec sa commande.

-"Merci de vouloir m'écouter," débuta-t-elle dès que le serveur fut parti.

-"Je n'ai pas eu d'autres choix," lui rappelais-je.

-"C'était la seule façon de te faire sortir de l'entreprise," admit Chérylle, un mince sourire aux lèvres. -"Je conçois que tu sois fâché envers Mél mais elle avait ses raisons, crois-moi."

-"Elle aurait pu me dire la vérité et non prendre une décision radicale sans même me consulter. Pire, elle m'a trahit et rompu nos fiançailles. J'ai beau essayer de la joindre mais elle n'a que faire de moi. Elle a même changé d'appartement!"

-"Je..."

-"Ça suffit maintenant," la coupais-je froidement en me levant.

-"Écoutes moi, Thomas. Moi même, j'étais en colère mais elle n'a fait que te protéger de Christiana!"

-"Christiana sera bientôt mise en prison. J'ai donné toutes les preuves qui pourront l'incriminer à la police. Le mandat d'arrêt a déjà été lancé. Sa mère est désormais une fugitive. Ce n'est qu'une question de temps qu'on la retrouve. Alors éclaire ma lanterne! Car je crois qu'elle continue à fuir au lieu de me laisser une chance."

-"Fuir s'est sa façon à elle de te protéger. La mort de son père l'avait complètement détruite. Elle se croyait responsable pour sa mort alors quand Christiana lui a envoyé des menaces de mort, elle a préféré rompre. La peur de te perdre l'a irrémédiablement poussé à te quitter," m'avoua Chérylle.

Je m'asseyais de nouveau troublé par ce qu'elle m'avait dit. Alors, tout cette sérénade était pour me mettre à l'abri et moi qui croyait...

-"C'est son nouvel appart, tiens," me remettait Chérylle.-"Elle t'aime, ne l'oublie pas," me dit-elle me laissant sans voix.

Prenant la clé, je pris ma voiture, direction son appartement où trainait sur son plan de travail de nombreuses preuves contre sa mère.

-"Elle aussi faisait des recherches alors," constatais-je lorsque la porte d'entrée claqua me faisant retourner.

-"Je savais que Chérylle ne m'aurait jamais écouté," m'avoua Mélaine avec un léger sourire.