Chapitre Trente sept

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Mélaine

Je fermais la porte sans cette fois-ci me retourner, le coeur lourd, presque meurtri lorsque j'aperçus son regard éteint empreint d'incrédulité, de tristesse et de colère mêlée. Hélas, il était bel et bien trop tard pour faire machine arrière et tant qu'il ne serait pas en sécurité, je ne pourrais plus m'approcher de lui.

Mes pas se firent lourd alors que je sortis de son bureau maladroitement me maudissant d'avoir brisé ma promesse mais l'amour ne nous pousse pas souvent à commettre les pires idioties? J'en venais de commettre une qui plus est capitale. Il n'y avait aucun retour en arrière, aucun pardon. Thomas ne me pardonnerait peut être même jamais sauf si je lui avouais tout. Ce qui le mettrait cependant en danger. Chose à absolument éviter! Mieux valait me montrer cruelle que égoïste! Stupide décision, n'est-ce pas?

-"Penses-tu avoir fait le bon choix?" m'interrogea Claire, une expression peinée au visage lorsque nous fûmes enfin seules dans mon appartement en ramassant toutes mes affaires me sortant de mes pensées.

-"Seul le temps nous le dira," espérais-je du plus profond de mon âme tout en croisant les doigts.

Je relevais la tête, lui offrant un triste sourire en guise de réponse peinant à savoir si j'avais pris la juste décision puis finis par hocher la tête tel un automate me convaincant par la suite de poursuivre avec mon plan; celle de mettre ma génitrice une bonne fois pour toute derrière les barreaux. Même si à de nombreuses reprises, la tentative d'assassinat me paraissait plus efficace, j'en étais incapable de commettre le même acte qu'elle, lui rendant la monnaie de sa pièce.

Pourtant, elle avait menacé les rares personnes qui tenaient à moi alors, je ne reculerais devant rien pour le lui faire payer! Si elle voulait la guerre, elle l'aurait! Ma mission numéro un désormais accomplie, celle où ma priorité était de protéger mon ex-fiancé que j'avais réussi haut les mains malgré que mon ténébreux allemand où qu'il pouvait être devait certainement me haïr de toutes ses forces et me maudire ou bien creuser pour déterrer la raison de ma folie. La troisième suggestion me semblait plus logique.

-"Ce serait du Thomas tout craché!" ne pouvais-je m'en empêcher de penser, un sourire en coin.

-"Était-ce nécessaire de changer d'appartement?" m'interrogea ma soeur de nouveau.

-"Oui, c'est primordiale. Thomas cherchera à découvrir la vérité coûte que coûte et vue la manière dont j'ai mis un point final à notre relation, il fouilla, je mettrai ma main au feu, Claire," admis-je amèrement. -"Il viendra tôt au tard frapper à ma porte. Mieux vaut disparaitre pour quelques jours et envoyer mère en prison."

-"Alors, pour résumer toute l'histoire, tu fuis," conclut-elle en me dévisageant les sourcils plissés.

-"Non, je le protège! C'est complètement différent," me défendis-je, les points serrés endiguant l'abominable vérité. 

-"Vraiment?" me tortura ma conscience qui était du même avis que ma soeur.

Lassée, je pris une profonde inspiration. Le passé était derrière moi et si je voulais un meilleur avenir, il ne me restait qu'une seule chose à faire. Rassemblant toutes mes affaires dans le camion de déménagement, je pris ensuite la route, direction mon nouveau chez moi près de mon entreprise pour éviter tout contact avec Thomas.

-"J'avais raison," constatais-je en voyant l'écran de mon portable s'allumer affichant en gros le nom de mon allemand préféré qui essayait de me joindre.

L'éteignant, je commençais à défaire mes cartons puis finis par mettre mon plan à l'exécution en ramenant toutes les preuves que j'avais pu avoir débutant par les faux papiers du testament de mon père où elle s'était approprié tout l'héritage alors que mon père nous avait légué avant qu'il ne meurt la totalité de ses biens à Claire et à moi tandis qu'elle n'avait strictement rien hérité de mon père. Ses trois dernières semaines m'avaient au moins servi à quelque chose; tout d'abord à ne plus ressentir ce sentiment de culpabilité qui commençait à me ronger intérieurement lorsque j'avais compris que Christiana était bien plus pire que je ne le croyais.

Thomas était loin d'être sa première victime! Un nombre incalculable de personne s'était fait voler et deviner qui en était l'instigatrice! Ma très chère maman, bien sûre! Ses recherches avaient été fructueuses et c'était avec ses preuves irréfutables que j'avais remis à un ami policier qui s'était par la suite chargé des mandats d'arrêt.

-"Un certain Von Brûstch a lui aussi porté plainte contre Christiana," m'avoua Clinton, mon ami policier ce qui me fit avaler de travers ma salive. -"Tu vas bien, Mél?"

-"Euhh, oui, tu disais quoi déjà?"

L'écoutant d'une oreille peu attentive, je fixais mon café songeant à Thomas. Avait-il su pour Christiana et ses menaces? Pourquoi avait-il porté plainte contre elle?

-"Holà, la terre appelle Mélaine," fit Clinton en secouant sa main devant moi en riant.

-"Excuse-moi, j'étais ailleurs," répliquais-je perdue.-"Elle purgera sa peine pendant combien de temps?" lui demandais-je à brûle-pourpoint.

-"Maximum de dix à quinze ans pour les vols. Si elle avait tué, ce serait la perpétuité."

-"C'est tout! C'est très peu pour tout ses crimes," lui avouais-je dépitée.

-"Je ne peux rien faire d'autre à part de creuser davantage. Peut être qu'on trouvera quelque chose de plus croustillant sur elle," tenta-t-il.-"Bon, je te laisse. Le devoir m'appelle si j'ai d'autres choses, je te ferai savoir, Mél."

-"Merci pour tout, Clinton,"

-"Merci à toi d'avoir décoré ma maison," répliqua ce dernier avant de partir.

Me levant moi aussi, je pris la direction opposée pour retourner chez moi, incapable de digérer ce que Clinton m'avait avoué. M'aimait-il encore malgré ma trahison? J'eus immédiatement ma réponse quand j'entrais dans mon appartement. Mon coeur fit un bond alors que je le vis toujours séduisant dans son costume sur mesure dans le salon.

-"Je savais que Chérylle ne m'aurait jamais écouté."

Ses tourmalines paraîba étincelaient d'une lueur énigmatique dès que son regard croisa le mien. Sourcils froncés, il se terra dans un silence pesant sans pour autant me fixer.

-" Pourquoi?" me demanda-t-il au bout de quelques minutes.

-"Parce que," débutais-je en haussant les épaules.-"Tu me hais, Thomas?"

J'avais formulé cette question qui me démangeait les lèvres. Néanmoins, il ne répondit guère. Il ne fit que marcher pour au final être devant moi.

-"Tu es folle," me dit-il en me regardant dans les yeux.-"Ma folle," murmura Thomas prenant dans ses mains rugueuses mon visage en coupe.

-"Pardonne-moi."

D'un geste autoritaire, mon ténébreux allemand déposa cependant son doigt sur ma bouche.

-"Tais-toi et embrasse moi," m'ordonna-t-il de cet accent sensuel et rauque.

Is It Desire! Tome 2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant