Chapitre Quarante cinq

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Mélaine

-"Peux-tu me rappeler pourquoi on achète tout... ça?" m'interrogea Thomas, me désignant le caddie presque rempli, haussant les sourcils perplexe.

Soupirant pour la énième fois, je lui fis face, fronçant les sourcils devant cet homme des cavernes qui avait pillé mes stocks de nourritures sans vergogne. Et il le savait! Son sourire moqueur en coin qui le rendait encore plus craquant qu'il ne l'était déjà, était la preuve ultime, confirmant mes soupçons.

-"On achète tout ça parce que je vis avec un homme gourmand qui ne fait que manger!" assénais-je en lui tirant ma langue.

-"Ce n'est pas de ma faute si tu as si bon goût," m'avoua-t-il d'un souffle rauque contre mon oreille.

-"Et merde!" fit ma conscience.

Meurtrissant ma lèvre inférieure pour ne point gémir, je fermais brièvement les yeux. Néanmoins, ça n'arrangeait en rien à la situation. Mon pouls s'était affolé à l'entente de ses paroles rauques au creux de mon oreille qu'il mordilla en voyant l'effet qui continuait à exercer sur mon corps. Répondant à l'appel silencieuse de son accent sensuel, je ne pus que frissonner contre lui et la climatisation du supermarché n'y était pour rien.

Ma bouche devint subitement pâteuse et mes jambes, en coton. Fais chier! Comment pouvait-il toujours avoir cet effet, ce contrôle sur mon corps? Car oui, ce dernier ne me répondit plus. Au contraire, c'était d'un effort surhumain que j'essayais de mettre un pied devant l'autre sans fléchir sous ce regard de braise, brulant ma peau, l'irradiant d'une montée de fièvre insoutenable qu'aucun médicament ne pourrait hélas guérir!

-"Meine liebe," débuta Thomas, d'une voix de gorge.-"Sortons d'ici avant que je te prennes devant tout ces hommes qui ne font que de te mater et leur montrer que tu es à moi."

Je déglutis péniblement à cette voix des plus suaves à me faire serrer les cuisses instinctivement alors que mon intimité devait certainement luire pour lui, trépignant certainement d'impatience qu'il me fit l'amour et me prit avec force! Mes sous-vêtements en payaient même le prix de ce que mon ancien geôlier venait d'engendrer. Ils devaient tout bonnement être trempés, en particulier, ma culotte et ne parlons pas de mon soutien gorge! Même à travers le tissu, je sentis mes tétons durcir à un point de non retour et seul mon amant pourrait accomplir cette tache de soulager cette douleur des plus douces.

-"Oui, tout à moi," me tortura davantage Thomas, en pressant son corps contre le mien.

Mon dos désormais collé à son torse, je pouvais aisément entendre battre son coeur mais aussi sentir son érection grandissante près de mes fesses qu'il appuya pour me le faire sentir encore plus. Sa main remonta dangereusement vers mon sexe.

-"J'ai envie de toi," me déclara-t-il d'une voix trop rauque.

Oh non, pas ça! Pas cette voix! Ne pouvant plus me contenir, je me retournais pour lui faire face.

-"Mauvaise idée," s'aperçut ma conscience.

-"Thomas," dis-je, luttant contre mes paupières pour ne pas qu'elles se ferment lorsque Thomas se pencha pour caresser ma joue tendrement.-"Pas ici!"

-"Alors, allons-nous en, meine liebe."

-"Quand nous aurons fini," décidais-je, en prenant des bougies parfumées.

Son grognement à peine audible me fit sourire. Sa main vint saisir possessivement la mienne ne voyant aucune intention de ma part de succomber, du moins pas ici.

-"Heureusement qu'il n'y avait personne dans ce rayon!" pensais-je dès que ses lèvres dures se posèrent au creux de mon cou avant de me ressaisir.

Attendez! Pourquoi je pensais à ça déjà? Secouant frénétiquement ma tête, je mis mes pensées pas très catholiques au fond de ma tête et poursuivis ma route à travers les nombreux rayons prenant tout ce qui me manquait à mon appartement.

-"Pourquoi sommes-nous dans les rayons pour enfant?" m'interrogea-t-il me sortant brusquement de mes pensées.

-"Quoi?" m'étranglais-je.

Haussant les sourcils, il me montra les couches pour bébé qui me firent sourire. Une boule au ventre, je relevais lentement ma tête vers lui pour croiser ses tourmalines paraïba impassibles. Une semaine que j'avais découvert que je portais le fruit de notre amour et il n'était pas au courant. J'appréhendais sa réaction depuis qu'il m'avait parlé de l'avortement de Claire. Était-il prêt ou bien son fantôme persistait à le hanter?

-"Je ne suis jamais allée ici," me défendis-je en admirant les nombreux articles que j'achèterais bientôt pour notre bébé.

Moins enthousiaste que moi, Thomas se contenta d'hocher la tête.

-"Tu aurais aimé qu'on soit plusieurs à la maison, à trois, je veux dire," essayais-je de briser la glace, une boule au ventre.

-"Non," déclara-t-il catégoriquement.-"Je ne veux pas qu'on soit à trois. Je veux plusieurs enfants, pas qu'un seul enfant avec toi, meine liebchen."

-"Thomas..."

-"Je veux tout avec toi, une famille, des enfants, tout, mein herz," admit mon petit ami, en prenant mon visage en coupe. -"Pas très romantique comme endroit pour ma déclaration," remarqua-t-il, un sourire en coin, me faisant éclater de rire à travers mes larmes naissantes ne sachant pas à quel point j'avais besoin d'entendre ses mots.

-"Enfin," chuchota Thomas lorsque la caissière finit de passer tous nos articles.

-"Tenez," dit mon amant en lui tendant sa carte bancaire.

D'un regard qui ne réclamait aucune réplique, il me fit taire immédiatement puis me poussa vers la sortie avec le caddie.

-"J'aurais pu payer," répliquais-je.

-"Je sais mais je passe tout mon temps chez toi. Je dois contribuer moi aussi,"

-"Alors, tiens," déclarais-je en lui tendant deux sacs remplis.

-"Ça serait plus facile s'il n'y avait qu'une seule maison."

-"Que veux-tu dire?" lui demandais-je perdue.

-"Que nous pourrons habiter ensemble, meine schatz,"

C'était trop pour une seule journée même si mes hormones de femme enceinte y jouait un rôle primordial lorsque je sentis mes larmes sur ma joue que j'essuyais rapidement.

-"Est-ce une..." balbutiais-je.

-"C'est une demande en mariage devant un supermarché," m'avoua-t-il, avec une grimace.-"J'avais prévu de te le dire ce soir mais je veux que tu sois mienne dans tout les sens du terme, que tu portes mon nom,"

-"Je... Je sais plus quoi dire," dis-je à travers mes larmes.

-"Dis moi oui," m'incita mon fiancé.

-"Oui! Oui! Mille fois oui, mon amour," répliquais-je en sautant dans ses bras alors que le sac de course s'échappa de mes mains.

Me tenant fermement, Thomas m'embrassa à en perdre haleine puis se détacha de moi. Collant son front au mien, il me sourit tendrement, frôlant mon nez.

-"Je vais ramener le reste des courses," répliquais-je en voyant les fruits rouler vers l'autre côté.

M'empressant de les ramasser, je les mis au creux de mes bras avant de me relever en entendant le son d'une voiture. La scène se déroula devant moi au ralentis. J'entendis la voix de Thomas qui me semblait lointaine puis croisais son regard, le regard de ma génitrice dans la voiture qui venait à une vitesse hallucinante avant que Thomas me poussa de toutes ses forces alors que Christiana le percuta de plein fouet.

Mes yeux voulurent sortir de leurs orbites. Je criais son prénom mais hélas, il était déjà trop tard. Son corps retomba lourdement sur l'asphalte.

-"Appelez une ambulance," hurlais-je.

Is It Desire! Tome 2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant