Chapitre Quarante

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Thomas

-"Je t'en supplie, mon amour. Je ferai tout sauf ça! Je te laisserai même me ligoter à ton bon plaisir, si tu veux mais ne me demandes pas ça," se plaignit Mélaine, apeurée, reculant maladroitement jusqu'à être collée à mon torse où j'entourais amoureusement sa taille dans l'objectif de la rassurer.

Ma tête nichée au creux de son cou, j'humais son doux parfum de fleurs exotiques y déposant par la même occasion des baisers sur sa nuque, la faisant davantage frissonner contre moi. Ma bouche s'incurva automatiquement d'un sourire malicieux à l'entente de ses paroles. Pour la première fois, elle me suppliait de la ligoter! Qui l'aurait cru?

Toujours collée à moi, ma belle métisse se retourna avec ce regard suppliant ou comme j'avais l'habitude de le surnommer, le regard du Chat Potté où elle se jouait habilement de son atout fatal, de ce regard suppliant et de cette mine de chien battu à faire capitulée n'importe quel homme sauf moi, du moins, pour aujourd'hui malgré ses propositions des plus alléchantes à me faire baissée la garde et songer à l'attacher réellement sur le lit à baldaquin qui attendait que nous deux! Néanmoins, je repris mes esprits à temps et cessais de contempler son corps moulé dans un jean étroit qui soulignait ses fesses parfaites et son allure qui lui conférait un petit air de cow-boy. 

-"Mein herz," susurrais-je contre son oreille pour la calmer.-"Il ne te fera aucun mal. C'est toi qui l'effraie."

-"Et si..."

-"Il n'y a aucun 'et si'! Donne moi ta main," lui dis-je d'une voix rassurante lui tendant la mienne.

Avec une grimace sceptique, Mélaine finit au final par glisser lentement sa main sur la mienne, secouant frénétiquement sa tête lorsque nous nous approchions vers l'enclos, plus précisément, vers les chevaux.

-"Tu peux le caresser, meine liebe," l'incitais-je en déposant sa main sur la crinière de notre monture qui se laissait caresser.

Mélaine nous regarda perdue passant de moi et au cheval puis finit par souffler, les yeux fermés. Sa main tremblante remonta lentement vers la crinière du cheval où elle le caressa doucement. Heureuse, elle nous sourit tendrement malgré les tremblements incessants de sa main.

-"Alors?" lui demandai-je d'un souffle chaud contre sa nuque toujours derrière elle.

-"D'accord, je l'admets, mon chéri. Je l'aime bien," admit-elle, un sourire en coin, continuant à caresser l'animal qui lui léchait la main.

-"Moi ou le cheval?"

-"Le cheval, bien sûre!" m'avoua Mélaine feignant d'être sérieuse en lui donnant du sucre.

-"Tu viens de me briser le coeur," dis-je théâtralement, mettant ma main sur mon coeur jouant le mort.

Elle éclata d'un rire contagieux pour ensuite se mettre à la pointe des pieds pour déposer un baiser sur mon nez. Voulant toujours plus, j'enlaçais sa taille amoureusement et vins déposer mes lèvres sur les siennes, l'embrassant avec contenue pour ne point laisser mes pulsions me guider vers ce terrain miné de nos désirs vivifiant quotidiennement notre amour qui nous conduirait bientôt sur le lit ou bien même le divan.

Pourtant, dès que ses lèvres charnues se détachèrent des miennes, un manque se fit ressentir dans chacune de mes veines telle une drogue. Elle, même, devait le ressentir, vu son regard troublé et ses pupilles dilatées.

-"C'est magnifique, Thomas," m'avoua Mél, en entourant mon cou.-"Je n'aurai jamais cru revenir ici après tout ce qui s'est passé."

-"Et ça te plait?" lui demandais-je sans demeurer inquiet.

En guise de réponse, elle m'embrassa à pleine bouche où sa langue taquine joua avec la mienne tourbillonnant sur une valse des plus douces jusqu'à en perdre notre souffle.

-"J'adore ce ranch," répliqua-t-elle, les yeux scintillants.

-"Très bien alors, on peux visiter les environs."

-"Mais certaines routes sont impraticables pour les voitures!"

-"Et qui te dit que nous y allions en  voiture?" l'interrogeais-je, un sourire au coin lui montrant les chevaux.

Ses yeux s'écarquillèrent passant par la surprise à la peur.

-"Tu rigoles, Thomas?"

-"Meine liebe, tu as grandis en Arizona et tu ne sais pas monter un cheval."

-"La dernière fois, j'y suis tombée et depuis ce jour, je n'ai plus voulu remonter," m'avoua Mélaine, se crispant immédiatement lorsqu'un cheval s'approcha près de nous.

-"Regarde moi, meine liebe," l'ordonnais-je, prenant son visage dans mes mains.-"Sache qu'avec moi, il ne t'arrivera rien et pour la énième fois, je veux que tu vaincs toutes tes peurs."

-"Est-ce la raison de m'avoir emmenée dans ma ville natale?"

-"Oui et non. Je voulais des vacances loin de Claire puis j'ai compris que nous devons vaincre tout nos fantômes si nous voulons construire un avenir. Alors, prenons le mal à la racine, meine schatz," essayais-je de la convaincre avant de prendre Molly, ma jument. -"Meine liebe, tu es prête?"

-"À une seule condition?"

-"Laquelle?"

-"On monte ensemble. Je ne veux pas être seule sur un cheval," me proposa-t-elle.

-"Marché conclu!"

L'aidant à monter ma jument, j'y montais à mon tour pour être derrière elle. Ses mains crispées finirent par se détendre au bout de plusieurs minutes alors que nous visitions les environs, admirant la forêt et les animaux sauvages. 

-"Où allons-nous?" me demanda-t-elle, les sourcils froncés.

Ma belle métisse se retourna aussitôt pour m'inciter à en dire plus. Sa tête se colla davantage contre mon torse tandis que ses yeux noisettes cherchaient les miennes, pour avoir sa réponse. Je fis immédiatement mon cheval de s'arrêter pour prendre son visage en coupe.

-"Regarde, meine liebe," l'encourageais-je lui montrant le lac avant qu'elle se retourna vers ma surprise.

-"Thomas," murmura-t-elle d'une voix émue pour me faire face.

-"Bienvenue chez toi, meine liebe."

Is It Desire! Tome 2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant