Chapitre Dix neuf

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Mélaine

Ma tête reposait sur son torse saillant. Pourtant réveillée, je n'osais plus ouvrir l'œil de peur d'affronter son regard de pitié. Sa main rugueuse se posa fermement contre ma taille décrivant de petits cercles sur ma cuisse. Il n'avait point bougé depuis qu'il m'avait rassuré la nuit dernière. Pour être franche, Thomas m'avait serré toute la nuit dans ses bras musclés.

Comme un étau protecteur, sa simple présence suffit amplement à me faire sombrer rapidement dans le sommeil sans qu'un autre cauchemar ne m'assaillit cette nuit. Et moi qui croyait que mes cauchemars étaient bel et bien terminés, je m'étais lourdement trompée! Cette nuit fatidique persistait à me hanter tout comme les paroles de ma génitrice.

-"Je ne t'abandonnerai jamais," déclara Thomas d'une voix profonde en déposant sa paume de main sur ma joue, la caressant si doucement comme s'il craignait de me briser une nouvelle fois.

Pour sceller définitivement cette promesse, il embrassa mon front avant de se lever de mon lit laissant un vide non seulement dans mon lit mais aussi dans mon coeur.  Lentement, j'ouvris précautionneusement mes yeux pour savoir s'il était enfin parti. Mes soupçons se confirmèrent quand il ne fut plus dans mon champ de vision.

Indécise et troublée par son brusque changement de comportement, j'essayais de rassembler mes esprits après cette nuit mouvementée. Sa promesse, ses caresses, mon corp blotti contre le sien, sa chaleur corporelle et son parfum boisé, me poussaient irrémédiablement à lui donner cette seconde chance.

-"Avoue que tu en as envie," nargua ma conscience impitoyable.

Ne voulant plus l'écouter, je décidais de prendre les taureaux par les cornes quitte à me ridiculiser. Mauvaise erreur!

-"J'aurais mieux fait de m'enfermer dans cette chambre!" pensais-je, sentant une boule au niveau de ma gorge m'empêchant de prononcer le moindre mot quand ses tourmalines paraïba s'accrochèrent aux miens.

-"Bonjour, tu veux des crêpes?" me dit Thomas, un sourire en coin.

Le remerciant ultérieurement de n'avoir rien dit de la nuit qu'on avait passé ensemble, je m'assis sur une chaise, me faisant toute petite.

-"Merci," bredouillais-je avant d'entamer ce copieux petit déjeuner sous son regard plus que troublant.

Il me sourit en guise de réponse puis posa sa main sur la mienne. Tel une décharge électrique, un long frisson descendit jusqu'à la chute de mes reins. Son regard sombre empreinte de possessivité et par dessus tout protecteur me fit comprendre qu'il attendait impatiemment ma réponse.

Baissant la tête sur mon assiette vide, je mordis cruellement ma lèvre inférieure.

-"Depuis quand tu refais des cauchemars?" me demanda-t-il enfin quand le silence devenait de plus en plus pesant.

-"Un bout de temps."

-"Depuis?" murmura-t-il en s'abaissant à ma hauteur.

-"Depuis que tu es parti."

Je compris aussitôt la gravité de mon aveux lorsque je croisais ses tourmalines paraïba assombris.

-"Je.. Ce n'est pas ce que je voulais dire," bredouillais-je, peu sûre de moi.

-"Mais tu l'as dit."

Effleurant mon cou de sa main qui me procura une myriade de sensations interdites, Thomas me déclara d'une voix implacable sans pour autant d'être dépourvue de chaleur avant de se lever;

-"Je ne peux pas te promettre que je ne t'abandonnerai jamais. Non, je te le démontrerai jusqu'à mon dernier souffle."

Très cher journal,

Is It Desire! Tome 2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant