Is It Desire! Tome 2 (Terminé)

Chapitre Douze

Thomas

-"Dis moi tout alors," murmura-t-elle d'une souffle suppliant.

Le lourd silence régnant dans mon appartement fut atroce annonçant que la suite serait catastrophique. Pourtant je devais absolument tout lui raconter même si je la perdrais définitivement mais qui sème le vent récolte la tempête! Et c'était la récolte de cette stupide vengeance que je recevais ce soir. Certes quand j'y avais songé au début, cela me semblait juste. Tellement déterminée à me venger que je ne mettais pas rendu compte qu'elle était hélas elle aussi victime de la cruauté de sa famille et non leur complice.

-"Et en quoi consistait ta vengeance, Thomas?" me répéta Mélaine d'une voix faussement calme car ses mains tremblaient.

Avalant d'un trait mon verre de vin, je me levais de table pour aller au balcon pour prendre l'air.

-"Suis moi," lui dis-je.

-"Tu commences à me faire peur," déclara-t-elle en émettant un bref rire nerveux quand nous fûmes sur le balcon.

-"C'est moi qui devrais avoir peur," répliquais-je en secouant la tête.

-"Pourquoi?"

-"J'aimais ta soeur," débutais-je amèrement me souvenant de cette époque où je m'étais facilement aveuglé par mes sentiments.

Son regard se perdit soudain dans le vide. Ses yeux larmoyants évitèrent de justesse de croiser le mien.

-"Du moins, je croyais l'aimer," continuais-je guettant ses moindres réactions pour qu'elle comprit que ce que je ressentait pour elle était sincère.-"Tu as raison sur un point, Mél. L'argent n'était pas la raison principale de me venger."

-"Quelle était la raison alors?"

-"Mon défunt enfant," lui avouais-je tristement en fermant les yeux pour ne pas laisser les larmes s'écouler.

Sa bouche s'ouvrit aussitôt néanmoins aucun son n'y sortit. Mélaine me dévisagea choquée assimilant mes paroles sachant du tréfonds de son coeur que la suite serait insupportable à entendre pour elle tout comme pour moi.

-"Elle n'a pas tué votre bébé. Non, c'est impossible!"

-"Ce n'est que la stricte vérité!" affirmais-je d'une voix dure.-"Je la comblais toujours satisfaisant toutes ses caprices. Ceux de mon entourage me disait qu'elle jouait un double jeu mais je ne les ai jamais cru jusqu'à ce jour fatidique. J'avais tout dans la vie, le pouvoir, l'argent, les femmes mais il me manquait une chose."

-"Une famille?" éluda ma belle.

J'hochais la tête puis continuais.

-"Former une famille, avoir des enfants, je voulais avoir une famille nombreuse."

-"Mais?" persista Mél en haussant un sourcil sceptique.

-"Claire ne pouvait pas avoir d'enfants. C'est ce qu'elle m'avait fait croire jusqu'au jour où je l'avais fait suivre," rétorquai-je en serrant les poings pour calmer ma colère subite.-"Elle était partie à la clinique pour se faire avorter," lui dis-je d'une voix blanche.

-"En étais-tu sûr si c'était ton fils ou ta fille ou l'enfant d'un autre homme?" m'interrogea Mélaine tristement.

-"Je ne l'ai jamais su et ne le saurais peut être même jamais!" déclarais-je avec amertume. -"C'est pourquoi je voulais me venger. Elle a tué mon fils, fait croire aux paparazzis que je l'avais forcé à commettre cet avortement trainant mon nom, celui de ma famille dans la boue, piétiné les sentiments que j'avais pour elle, puis m'avait volé! Elles n'ont eu aucun remords à le faire et je voulais qu'elles paient et perdent tout."

-"Et c'est là que je rentre dans ton jeu, n'est-ce pas?" déduisit-elle.-"Tu te servais de moi pour leur faire payer l'injustice que ma mère et ma soeur avaient commises contre toi et ta famille. Mais pourquoi moi? Je ne t'ai rien fait!" s'exclama Mélaine, les larmes aux yeux. -"Comment voulais-tu te venger de moi? Dis moi!"

-"Je l'ai réalisé plus tard," lui avouais-je en me rapprochant d'elle mais elle sortit pour se diriger au salon.-"Écoute moi, Mél," m'écriais-je en la rattrapant.

-"Non," répliqua Mélaine rageusement.-"Tu comptais quoi? Me voler mon entreprise, c'est ça?" comprit-elle.

-"Au tout début, oui, c'était mon but mais j'y ai renoncé!"

-"Ah oui et quand?"

-"Quand je suis tombé amoureux de toi. Écoute moi, meine liebe, j'ai été stupide d'avoir agi de la sorte, pardonne moi."

-"Je n'aurais jamais du venir ici," dit-elle en prenant sa tête dans ses mains mais je me rapprochais d'elle saisissant ses mains délicates.

-"Je t'aime, crois moi, Mél," lui déclarais-je à nouveau ma flamme.-"S'il te plaît, pardonne moi," lui demandai-je.

Elle me scruta interdite ouvrant sa bouche pour me répondre mais sans que je m'y attendais, elle s'était effondrée dans mes bras.