Chapitre Vingt

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Thomas

-"Tu ne m'as jamais parlé de ton enfance?" lui demandais-je.

Elle se retourna lentement. Son regard se dévia vers moi puis vers le paysage verdoyant.

-"Il n'y a pas grande chose à dire," admit-elle, haussant ses épaules.

-"Même pas de bons souvenirs?" persistais-je, en me rapprochant d'elle sur la banquette arrière de ma voiture.

Un léger sourire illumina son visage angélique. Ses cheveux bouclés que j'aurais aimé à nouveau toucher avaient légèrement poussé et lui arrivaient jusqu'au bas de son dos. Mon pouce frôla sensuellement ses doigts qui la fit frissonner. Un désir presque caverneux nouant ma gorge, je me ressaisis immédiatement l'incitant d'un regard aimant de poursuivre.

-"Avec mon père," m'avoua-t-elle finalement en relevant ses yeux noisettes vers moi.

-"Là où il se trouve, il doit être fier de toi."

-"Merci," me dit-elle d'une voix enrouée en esquissant un sourire timide.

Comblant l'espace qui nous séparait sous son regard énigmatique, j'entrelaçais ses doigts aux miens pour y déposer un baiser brûlant. Sa respiration s'accéléra aussitôt tandis que sa poitrine généreuse se relevait rapidement. La tension devenait de plus en plus palpable.

L'atmosphère électrisante n'arrangeait en rien à la situation. Au contraire, c'était pire. Une semaine. Sept jours où je n'avais osé la toucher. Désormais, seuls à l'arrière de ma voiture, une seule idée, une seule scène se jouait inlassablement dans ma tête; celle de gouter chaque parcelle de sa peau, de son corps tout entier et lui démontrer que mes sentiments étaient tout aussi sincères que mes paroles.

Telle une supplication, ses lèvres charnues me prièrent de les posséder maintenant. Je pris alors son visage en coupe. Ses billes caramélisées guettèrent chacun de mes mouvements avec prudence. Avec crainte, Mélaine déposa sa main sur mon torse tout près de mon coeur, un sourire aux lèvres, quand elle l'entendit battre follement contre ma cage thoracique.

Elle me fixa pendant quelques secondes avant de rejeter sa tête en arrière, me donnant ainsi libre accès à ses lèvres que je convoitais depuis des jours qui me parurent des siècles mais aussi, pour la première fois, elle me donna son consentement de l'embrasser.

-"Dois-je le prendre pour une seconde chance?" l'interrogeais-je incertain contre sa bouche.

Ma belle frémit contre moi, les yeux fermés. Mon nez frôla le sien d'une infinie tendresse.

-"Répond moi, meine liebe!" lui ordonnais-je d'une voix méconnaissable qui lui fit ouvrir les yeux pétillants de désirs interdits.

Sa main fine remonta d'une lenteur meurtrière jusqu'à ma barbe naissante qu'elle caressa. Mon visage à quelque millimètres du sien, je fus proche de succomber, laissant mon corps lui dévoiler à quel point je l'aimais. Néanmoins, je ne fis rien, attendant patiemment sa réponse.

-"Je t..."

-"Monsieur, nous sommes arrivés," nous coupa Brice.

Un grognement mécontent s'échappa involontairement de ma gorge envers mon chauffeur qui la fit rire sous mon regard enfiévré.

-"Vous vous trouvez drôle, Mademoiselle Vierra," susurrais-je d'une voix rauque contre son oreille pour ensuite la mordiller.

-"Peut être, Monsieur Von Brûstch," renchérit-elle d'un murmure.-"Ta mère doit sûrement nous attendre," me rappela-t-elle en sortant précipitamment de la voiture.

-"Nous en discuterons plus tard, mein liebchen."

-"Sinon?" me défia Mél, en croisant ses bras.

-"N'oublie pas que je détiens toutes les clés de mon appartement, mein herz. Tu n'as aucun échappatoire," la menaçais-je en un sourire carnassier.

-"Thomas," m'interpella cette voix si familière.

-"Mère," la saluais-je avant de l'étreigner.

-"Bonjour Madame Von Brûstch," répondis Mélaine.

-"Mélaine, quel plaisir de vous avoir parmi nous aujourd'hui. Pas de Madame, tu peux m'appeler Evelyn. Venez, suivez-moi," l'encouragea ma mère.

La voyant paniquée, j'enserrais sa main pour entrer dans ma maison d'enfance.

-"Tout va bien se passer," la rassurais-je en sentant sa nervosité.

-"Tu ne m'as pas dit qui viendra aujourd'hui!"

-"Mes cousins, mes cousines et leurs parents. Ils vont t'apprécier."

-"J'en doute sincèrement," répliqua Mélaine en serrant davantage ma main en voyant mon cousin.

-"Thomas!" s'écria ce dernier en me donnant une accolade.-"Et à qui ai-je honneur?" s'enquit-il, dévisageant Mélaine avec un sourire charmeur.

-"Tristan, je te présente Mélaine, ma fiancée. Mél, voici mon cousin."

-"Enchanté," dit Tristan en lui baissant la main.

-"Il est très gentil," m'avoua Mélaine quand mon cousin fut parti.

-"Galant, tu devrais dire," la rectifiais-je.

Abasourdie, ma fiancée s'arrêta, la main sur la bouche pour ne pas éclater de rire.

-"Êtes-vous jaloux, Monsieur Von Brûstch?"

-"Ne jouez pas avec le feu, Mademoiselle Vierra. Vous risquez de vous bruler," dis-je prudemment.

Pinçant cruellement sa lèvre inférieure, nous continuions notre chemin, lui présentant les membres de ma famille qui l'accueillirent chaleureusement même si les regards de certains les trahissaient ouvertement.

-"Ta maison est magnifique," me complimenta Mélaine.

-"En effet," s'incrusta une personne dont j'aurais aimé ne pas voir aujourd'hui.

-"Que fais-tu ici?" lui demandais-je durement.

-"Du calme, mon chou," répliqua-t-elle. -"Tu ne me présentes pas, Thomas?"

Soufflant bruyamment, je fis les présentations:

-"Victoria, je te présente ma fiancée, Mélaine. Meine liebe, je te présente Victoria mon ex."

Is It Desire! Tome 2 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant