Thomas
-"J'ignorais que tu savais pêché," lui dis-je impressionné en grillant le poisson devant le lac.
-"Vous ignorez beaucoup de choses à mon sujet, Monsieur Von Brûstch," m'avoua Mélaine d'une voix sensuelle en dégustant le poisson qu'elle avait elle-même pêché.
-"Humm, éclaire moi alors, quelle autre chose que j'ignore à ton sujet?" lui demandais-je en m'asseyant en face d'elle.
Les flammes jaillissantes se reflétaient dans ses prunelles caramélisées qui brillaient intensément quand nos regards se croisèrent. Un sourire en coin, elle me scruta prudemment, mordillant sa lèvre inférieure feignant de cacher quelque chose de capital, de secret.
-"Chaque chose en son temps, tu le découvriras très bientôt," continua ma fiancée toujours sur le même ton mystérieux à me faire serré mes mâchoires convulsivement, en proie à une furieuse envie de la torturer à ma manière pour qu'elle m'avoua la vérité.
-"N'emprunte pas ce terrain, meine liebe," la dissuadais-je, les sourcils froncés.-"Tu n'aimerais pas finir la fin de nos vacances ligotée sur notre lit sans aucune possibilité de visiter les lieux."
Je la défiais du regard l'incitant à m'en dire plus. Cependant, son sourire en coin s'élargit aussitôt laissant apparaitre sa dentition parfaite. Sa respiration se fit nettement plus rapide alors que nous continuions le même jeu de regard.
-"Je t'ai supplié avant notre balade, mon coeur," me rappela Mélaine, le souffle haletant.-"Dois-je te rappeler que je suis toute à toi?" murmura-t-elle d'un souffle inaudible.
Mes dernières forces semblaient me quitter alors que ses paroles tracèrent petit à petit leur chemin dans ma tête. L'idée de faire abstinence cette nuit me paraissait inutile, au delà de mes forces. Comme de la fumée, cette idée sordide se dissipa à une allure fulgurante de mon esprit. Comme un signe du destin m'indiquant de poursuivre sur ce chemin miné de passion consommatrices, je vis du coin de l'œil Mélaine se lever pour s'asseoir sur mes genoux. Le feu crépitant dans mon bas ventre refit surface lorsque ses mains fines tritura ma chemise entrouverte.
Saisissant sa main, je la basculais pour qu'elle fut dans mes bras. Un sourire malicieux éclaira son visage dès que nous fûmes dans la tente que j'avais fait installés pour nous deux.
-"Tu avais tout prévu?" éluda Mélaine, de plus en plus surprise lorsque nous entrions dans la tente décorée comme celle trouvée dans les déserts, mais plus petite.
Des coussins se trouvaient partout lui conférant un aspect de mille et une nuit. La lumière tamisée était parfaite, lui rendant un charme irrésistible et le lit à deux places nous appelait à l'utiliser maintenant.
-"Vous ignorez beaucoup de choses à mon sujet, Mademoiselle Vierra," lui dis-je, d'une voix taquine la faisant rire dans mes bras.
-"À ce rythme c'est toi qui vas finir menotté, Thomas," me menaça-t-elle sensuellement en déboutonnant le reste des boutons de ma chemise qui termina sa course folle à l'autre bout de la tente.
-"Jamais," la contredis-je.-"Laisse moi te prouver le contraire," susurrais-je d'une vois rocailleuse contre son oreille puis la déposais sur le lit, prêt à lui l'amour sans retenue et je débutais par dévorer cette bouche pulpeuse à faire damnée un saint.
-"Dors, meine liebe," murmurais-je contre sa bouche, remettant une mèche rebelle derrière son oreille après cette nuit de folie, le souffle court, essayant de reprendre ma respiration.
Un silence des plus apaisant résignait dans l'habitacle désormais. Seul nos respirations saccadés faisaient tâche! Embrassant mon torse, ma fiancée continua à le caresser sans m'écouter.
-"Mais, je n'ai pas sommeil," se plaignit-elle, en une moue enfantine, digne d'une gamine de cinq ans.
Me redressant pour la scruter, je fus subjugué par la beauté de son regard embrassant et unique. Mélaine me sourit timidement avant de poser ses lèvres sur les miennes. Sa main vint effleurer ma barbe. Un soupir d'aise s'échappa de ses lèvres toujours boursouflées depuis mes baisers, d'il y a quelques minutes tandis qu'un grognement animal s'échappa de ma gorge, rassasié certes, mais plutôt gourmand, sentant son corps nu pressé contre le mien.
Des idées pas très catholiques se bousculèrent dans ma tête alors qu'elle se colla davantage contre moi, toujours affamé. Et ce n'était pas de nourritures!
-"Dors, Thomas," me dit-elle en baillant tout en se blottissant contre moi.
-"Si tu arrêtes de gesticuler dans tout les sens, je pourrais peut être dormir, ma belle," admis-je fatigué, en entourant sa taille.
-"Bonne nuit, mon amour," bredouilla Mélaine cessant heureusement tout mouvement avant de sombrer dans les bras de morphée.
-"Bonne nuit, meine liebchen," murmurais-je, sombrant moi aussi dans un sommeil profond.
-"En es-tu sûre que c'est une bonne idée?" lui demandais-je perplexe.
-"Sûre et certaine!" clama Mélaine, un bouquet de lys à la main. -"Il est bientôt quinze heures et je veux lui rendre visite avant de partir," m'avoua-t-elle quand nous fûmes dans la voiture.
-"D'accord," capitulais-je en démarrant la voiture.
Toujours alangui par cette nuit mémorable et cette matinée inoubliable, nous avions du retourner au ranch pour nous changer et aller au cimetière. Sa main chercha la mienne alors que nous nous approchions de sa tombe.
-"Tu viens?" lança Mélaine en entrelaçant nos doigts.
Comme un automate, je la suivis, la gorge nouée, ne disant rien.
-"C'est ici," me montra-t-elle, en s'agenouillant devant la tombe.
-"James Richard Vierra," lisais-je avant de comprendre.
-"C'est mon père," m'avoua Mélaine, un triste sourire en coin.-"J'y suis venue ici que trois fois. Quand il est mort, quand Christiana m'avait mise à la porte et quand j'ai quitté l'Arizona. Je me suis toujours senti coupable de sa mort avant de te connaitre."
-"Mél," répliquais-je m'agenouillant à ses côtés.
-"Laisse moi terminer, mon amour," me coupa-t-elle.-"Quand je t'ai connu, à aucun moment je n'aurais cru que tu allais changer ma vie. C'est pourquoi j'ai voulu venir ici aujourd'hui, je veux un nouveau départ avec toi et je sais que où mon père se trouve, il accepterait mon choix parce que je suis amoureuse de toi, Thomas."
Prenant son visage en coupe, frôlant son nez contre le mien, je déposais un baiser sur son front puis sur ses lèvres, un sentiment doux comprimant mon torse. Ses paroles me touchèrent profondément et ses yeux noisettes débordant de sincérité me fixèrent amoureusement comme jamais une femme m'avait regardé.
-"Je t'aime, meine liebe," lui dis-je devant la tombe de son père.-"Et je te promets de te rendre heureuse et toujours voir ce sourire éclatant illuminer ton visage," lui promis-je scellant cette promesse solennelle d'un baiser ardent.
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Is It Desire! Tome 2 (Terminé)
Literatura FemininaEst-ce de l'amour ou du désir? Voilà la question qui obsède nos deux protagonistes. Si au début, Thomas n'avait agi que par pure vengeance, désormais, ce n'est plus le cas. Mais, Mélaine est-elle prête à lui pardonner malgré ses mensonges? Fuira-t...