25 - Reprendre le flirt

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Alex respira profondément, regarda intensément son ami, puis lui tourna le dos en s'approchant du canapé pour y prendre place.


- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

- Tu es toujours à la limite. Tu la taquines comme une amie mais tu la regardes comme une maîtresse.

- Un peu comme toi !

- Oui, sauf que je ne le nie pas. C'est malsain votre petit jeu, ajouta Tony en s'approchant lui aussi pour prendre place.

- Je vais me faire tuer, si tu répètes cette conversation !

- Je ne dirai rien !

- Je l'ai croisé un après-midi à Montmartre, elle sortait d'une boutique de souvenir avec un ouvre-lettre entre les mains. Je l'ai bousculé assez fortement, j'étais pressé et la pointe de l'ouvre-lettre m'a blessé. Je saignais un peu . Elle a proposé de me payer une nouvelle chemise, elle était rouge de confusion, bégayait... J'étais d'abord furieux, mais cela n'a pas duré... J'ai plongé tête baissée dans ses yeux et je me suis noyé. Elle venait de se faire larguer par son mari. Il la trompait depuis plus d'un an. Il venait de faire ses valises pour retrouver une autre femme. Elle a fait celle que ça ne touche pas, mais même si elle n'était plus amoureuse de lui, elle avait mal pour ses enfants, pour la vie qui allait forcément changer pour eux. Apparemment, d'après ses propres mots, j'étais parfait pour une rencontre à l'improviste. On a passé l'après-midi et toute la soirée ensemble. On a mangé des crêpes sur une terrasse, déguster des glaces en marchant dans un jardin, j'étais bien... Si moi j'étais parfait, belle gueule et sans vouloir un suivi dans une relation, elle s'était une bouffée de fraîcheur dans ma vie. Ça a été une des plus belles journées de ma vie. Et une nuit... fabuleuse. Elle avait rendez-vous avec Ludo et Jocelyne pour signer un contrat chez nous, le lendemain. Moi je partais à New York. Je ne l'ai pas revu pendant plus de 4 mois. Puis un jour, un soir, Ludo tout fier de pouvoir enfin me présenter SA scénariste préférée s'est vite senti mal. On s'est engueulé, j'ai cru qu'elle avait profité de moi pour signer dans ma boîte. J'ai mis quelques temps à comprendre qu'elle n'était pas comme ça... qu'elle ne m'avait pas utilisé ni reconnu. Depuis on a appris à se connaitre d'une manière différente. Je fais une véritable maladie à l'idée de fréquenter quelqu'un avec qui je travaille... pas d'actrice, ou de maquilleuse... alors encore moins de scénariste ou de réalisatrice. Soit on couche, soit on bosse, mais pas les deux. Alors oui, j'ai beaucoup de sentiments pour Cassie, sans doute pas uniquement de l'amitié mais tant que l'on travaillera ensemble, il ne se passera plus jamais rien entre nous.

- Tu ne peux pas dire jamais...

- Elle ne supporterait pas de lire ou d'entendre qu'elle a réussi à me vendre un scénar grâce à son cul... je crois que ça la démolirait totalement. Et si je la vire pour pouvoir tenter une histoire, c'est Ludo qui ne me le pardonnerait pas.

- Oui, mais l'amour... ?

- Elle n'est pas amoureuse de moi. Et je ne le suis pas non plus. Attiré oui, amoureux non. On s'adore oui... elle ferait beaucoup pour moi, mais plus comme un frère... On a couché ensemble, une fois. J'aurais pu être et rester un fantasme, j'imagine qu'ainsi... je suis devenu un mec quelconque.

- Elle semblait plus à l'aise dans tes bras que dans les miens ce soir.

- Tu dois l'impressionner. Elle est très seule. Je crois que le dernier homme a l'avoir serré dans ses bras, à avoir partagé une intimité avec elle, c'est moi... et ça remonte à plus de 4 ans.

- Tu l'as dégouté du sexe... c'est malin ça ! sourit Tony.

- T'es con !

- A moins qu'au contraire, elle n'attende que toi.

Amis ? Amants ? Ennemis ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant