13 - Mardi 28 juillet 2015

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Cassie commençait à rassembler ses affaires. Sa valise ouverte sur le lit, ses habits pliés tout autour. Que garder pour voyager ?

Demain, c'était le départ pour elle. Ses enfants restaient au camping avec leur père, mais elle, elle reprenait la route. Elle fit un tour à la salle de bain, puis dans le coin cuisine, ouvrit le réfrigérateur et soupira.


- Qu'est-ce qui se passe, m'man, demande Pierrick en arrivant tout transpirant de son tournoi de Volley.

- On a été trop gourmands dans les courses, jamais on arrivera à vider ce frigo jusqu'à demain.

- Laisse-en à papa... c'est tout ça qu'il n'aura pas à acheter.

- Le beurre et le fromage oui, pourquoi pas. Mais les salades, les légumes et la viande, tu connais Carla. Elle préfère ne rien me devoir.

- C'est pas faux. On propose à Marco et à sa famille de venir nous aider. A huit, on devrait réussir à tout engloutir.

- Bonne idée, tu te charges de les inviter ?

- Pas la peine, on est d'accord, répondit Marco en apparaissant derrière Pierrick. Par contre cette fois, c'est vous qui venez à la maison. C'est plus grand chez nous. En plus, vous n'êtes jamais venus.

- Je ne vais pas tout transporter quand même ! dit Cassie en regardant son frigo.

- On fera la navette, mais il faudra que tu aides mon père, parce que lui et la cuisine...

- Par téléphone ? sourit Cassie en se souvenant des fous rires partagés.


Elle se sentait de plus en plus attiré par Tony, mais si elle se sentait légèrement mal à l'aise à ses côtés, lui ne montrait pas réellement d'attention envers elle.

La rupture n'avait sans doute pas été facile. C'était pas vraiment le moment de l'approcher. En plus, comme elle partait demain, envisager un rapprochement entre eux, la veille du départ, ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux.

Ce qui la faisait sourire, c'était cette facilité qu'ils avaient eu à se parler par téléphone et cette gêne qui les assaillait dès qu'ils se retrouvaient l'un près de l'autre.

Elle avait senti une telle chaleur l'envahir lorsqu'ils s'étaient embrassés le samedi soir devant la supérette. Cela n'avait été pourtant qu'une simple bise sur les joues, mais elle se souvenait parfaitement de la chaleur de sa peau, de la rudesse de sa barbe naissante, de l'intensité de son regard, de la force de sa main dans son dos. Rien qu'en y pensant, un frisson la parcourut.

Marco et Pierrick parlèrent de leur idée à Tony qui accepta. Il appréciait cette proximité. Même en présence des enfants, cela ne le gênait pas. Ils semblaient même plus à l'aise en public que lorsqu'ils se croisent le matin tôt près de la boulangerie du camping.

Il se souvint de l'émotion qu'il avait ressentie en l'embrassant après avoir passé la soirée près d'elle. Les enfants les entouraient, mais l'espace d'une fraction de seconde, il n'y avait eu plus qu'eux. Ses joues posées contre ses lèvres, sa main dans le creux de ses reins, son souffle dans son cou.

Ils s'étaient séparés en échangeant un regard, puis Marie lui avait pris la main et chaque famille s'était éloignée l'une de l'autre. Tony s'était retourné une dernière fois et il avait vu le bras de Pierrick entouré la taille de Cassie.

Il avait bordé sa fille, Matt s'était lui aussi couché tout comme Marco et Tony était resté quelques minutes tout seul assis sur la terrasse, en buvant un verre de lait. Un couple d'amoureux s'embrassant fougueusement était apparu à l'angle de son bungalow. En un éclair Tony se surprit l'envie de revoir Cassie. Il s'était levé d'un bond et avait parcouru le camping en courant. Il voulait lui parler. La voir, elle... juste elle. Sans les enfants, sans un regard extérieur.

Arrivé près du Pagan, Tony s'était immobilisé. Une lampe de chevet était encore allumée. Il avait alors observé cette ombre qui se dessinait.

Une silhouette s'était redressée, comme si elle s'asseyait au bord du lit. Il avait vu ses bras s'approcher de ses cheveux, puis la tête s'était secouée. Il avait alors imaginé qu'elle venait de détacher son chignon.

Elle s'était levée et avait retiré ses vêtements. Tony était subjugué devant ce spectacle fait que d'ombres. Il ne distinguait aucune couleur et pourtant la scène était d'une sensualité extrême.

Il imaginait son bras se dénuder sous la jaquette, qu'elle venait de retirer, puis le petit top qu'elle passa par-dessus sa tête. Ses cheveux dansèrent autour d'elle. Ses mains s'activèrent autour de sa taille, sans doute qu'elle défaisait les boutons de son jeans. Il découvrit la silhouette se baisser lentement, suivant le chemin du vêtement. Un pied se releva, puis le second. Les mains avaient pris le vêtement, l'avaient plié et déposé sur une étagère. Elle était restée immobile quelques secondes, ses mains posées sur son ventre, ou peut-être même plus bas. Tony ne pouvait le voir. Il ne devinait que certains gestes.

Il retenait sa respiration, alors que son esprit vagabondait. Cassie se trouvait à quelques mètres de lui, à moitié nue... peut-être même entièrement. Il avait imaginé la courbe de ses seins, la cambrure de ses fesses, il avait fermé les yeux et lorsqu'il avait tenté d'imaginer la forme de ses lèvres et le gout de sa liqueur, un frisson l'avait parcouru.

Il bandait sans honte, il avait envie de cette femme. Une envie folle de son corps mais aussi de tout son être.

Il s'était approché plus encore, déglutissant, se passant les mains dans les cheveux. Plus rien n'avait d'importance si à part cette silhouette derrière cette toile.

Cassie s'était éloignée du faisceau lumineux et son ombre s'était étirée avant de disparaître entièrement. Tony avait arrêté ses pas et pris appui contre le tronc d'un arbre. Il était si près qu'il aurait pu toucher la bâche. Avant de la voir revenir dans sa chambre, Tony avait entendu ses pas. Il avait soupiré silencieusement et se pinçant les lèvres, il avait admiré le spectacle que Cassie sans le vouloir lui offrait.

Elle avait relevé sa jambe, posé son pied sur le lit qui grinçait et entreprit de se caresser les jambes. Un flacon dans une main, elle crémait son corps après les longues heures passées au soleil.

Tony respirait de plus en plus difficilement. Les gestes étaient doux, lents, si elle avait voulu le faire que pour lui, sans doute qu'elle ne s'y serait pas pris autrement.

Il avait fermé les yeux quelques secondes et lorsqu'il avait rouvert ses paupières, Cassie s'occupait de ses bras puis de ton buste. Là, il ne faisait plus aucun doute , elle ne portait plus de soutien-gorge. Le camping était silencieux, et il lui semblait qu'il entendait ses mains se balader sur son corps, sur sa peau dorée.

Soudain tout s'était accéléré. Cassie s'était allongée dans son lit et avait éteint la lampe.

Tony s'était retrouvé soudain tout seul au milieu du camping, sans plus trop savoir où il en était. Il s'était approché de la tente, puis se résonnant, il avait rebroussé chemin, penaud se promettant une approche le lendemain. 


Mais le lendemain et même le jour suivant, Tony ne retrouva pas l'occasion de s'en approcher.

Si ce n'est ce soir, mardi. Il espérait qu'après le repas, les enfants partiraient rejoindre leur amis et... qu'il se retrouverait en tête-à-tête avec Cassie.

Tony sourit à cette idée. 

Amis ? Amants ? Ennemis ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant