Amis ? Amants ? Ennemis ?

65 - Gérer la crise

Tony se dépêcha de s'habiller et lorsqu'il redescendit, il trouva toute sa famille assise autour de la grande table, sa mère souriante, Cassie regardant tendrement Marie dévorer son omelette et il se rendit compte de ce que pourrait être sa vie... avec Cassie. Il s'arrêta au milieu des escaliers et observa cette scène qui le rendit pensif.

Il chercha le regard de sa compagne, mais effectivement, elle évitait de croiser ses yeux. Elle parlait, faisait connaissance avec sa mère, demandait comment s'était passé la soirée de la veille, tout paraissait normal, sauf que... Cassie faisait comme s'il n'était pas là. Elle s'était assise du même côté que lui pour éviter de répondre à ses questions silencieuses.

Soudain Tony paniqua.

Il avait laissé Charlène l'éloigner d'elle. Cassie le savait. Mais elle ne dirait rien tant qu'ils ne seraient pas que tous les deux.

- Tony, vient manger, c'est délicieux, dit Catherine.

Puis en s'adressant à Cassie, elle ajouta :

- Pour quelqu'un qui ne maîtrise pas la cuisson avec le gaz, vous vous en sortez vraiment bien. Je n'ose pas imaginer dans votre propre cuisine.

- Merci Catherine.

- Mais vous ne mangez pas ? s'étonna Catherine.

- J'ai pris un bon petit déjeuné. Au fait Tony, j'ai utilisé tous les œufs et le reste des légumes. Il faudra que tu retournes en courses.

- Tu m'accompagneras ? demanda-t-il à l'autre bout de la table.

- Je suis certaine que tu trouveras une bonne âme prête à t'accompagner où bon te semblera. Moi, j'ai encore du travail. Je suis désolée Catherine, ce n'est pas très poli... Mais...

- Ne vous excusez pas, Cassie. Je comprends. Si vous le permettez, je viendrai vous saluer lorsque je m'en irai.

- Oui, n'hésitez pas. Tony ? Je peux utiliser ton bureau ?

- Oui, bien sûr... Mais tu ne préfères pas être tranquille à l'étage ?

- Non, dit-elle froidement. Bon appétit, ajouta-t-elle en souriant.

Cassie prit son ordinateur sous le bras et partit s'enfermer. Elle le posa au milieu du bureau et se tourna vers la baie vitrée. Elle fulminait. Elle serrait les poings et tentait de se calmer sans y parvenir.

Marco regarda avec insistance son père qui termina son assiette sans cesser de parler avec Marie et sa mère. Lorsqu'il se leva pour proposer des cafés, il demanda à Marco de s'en occuper alors qu'il s'approchait de son bureau pour voir Cassie.

Tony frappa deux coups et entra. Il trouva Cassie les yeux rivés sur l'écran. Elle ne releva pas la tête et continua de frapper les touches de son clavier avec force. Il s'approcha d'elle sans rien dire, se posa derrière elle et lui caressa le cou.

Elle retint son frisson, peina à respirer, et tenta de poursuivre son dialogue entre deux de ses personnages.

Tony se pencha et lui embrassa tendrement la tempe en murmurant :

- Excuse-moi.

- Sais-tu au moins pourquoi tu demandes pardon ?

- Charlène ?

- Je peux savoir ce que vous avez fait ? Ou c'est confidentiel.

- Il ne s'est rien passé.