70 - Aide-moi

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Cassie le regarda s'éloigner sans bouger. Elle ferma les yeux et soupira profondément, déglutit en entendant les pas de Tony dans l'escalier, alors qu'elle s'enfonça dans le canapé.


- Je suis désolé, murmura Marco, je ne pensais pas que...

- T'inquiète pas...

- Tu ne veux pas le rejoindre ? demanda Valentine.

- Pas tout de suite, non !

- Pourquoi ? T'es encore en pétard ?

- Il ne gère pas Dimitri, alors que franchement... j'ai rien fait. J'ai explosé après l'épisode Charlène et... je n'en fais plus tout un plat.

- Il est rancunier.

- M'en vouloir d'avoir eu des amants avant lui ? Faut qu'il se calme, là et très vite !

- Ça a un peu cassé l'ambiance, murmura Marco. Ça t'ennuie si...

- Non, allez vous coucher, occupez-vous de vous... aussi silencieusement que vous le pourrez, dit Cassie en tentant de sourire. 


Elle les salua en les embrassant tous les deux sur une joue, attendit quelques minutes, assise au milieu du canapé, mais Tony ne semblait pas vouloir redescendre. Elle finit par se lever et rangea les verres dans le lave-vaisselle, ainsi que le reste de vin blanc dans le réfrigérateur. Elle regarda l'escalier, et décida de s'enfermer dans le bureau. Si elle montait maintenant, soit ils se coucheraient fâchés, soit ils s'engueuleraient. Et elle n'avait envie ni de l'un ni de l'autre. Elle alluma son ordinateur et relut une scène où un couple s'engueulait. Si en début de soirée, elle avait du mal à trouver le bon ton pour le dialogue, là, ce n'était plus le cas. Les paroles claquaient, fusaient et elle réécrivit toute la scène. Elle sauta les passages trop doucereux pour se consacrer aux débats houleux.

Tony tournait en rond dans sa chambre. Il s'assit, puis se releva, s'approcha de la fenêtre ou de la porte, et retourna s'asseoir sur le bord du lit. Il avait entendu Marco et Valentine monter, pourquoi Cassie restait en bas ? Il avait envie de la rejoindre, mais... comment pouvait-il lui expliquer son geste ? Sa mauvaise humeur soudaine...

Au bout d'un temps incroyablement long, alors qu'il ne percevait plus de gémissements depuis la chambre de Marco, il se décida enfin à rejoindre le rez-de-chaussée. Mais Cassie était introuvable. Elle avait débarrassé la table, et éteint toutes les bougies.


Tony déglutit, mais avant qu'il ne puisse paniquer, il entendit le clapotis de son clavier. Il poussa la porte du bureau et aperçut le visage de son amie éclairée par l'écran et la petite lumière du bureau. Il s'appuya contre le chambranle de la porte, alors que Cassie murmura :


- T'en as mis du temps !


Tony referma la porte, alors qu'elle releva le visage. Il s'approcha d'elle, contourna le bureau et plongea son regard dans la nuit noire qui envahissait le jardin. Il appuya le front contre la vitre et sembla attendre. Cassie poursuivit son écriture, tapant moins vite, frappant avec moins de force sur les touches et relisant plus souvent les phrases les plus longues, comme si elle ne les comprenait pas.


- Tu en as encore pour longtemps ? murmura-t-il sans s'approcher.

- Ça va dépendre.

Amis ? Amants ? Ennemis ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant