72 Confusion

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Elle s'éloigna pour répondre en déposant un baiser sur la joue de Tony. Ce dernier lui rendit son baiser sans parvenir à détacher son regard glacial de sa mère.

- C'est bon, t'as fini... tu t'es calmée ? gronda Tony.

- Oui, chuchota Catherine.

- C'est quoi ces conneries ! Bordel, c'est pas nouveau que je demande aux enfants d'aider à débarrasser ! Elle ne s'est jamais permis de leur faire une remarque, elle a plus de respect que toi... et cette putain de phrase qu'elle n'avait pas ces marques dans la cuisine ! Maman !

- Excuse-moi.

- Tu sais combien de femmes sont venues ici ? Combien de compagnes j'ai tenu dans mes bras ici que ce soit pour une nuit ou pour quelques semaines ?

- Je... je n'ai pas à le savoir.

- Des dizaines... beaucoup trop... tu penses que Cassie se sente bien dans la maison où j'ai vécu pendant plus de douze ans avec la mère de mes enfants ? Elle n'est pas à l'aise, ici et je ne pense pas qu'un jour, elle s'y sente chez elle... il y a trop de souvenirs liés à mon passé. Il a fallu qu'elle me le foute à la gueule hier soir pour que je le comprenne. Elle fait des efforts pour pas en souffrir ou pour ne pas m'en faire la remarque et toi tu lui envoies qu'elle n'a rien à foutre là ! Je ne sais pas si un jour je parviendrai à oublier tes paroles, maman !

- Bien sûr que tu y arriveras Tony, dit Cassie surprenant tout le monde. Elle s'inquiète juste pour toi et tes enfants... Mais Catherine, vous ne parviendrez pas à me faire fuir ainsi. Je refuse de prendre la place de Camille, je ne suis pas ici pour jouer le rôle de la mère. Les enfants en ont une qui semble les adorer, et j'ai moi aussi trois enfants à chérir. Je suis ici parce que je suis amoureuse de votre fils et je pense sincèrement pouvoir le rendre heureux. Apprenons à nous connaître... et si au final, les tensions ne diminuent pas, tant pis. Ça ne changera rien envers les sentiments que j'éprouve pour cette famille. Tony, excuse-moi, j'aurai besoin du code d'accès pour Internet.

Tony la regarde abasourdi. Elle semblait si calme, parlait tranquillement. En trois phrases, elle avait remis sa mère à sa place sans hausser le ton, alors que lui ne parvenait pas à desserrer les mâchoires.

Il lui dit que le code était inscrit sous le clavier de l'ordinateur. Il lui proposa de l'aider, mais elle refusa. 

Lorsque la porte du bureau se referma, Valentine se leva et s'excusa. Elle monta s'enfermer dans la chambre de Marco, pour étudier alors que Matt apparut en haut des marches.

- Ça chauffe ici ? clama-t-il en dévalant les escaliers. Il reste encore du jus de fruit ?

- Regarde dans le frigo, marmonna Marco en secouant le berlingot vide sur la table.

Tony commença à rassembler les affaires et à les ranger à la cuisine. Sa mère se leva et copia ses mouvements, tout comme Marco. Un silence pesant envahit le rez-de-chaussée. Seul Matt chantonnait légèrement.

- On fait comment aujourd'hui ? On retourne chez maman à quelle heure ?

- Ben comme d'habitude ! Je vous ramène puis Marco nous conduit à la gare... je ne vois pas ce qu'il y a de changer !

- Ben je me disais que... puisque Nona était là, on pouvait rester avec elle, jusqu'au soir.

Tony soupira. A chaque fois que Matt avait des devoirs à rendre et qu'il avait oublié ses affaires, il tentait de rester le plus tard possible pour éviter de les faire et ainsi mettre la faute sur le week-end « à papa ».

- Toi tu as encore des devoirs, soupira Tony et tu n'as pas pris tes affaires. Tu penses pas que maman me pourrit suffisamment lorsque tu repars d'ici sans avoir fini tes révisions ?

Amis ? Amants ? Ennemis ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant