26 - Mardi 22 décembre

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Le lendemain, Tony attendait Cassie, son sac de sport sur l'épaule, le bassin appuyé contre la barrière du jardin en face des bureaux d'Alex. Il était arrivé un peu en avance, voulant la voir avancer près de lui. Dès qu'elle sortit de l'immeuble, il se redressa et l'observa attentivement.

Elle portait un simple jeans, des bottines sans talons, un manteau long, une écharpe entourait son cou et un béret terminait le tableau. Il sourit. Elle ressemblait plus à la jeune femme de l'été dernier, même emmitouflée, naturelle et somptueuse de simplicité.

Hier soir, il se sentait plus audacieux que ce matin et il n'osa qu'une bise amicale sur les joues. Elle lui sourit sans doute rassurée par ce rapprochement pas encore trop intime. Elle lui montra sa voiture au bout de la rue et il constata avec plaisir qu'elle n'avait pas trop souffert de l'incendie. Tout en la rejoignant, il lui proposa de se partager la conduite et elle sauta immédiatement sur l'occasion.


- J'ai horreur de conduire à Paris. Même si le périphérique n'est pas très loin... Ça ne vous ennuie pas, vous êtes sûr ?

- Je ne vous le proposerai pas, sinon. Je n'ai pas trop l'habitude de Paris, mais Marseille n'est pas plus calme. Si vous m'indiquez quelle direction prendre...

- Sans souci, je suis une vraie boussole, ça je sais faire ! dit-elle en ouvrant le coffre.


Ils posèrent leurs affaires, elle retira son manteau, son écharpe et son bonnet, pour être plus à l'aise sur les nombreux kilomètres qui la séparaient de chez elle. Tony l'imita puis ils prirent place l'un à côté de l'autre.

Elle lui indiqua comment régler le siège et leurs mains se frôlèrent quelques fois, augmentant l'instant de gêne.

Ils sortirent rapidement de la capitale et rejoignirent l'autoroute facilement. Cassie semblait se détendre au fur et à mesure et tous les deux refirent connaissance, parlant de leurs souvenirs, de l'accident, des enfants.


- Lara a retrouvé ses copains ?

- Oui, mais Matt ne semble pas complètement oublié.

- Pas facile à cet âge. Même avec Internet, quand il n'y a pas de proximité.

- Même quand on est adulte, sans une présence, sans se voir, ce n'est pas facile.


Tony tourna son visage et la regarda intensément :


- C'est pour nous que vous dites ça ?


Cassie rougit immédiatement et sans répondre, elle s'enfonça dans son siège. Quelques minutes de silence inondèrent l'habitacle, lorsque finalement, elle répondit :


- Pas forcément... mais cela pourrait poser un certain nombre de problèmes effectivement.

- Y avez-vous réfléchi ?


Sans répondre, elle hocha la tête. Puis elle l'observa pour lui retourner la question, mais avant qu'elle n'ouvre la bouche, il murmura :


- J'ai rarement souri autant que lorsque nous nous parlions. Forcément que j'y ai pensé.


Elle déglutit.


- Nous arrivons à l'échangeur, vous désirez passer par Dijon ou Genève ?

Amis ? Amants ? Ennemis ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant