Cassie posa sa main sur l'avant-bras de Tony et dit en regardant Camille droit dans les yeux.
- Je ne cherche pas à prendre votre place. Vous êtes la mère de trois merveilleux enfants. S'ils le souhaitent je deviendrai leur amie, mais jamais leur mère. Dans la vie de Tony, j'occupe une place importante que vous avez, vous-même abandonnée. Vous pouvez, si vous le souhaitez m'en vouloir ou essayer de me chercher des poux, cela ne me fera pas fuir cette maison. Au contraire, je m'y accrocherai plus fort encore. C'est votre demeure, je l'ai bien compris et ça bien avant votre venue. Elle respire votre bonheur familial. Vous avez choisi d'en construire un ailleurs, dans d'autres murs, permettez-moi de pousser vos souvenirs pour en créer de nouveau avec Tony. Je trouve votre attitude déplacée autant face à moi que face à votre ami. J'avais, moi aussi envie que l'on se rencontre mais pas de cette manière. Camille ne me traitez pas en ennemie, vous seriez perdante. On peut s'ignorer. Cela sera sans doute préférable. Mais ce n'est pas moi qui ai le plus mauvais rôle dans l'histoire. Réfléchissez-y.
Laurent s'enfonça dans son siège apparemment de plus en plus mal à l'aise.
- Ses biscuits ne sont pas exceptionnels, pour quelqu'un de doué en cuisine, je les trouve un brin trop...
- Sorti d'un supermarché. Le gâteau qui a été fabriqué avec Marie hier après-midi était tellement bon, qu'il n'en reste pas une miette. Camille, ne me cherchez pas. Vous ne remporterez pas cette manche !
- Peut-être pas celle-ci mais la suivante. Vous ne résisterez pas... votre jalousie aura raison de votre soi-disant attachement. Tony plait énormément et si vous n'êtes pas prête à le partager, la fin de votre histoire est proche.
- Camille ça suffit maintenant, explosa Tony.
- Laisse, murmura Cassie. Qu'est-ce que vous cherchez Camille ? vous faites partie de ses femmes qui abandonnent leur mari en espérant qu'il rampe pour qu'elles les reprennent ? Laurent, je me poserai la question, à votre place.
- Laissez mon couple tranquille, cria Camille.
- Tant que vous chercherez des poux dans le mien, je me défendrai. Ou plutôt je le défendrai. Que vous soyez jalouse de l'attachement que vos enfants me portent, je peux le comprendre et même l'excuser, mais pas face à Tony. Là vous débordez. Le jour où vous avez décidé de le quitter, vous avez ouvert la porte à toutes les convoitises et il en a profité. Aujourd'hui, il se range du côté des couples heureux et amoureux et cela vous dérange. Vous aimeriez qu'il vous regrette et qu'il regrette le temps de votre mariage.
- Vous ne pourrez jamais lui donner ce que je lui ai apporté.
- Ce n'est pas ce que je cherche à faire. Il ne veut plus d'enfant et moi non plus.
- Vous allez faire quoi ? Prendre un chien ?
- Tiens c'est une idée, qu'est-ce que tu en penses mon cœur ?
Tony fronça, elle lui avait dit qu'elle ne l'appellerait plus jamais « mon cœur ». Etait-ce un clin d'œil ?
- Et vous nous le garderez pendant qu'on partira en amoureux ? sourit malicieusement Cassie.
- N'importe quoi.
- Je trouve aussi que cette conversation ne sert à rien.
- Je pourrai obliger le juge de vous interdire de voir mes enfants.
- Camille !
- Et de quel droit ? Quelle faute j'aurais commise ? s'étrangla Cassie.
- Inapte.
- Inapte ? sourit amèrement Cassie. Vous allez vous mettre à dos toute votre famille et pas seulement votre ex-mari.
- Nous ne sommes pas encore divorcés. C'est encore mon mari, ma maison !
Laurent se pétrifia.
- Continue tes conneries Camille et je t'attaque pour faute, c'est toi qui as quitté le domicile en abandonnant tes enfants. Pas moi. Cassie est plus apte à s'occuper de nos enfants que Laurent qui n'en a jamais eu. Désolé mec, mais ta nana est vraiment trop conne, aujourd'hui !
- Si c'est pour que tu m'insultes je préfère encore m'en aller.
- Pas de souci, tu connais la sortie il me semble.
- Camille, tonna Laurent qui n'avait pas ouvert la bouche. Assieds-toi et ferme-la ! Désolé Tony. Effectivement j'ai rien à dire ou pas grand-chose... Mais vos enfants je les aime tendrement et jamais je ne leur ferai du mal. Camille, c'est toi qui as quitté Tony pour venir vivre avec moi. Qu'est-ce que tu cherches à faire ? Que Cassie le quitte pour le revoir triste ? Tu étais si malheureuse avec lui pour que tu ne lui souhaites que son malheur. Je ne te reconnais pas. Tu es un être ignoble. Tu devrais te réjouir qu'elle s'occupe de tes enfants quand toi tu préfères prolonger ta séance de Yoga. Les enfants l'adorent, et c'est ça qui te fait chier. Avoue.
- Je m'en fous, si je veux, ils ne l'approcheront plus.
- Tony, merci pour ce verre très instructif. Je savais que ce n'était pas une bonne idée, mais jamais je n'aurais pensé que ce soit à ce point. Cassie je suis désolé... étant également une pièce rapportée, je comprends votre souci de bien faire. Mais quoique vous fassiez cela ne sera jamais à la hauteur des espoirs de madame. Camille, t'es contente ? T'as bien fait chier ton monde aujourd'hui ? Ce soir, tu te démerderas sans moi. Bye.
- T'es content ? hurla Camille en regardant Tony avant de courir après Laurent.
Tony secoua la tête, alors que Pierrick marmonna :
- Complètement allumée ton ex. Moi qui me plaignais du comportement de Carla... Elle a fumé quoi ?
- Elle est tout le temps comme ça. Du moins depuis quelques années. Je ne suis pas tombé sous le charme de cette hystérique !
- Où est maman ? demanda Matt en apparaissant soudain.
- Elle règle un ou deux trucs avec Laurent. Un petit conseil, Matt... Attends encore un peu avant de dire à ta mère que tu n'es plus puceau... tu risquerais d'être privé de visite.
- Hein ? Mais pourquoi ?
- C'est un conseil.
- Tu veux que je lui mente ?
- Non... tu dis rien c'est tout. Tu lui diras si un jour elle te pose la question.
- Elle parle jamais de sexe, elle le découvrira quand elle deviendra grand-mère.
- Ouais... tu peux aussi attendre cet événement, sourit Tony. Je suis désolé Cassie.
- Tu n'y peux rien. Je ne m'attendais pas à des embrassades, non plus.
- Maman s'énerve devant la maison, dit rapidement Marco. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Ta mère dans toute sa splendeur, sourit Tony. Rien de bien méchant, sauf qu'elle n'a pas géré.
- Pourquoi ? On t'a même pas embrassé, sourit Marco en regardant Cassie.
- Encore heureux... soupira Tony qui se leva. Je les accompagne, tu permets ?
- Évidemment. On va aussi se préparer. On ne va plus tarder. Je ne veux pas arriver au milieu de la nuit.
- Quand est-ce qu'on se revoit ? pleurnicha Lara.
- On en a parlé Lara... On a dit dans un mois, ma puce, aux vingt ans de Marco, murmura Cassie en lui faisant un clin d'œil.
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Amis ? Amants ? Ennemis ?
RomansaUne rencontre entre deux mondes, deux familles, deux vies différentes, et des caractères bien présents. Vont-ils s'apprécier ? S'aimer ? Se détester ? Tous ? En partie ? Partons dans le sud... retrouvons l'été, le camping, la mer, le sable, la vie...