92 - Dernière nuit

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Mais elle avait accepté de participer et n'allait pas leur en vouloir pour leur curiosité.


- Tu as assuré ? le taquina Marco.

- J'avais ton âge, et oui, j'ai assuré toute la nuit.

- Les deux ?

- Oui, les deux.

- Tu aimerais le refaire.

- Ça fait parti des bons souvenirs, sourit Tony.

- Ben moi, je ne te partage pas. Tu te contenteras de moi ou tu m'oublies ! lança Cassie un brin agacée.

- Tu me combles largement, ma Poupée... et deux comme toi, je n'arriverais plus à suivre.

- Tu es en train de dire que ma mère est exigeante ?

- Gourmande, exigeante et incroyablement joueuse.

- Ça veut dire quoi ça ? s'inquiète Pierrick.

- On avait parlé de limite... là c'est la mienne, rougit Cassie.

- Petite joueuse, se moqua Marco.

- Bon les jeunes...

- Ah non, alors. Pas maintenant, se plaignit Valentine. Cassie... c'est quoi cette limite ? Pourquoi tu ne veux pas nous en dire plus ?


Cassie ferma les yeux une seconde.


- Vous pouvez comprendre que je suis plus gênée ce soir parce qu'il y a mon fils, non ?

- Oui. Mais de quel genre de jeu, Tony voulait parler ?

- Ce qui me gêne ce ne sont pas les jeux expliqués, mais bien qu'il s'agisse de notre couple, de notre intimité. Nous avions promis de répondre de manière générale et pas des exemples concrets nous concernant.

- Je comprends, acquiesça Valentine.

- L'espace d'un instant j'ai un peu oublié... bredouilla Pierrick.

- Que j'étais ta mère ? 


Il inclina la tête avant de demander : 


- Avec l'expérience... c'est toujours réussi ?

- Que veux-tu dire ? Si j'ai toujours un orgasme ? Non. Mais effectivement l'expérience aide à différencier les plaisirs.

- Pardon ? s'exclama Tony en bousculant Cassie.

- Quand tu es sorti de la voiture à ton arrivée le week-end dernier et qu'on a échangé un regard... quand tu t'es approché de moi et qu'on s'est embrassé... je pense que j'étais toute aussi pantelante. On gère le plaisir d'une manière bien différente, mon cœur. Tu l'avais déjà dit !

- Ouais, mais la jouissance... c'est l'explosion...

- Tu as très mal vécu notre dernière rencontre alors que j'en étais heureuse.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Dolorès un peu inquiète.

- Elle n'a fait que m'attendre. Toute la journée du jeudi et le soir j'étais pas dispo et crevé. Vendredi pareil et le soir Marie était malade. J'ai passé ma soirée au téléphone pendant que tu t'occupais d'elle. Le samedi, Camille t'a tapé un sketch et finalement, on a eu que trois petites heures dans le train rien pour nous. Cela ne m'a pas suffi, c'est clair.

- Même si le plaisir était différent, j'étais heureuse d'être près de toi, mon cœur. Vraiment très heureuse. De faire partie de ton quotidien. C'est aussi ça l'amour.


Tony prit une grande respiration, puis plongea sur Cassie l'embrassant amoureusement, la renversant sur l'accoudoir par son élan fougueux. Les jeunes sourirent de les voir ainsi, si proches, si amoureux. Même Pierrick semblait heureux.

Après ce baiser d'une tendresse infinie, plein de promesse silencieuse et d'amour sincère, Tony ouvrit les yeux et mima un « Je t'aime » alors qu'elle le lui répétait à mi-voix.


- Et toi Valentine ? Tu es parvenue au bout de tes découvertes et tu en cherches d'autres ? demanda Dolorès pour changer la cible de leur regard.

- J'ai réussi oui, tout ce que j'avais envie de découvrir.

- Et tu es encore en demande de plus de découvertes ou cela te convient pour l'instant ? demanda Cassie en reprenant sa place initiale contre le torse de son amoureux.

- On a envie de... Marco je peux ?

- Oui, bien évidemment.

- Les jeux différents, les jeux de rôle ou... quelques objets.

- C'est génial si c'est en accord pour les deux.

- Tu as une adresse, p'pa ?

- Non... j'ai pas encore été faire mes achats.

- Ça veut dire ce que je pense ce que ça veut dire ? demanda Pierrick.

- Oui, Pierrick, Tony s'est occupé de moi uniquement dans la douceur. J'espère que tu as compris que ce n'était qu'exceptionnel.

- Je crois que je viens de le comprendre, oui.


Les trois couples se séparèrent pour la nuit, Cassie aidée par Valentine rangea le reste de la vaisselle alors que Tony vérifiait les volets et la porte d'entrée. Il rejoignit Cassie dans leur chambre pour une nuit de douceur et d'amour. 

Se sentir, se toucher, ils en avaient besoin. Ils savaient qu'ils étaient amoureux, qu'ils ne voulaient plus d'un autre partenaire, mais les prochaines semaines seraient une nouvelle épreuve pour leur patience et leur amour.

Tous deux sentaient que plus ils se rapprochaient et plus difficile seraient les séparations. S'éloigner l'un de l'autre, vivre l'un sans l'autre. 

Mais comment faire autrement ?


Amis ? Amants ? Ennemis ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant