Entre les barres

Chapitre 17

C'est le grand retour d'un certain personnage... ! :3

PS : mon Cover book, Portfolio Pensina, est toujours ouvert et prêt à prendre les commandes ; n'hésitez pas !

Chapitre 17.

Isaac craqua ses doigts, nerveux. Le fer des menottes serrait ses poignets et, pour la première fois, il trouva leur contact quelque peu... rassurant.

— Alors, pourquoi vouliez-voir me voir, Isaac ? lui demanda Grayson, sourcils froncés.

Lui-même ignorait pour quelle raison il était vraiment là... Il avait demandé une nouvelle rencontre avec le directeur de la prison et, à sa grande surprise, l'avait obtenu, bien que ce soit le troisième en peu de temps. Habituellement, les détenus n'étaient pas friands de se retrouver assis sur cette chaise, menottée, puisque cela signifiait, la plupart du temps, l'annonce d'une sanction ou d'un transfert. Pour Isaac, il s'agissait d'un des seuls endroits où il se sentait en sécurité au sein de la prison.

— J'ai quelque chose à vous avouer.

La curiosité de Grayson fut piquée.

— Ah, oui ? Qu'est-ce donc ?

Isaac déglutit et se concentra pour avoir l'air crédible.

— Je vous ai menti.

— À propos de quoi ? Je sais repérer les mensonges.

Il se mordit la lèvre.

— Sur Chaz.

Un éclair d'incompréhension traversa les prunelles du directeur.

— Comment ?

— Il ne m'a pas agressé.

— Quoi ? Isaac, vous êtes allé à l'infirmerie pour soigner vos blessures. Selon les analyses, il était plus qu'évident que...

Grayson se tut par peur de ramener des mauvais souvenirs à son interlocuteur qui, de toute façon, le coupa :

— Je me suis débrouillé pour faire ça tout seul. On m'a dit que je devais faire mes preuves et je n'aimais pas beaucoup Chaz parce qu'il m'avait menacé, alors j'ai entrepris de le faire accuser d'agression pour qu'il finisse au trou.

— Les mensonges sont dangereux ici, Isaac. Êtes-vous certain de ce que vous me racontez ?

Il soupira. S'il confirmait ses propos, il n'y aurait plus de retours en arrière possibles. Qu'était-il en train de faire ? Bon sang...

— C'est la vérité, affirma-t-il, je suis désolé de vous avoir menti, monsieur... Je me suis servi de mon poing. Chaz a essayé de m'arrêter, mais il n'a fait qu'empirer la situation et il s'est couvert de sang, le rendant, de ce fait, le coupable idéal.

— Ce que vous avez fait est très grave, Isaac. Par votre faute, un innocent à a été confiné à l'isolement. Pour y avoir été de votre plein gré et ne pas avoir tenu plus d'une semaine, vous savez à quel point ces séjours sont loin d'être des parties de rigolade. Je suis étonné qu'il n'ait pas protesté.

— C'est un homme fier, tenta d'expliquer Isaac en esquissant un sourire sans joie.

Il espérait vraiment que Grayson le croirait. Sa sécurité en dépendait, car dans ce milieu hostile, les gardiens ne pourraient rien pour lui. Il en avait eu la preuve sous les yeux.

— Ça, c'est sûr. Vous comprenez que je vais devoir vous punir pour votre mensonge, n'est-ce pas ?

— Bien sûr..., murmura-t-il sans conviction.

— Je pense que vous avez déjà eu votre leçon concernant l'isolement, alors je vais vous condamner à donner un coup de main au salon de coiffure. Vous ferez le ménage, ramasserez les cheveux sans être payé pour le faire. Le dernier assistant a été libéré, donc c'est l'occasion parfaite d'apprendre à connaître cet endroit et à mieux vous intégrer parmi la population carcérale. Je pense que vous en avez grand besoin. Vous comprendrez que, après ce que vous venez de m'avouer, il est hors de question que je vous change de cellule. Vous devrez apprendre à cohabiter avec Chaz, car ce ne sont pas les détenus qui font la loi sous mon toit. Vous n'obtiendrez rien de cette façon, vous devrez le comprendre ou votre incarcération commencera très mal. Je n'aime pas quand on tente de se jouer de moi.

— C'est entendu...

— Dans ce cas, retournez dans votre cellule et bonne journée, Isaac.

Les gardiens le raccompagnèrent et c'est la boule au ventre qu'il retourna dans sa « chambre », redoutant la venue de Chaz qui ne devrait plus tarder. Comment réagirait l'homme ? Isaac craignait le pire...

Tandis qu'il terminait son livre, allongé sur sa couchette, une salve d'acclamations parvint à ses oreilles.

— Ouais !

— Hourra !

— Il est là !

— C'est le grand retour du lion !

— Chaz !

Le grand héros du jour, victime d'un apparent complot, entra dans l'aire commune du quartier, fraîchement débarrassé de ses menottes et la tête haute. Il offrit un sourire charismatique à ceux venus acclamer son retour.

— Alors, comment c'était ?

Chaz se craqua la nuque et alla s'asseoir à la table des Blacks.

— Comme à l'habitude. Rien de spécial, répondit-il, j'en ai profité pour m'entraîner.

Enfermé vingt-trois heures sur vingt-quatre, tout ce qui lui restait, c'était de se défoncer dans les push-ups, les pompes renversées, les squats et les redressements assis.

— J'aurais pas pensé qu'ils t'auraient laissé sortir si tôt, avoua Tiger en pinçant les lèvres. Le directeur se ramollit !

— Je suis sûr qu'ils auraient préféré me laisser pourrir là-dedans plus longtemps, mais ils ont été forcés d'admettre qu'ils n'avaient de preuves et, sans moi, le quartier devient n'importe quoi.

Quand le chat n'était pas là, les souris dansaient.

— C'était un peu la merde, admit son interlocuteur. Johnsson essayait de prendre ta place, je crois, en tous cas, il était chiant.

Chaz lui offrit un rictus calculateur.

— Ne t'inquiète pas, il va vite reprendre sa place.

— En tous cas, je suis content que tu sois de retour.

Tiger donna une tape vigoureuse dans le dos de Chaz.

— Merci. Si tu permets, je vais te laisser, j'ai certains trucs à régler...

Son absence avait été problématique pour plusieurs de ses trafics, mais pas seulement. Il avait également de nombreuses questions à poser à son... codétenu.

Chaz rejoignit sa cellule et observa d'un coup d'œil que toutes ses affaires soient à leur place. Il remarqua tout de suite que la couverture était manquante...

Sur sa couchette, Isaac le regarda en silence, frissonnant. Chaz finit par se retourner vers lui, plissant les yeux et pinçant les lèvres.

— On m'a dit des choses étranges en isolement..., commença-t-il sur un ton inquisiteur, apparemment, j'aurais été la victime d'un vilain complot à mon égard et mon innocence viendrait tout juste d'être prouvée. J'ai été relâché avec les plus plates, sincères et mielleuses excuses de la prison... Qu'est-ce que ça signifie ?