Omg, je suis excitée de poster ce chapitre !
Chapitre 58.
— Nous serons tranquilles ici, dit Chaz en refermant la porte de sa cellule.
Au milieu de la pièce, Isaac regarda autour de lui avec nervosité. Il n'osait s'asseoir nulle part. Les couchettes vides lui rappelaient de mauvais de souvenirs. Il n'avait aucune idée de pourquoi il avait accepté de suivre Chaz ici... Si ça se trouvait, l'homme lui avait tendu un piège pour l'abuser et il avait été la proie la plus facile de toute la jungle.
— Je vois que tu n'as pas écouté un seul de mes conseils depuis ton arrivée. Pourquoi es-tu aussi inconscient ? Je suis ici depuis bien plus longtemps que toi : tu dois apprendre à écouter tes aînés.
Isaac fronça les sourcils, tentant de réprimer le goût amer qu'il sentait sur sa langue.
— Tu m'as tout sauf aidé, répliqua-t-il avec fermeté. Ne plus partager ta cellule a été la meilleure chose qu'il me soit arrivé depuis que je suis à West Island.
Chaz roula les yeux.
— Pour quelle raison crois-tu que tu es encore en vie ? Pourquoi crois-tu que Johnsson est à l'hôpital ? Sans moi, tu n'aurais pas survécu une seule semaine. Même contre ton gré, j'ai protégé tes arrières jusqu'à maintenant ! Pourtant, tu persistes à fréquenter les mauvaises personnes et à te mettre toi-même en danger : tu me compliques la tâche, Isaac.
L'interpellé secoua la tête.
— Pourquoi est-ce que tu tiens autant à me protéger ? Ça ne rime à rien : trouves-toi un autre hobby ou un autre gars à protéger pour occuper tes soirées.
Chaz resta silencieux pendant de longues minutes, si longtemps que Isaac se demanda brièvement s'il y avait un problème, trépignant sur place. Il pouvait presque entendre les « tic tac » d'une horloge fictive.
— Tu me fais penser à ma sœur, finit-il par lâcher. Tu es trop pur pour un endroit comme celui-ci. Tu n'y es pas à ta place.
— Alors, tu te prends pour un héros ? C'est une sorte de lubie ? Je ne suis pas ta sœur !
— Je veux me faire pardonner ce que je t'ai fait.
Pour le coup, Isaac se figea. Il ne s'était pas attendu à ça. Chaz avait l'air sincère.
— Ça n'effacera rien, murmura-t-il.
Chaz serra les poings.
— Je n'avais pas idée. J'évolue dans un milieu de drogues, de violence et de sexe depuis des années. Et maintenant, je suis en prison, entouré de criminels tous plus fous les uns que les autres. Je pensais que tu le méritais – et qu'en plus, je pourrais me satisfaire –... jusqu'à ce que je découvre que tu n'es pas comme les autres. Ma sœur aussi était innocente quand ce salaud lui a fait ce qu'il lui a fait. Ça n'excuse pas mes actes, mais ça les explique. Pardonne-moi parce que je ne pourrai pas me pardonner.
Le Californien déglutit. Il était un peu chamboulé par toutes ces explications soudaines et cette demande de la part de l'homme qu'il essayait d'éviter depuis plusieurs jours. C'était pour le moins... inattendu.
— C'est égoïste de me demander ça.
L'Afro-américain haussa un sourcil, puis un rictus légèrement moqueur étira le coin de ses lèvres.
— Je sais.
Il avait toujours été comme ça.
— Ta sœur fait vraiment ressortir le meilleur en toi, on dirait.
— Elle est pure. (Il marqua une pause.) Comme toi.
— Je ne suis pas si pur que ça. Sinon je ne serais pas à West Island, tu ne crois pas ?
— Tu as transporté de la drogue et j'ai tué un homme : il y a une remarquable différence.
— Tu l'as fait pour ta sœur.
Isaac ne savait même pas pour quelle raison il tentait d'alléger l'horrible crime de Chaz.
— Qu'est-ce que je ne ferais pas pour elle ? J'ai fait le meilleur et le pire pour Brianna. Je suis prêt à le faire pour toi aussi ; je n'ai plus rien à perdre.
— Je ne veux très certainement pas que l'on fasse le pire pour moi.
La lettre que Brianna lui avait adressée lui revenait en tête. En parlant aussi calmement avec Chaz – probablement leur première vraie conversation – il pouvait voir, sous la carapace, quel genre d'homme l'Afro-américain pouvait être avec sa sœur et pourquoi cette dernière l'estimait autant. Bien sûr, ça n'excusait en rien ses crimes, mais... il pouvait comprendre. Il avait tout sacrifié pour elle, même sa liberté.
— Alors ne fais pas exprès de jouer avec le feu et ne te met pas inutilement en danger, ainsi je ne serai pas forcé d'intervenir.
— Je ne comprends pas ce que tu veux dire.
— Tu fréquentes les mauvaises personnes.
— Tu veux parler de toi ?
— Entre ces murs, je suis ce qui peut t'arriver de mieux à présent. Tu aurais dû m'écouter quand je t'ai dit de te méfier de Wayne.
Isaac écarquilla les yeux.
— Qu'est-ce que tu veux dire ?
Chaz soupira comme si ça le faisait chier de se répéter.
— Je suis ici depuis longtemps, tu te souviens ? Je sais qui est Wayne : il est le mec que toi et Wilds recherchez. C'est lui, le baron.
Isaac manqua de s'étouffer.
— Attend ! Quoi ? Tu sais pour Wilds ?! Tu étais dans le coup aussi ? Grayson te l'a dit ?
Son interlocuteur se mordit la lèvre.
— Disons qu'il n'a pas eu trop le choix de me le dire... mais ce n'est pas le point. Wayne est dangereux et tu te brûleras les ailes à tourner autour de lui. Ne lui parle plus et ne l'approche plus. Tu as compris ? Je ne pourrai pas éternellement te protéger de lui.
Isaac était sous le choc. Il n'arrivait pas à déterminer si Chaz disait la vérité. Il paraissait sincère, mais depuis qu'il était en prison, il savait nager dans un monde malhonnête où tout le monde mentait pour survivre. Wayne avait été son tout premier ami... Le Californien se sentait trahi, un couteau planté dans le dos. Si tout cela était vrai, il était fort probable que Wayne ait eu conscience de son identité depuis le début et qu'il eut été en partie responsable de son emprisonnement.
— Wilds ! s'exclama-t-il soudainement, paniqué. Il est seul avec Wayne !
VOUS LISEZ
Entre les barres
AzioneAprès s'être fait arrêter avec deux kilos de cocaïne, Isaac est placé en détention à la prison de West Island. Il doit partager sa cellule avec un dénommé Chaz qui se trouve être le chef des prisonniers à l'intérieur de l'établissement carcéral. Isa...