Chapitre 34

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Chapitre 34.

Quand Chaz retourna dans sa cellule, Isaac était prostré sur son lit et l'observait d'un œil mauvais qui parvint presque à le mettre mal à l'aise. Il haussa un sourcil, n'aimant pas la sensation de se sentir autant dévisagé.

— C'est quoi le problème ?

Encore, se retint-il d'ajouter. Isaac détourna les yeux en secouant la tête.

— Rien, je suis idiot, c'est tout.

Les lèvres de Chaz s'étirèrent dans un sourire carnassier.

— Tu viens de t'en rendre compte ?

— J'ai été stupide de croire que les gens pouvaient avoir une morale en prison.

Chaz rit, comme si ce qu'il venait de dire était complètement débile.

— Tu n'es pas dans une cour d'école, Isaac. Les gens enfermés ici le sont pour une bonne raison ; ils ne sont pas des enfants de chœurs.

Le Californien eut un rictus moqueur.

— Ah, ça, sûrement pas, ricana-t-il. Ta... visite s'est bien passée ?

Chaz n'avait sûrement pas conscience du jeu de mots qu'il venait de faire. Pour faire ce qu'il faisait, il fallait vraiment n'avoir aucun respect pour ce que représentait l'institution sacrée du mariage. Isaac grimaça.

— Très bien, même.

Isaac riva le regard au sol.

— Elle... vient souvent te voir ?

Combien de fois Chaz baisait-il sa femme avant d'aller la tromper avec n'importe quel cul lui passant sous la main ?

— Aussi souvent qu'elle le peut. Une fois par mois, répondit calmement son interlocuteur en enlevant ses vêtements pour la nuit.

Isaac serra les poings.

— Certains tueraient pour être à ta place. Et tu bousilles tout...

Son ton était accusatoire. Après avoir ôté son haut, Chaz se tourna vers lui et le fusilla du regard. Son expression était effrayante. Isaac ne l'avait encore jamais vu comme ça.

— Tu ne sais pas de quoi tu parles ! J'ai tout sacrifié pour elle, tout, tu entends ?!

En un battement de cils, Chaz fut en face de lui, ses yeux lançant des éclairs et le poing levé comme pour le frapper. Même si Isaac avait gagné en assurance, pour le coup, il eut peur. Il savait que son codétenu pourrait vraiment le frapper. Il jeta un rapide coup d'œil au bouton de sécurité, se demandant s'il pourrait parvenir à l'atteindre en étant assez rapide.

— J'ai tué pour elle...

Isaac se figea, arrêtant presque de respirer. C'était la première fois que Chaz lui disait quoique ce soit à propos de son passé. Il sentit qu'il avait touché au but. Il avait obtenu la confirmation qu'il avait redoutée depuis son premier jour d'incarcération : son codétenu était un meurtrier.

Chaz repensa à son entretien avec sa sœur et à quel point son discours et celui d'Isaac étaient similaires. Cette pensée lui fit relâcher son poing, sa mâchoire demeura crispée et ses muscles tendus.

— Tu ne sais vraiment pas ce que tu racontes et quels sont les enjeux de ce monde... Tu n'es bon qu'à offrir ton cul pour te protéger.

Dans un élan de colère, Chaz attrapa le col du haut orange d'Isaac pour le lui arracher, mais le Californien lui empoigna l'avant-bras pour le repousser, désormais tout aussi énervé que lui.

— Ne me touche pas !

— Tu vas à l'encontre même du marché que tu as toi-même proposé. De toute manière, je n'ai jamais eu besoin de ton consentement pour prendre ce dont j'ai envie ! Mais tu devrais te soumettre, Isaac, tu ne gagneras rien à te débattre contre moi... si ce n'est la douleur. Personne ne viendra te sauver.

Le brun respira bruyamment. Il parvint à frapper Chaz au visage en tentant une feinte pour s'échapper par le côté, mais son codétenu fut plus rapide et l'attrapa par les hanches. Brusquement – lui coupant le souffle sous le choc – Isaac fut plaqué au fond de son lit, Chaz pesant de tout son poids sur ses jambes, l'immobilisant.

— Ne me touche plus ! répéta-t-il en s'agitant de plus en plus. Jamais ! Arrête ça !

Il continua tout de même de se débattre jusqu'à ce que l'homme épingle ses poignets au-dessus de sa tête.

— Tu n'as pas le droit !

Chaz se moqua de lui et sa main libre glissa à l'intérieur de son pantalon. Isaac tenta de soulever son bassin pour échapper au contact sans succès. Tout son corps se mit à trembler. Des flashs de Johnsson, de ses acolytes, mais aussi des précédentes agressions de Chaz se succédèrent sous ses yeux. Il n'en pouvait plus. Tout cela devait cesser. En dernier recours, il hurla :

— Tu es marié !

L'Afro-américain se stoppa net, les yeux ronds comme des soucoupes. 

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