Chapitre 21

21.3K 1.8K 65
                                    

Chapitre 21.

C'était différent que d'avec Johnsson. Isaac n'avait pas l'impression d'étouffer et de manquer de souffle. Il pouvait contrôler à quel rythme et à quelle profondeur il prenait le membre de Chaz dans sa bouche. Ce n'était donc pas aussi désagréable que ça avait pu l'être dans les douches. Pourtant, rien que d'assimiler les deux situations lui donnait la nausée.

Mais il parvint à se contrôler. Déterminé à ce que Chaz accepte le marché – et même s'il n'avait pas énormément d'expérience en la matière – il fit de son mieux pour lui plaire. Il s'imagina faire ce qu'il aurait aimé qu'une jolie fille lui fasse. Ses lèvres rouges de gloss seraient descendues le long de son sexe, sa langue aurait caressé son gland, se glissant dans la petite fente à son extrémité et ses mains se seraient occupé de la portion qu'elle n'arriverait pas à engloutir. Isaac fit de même.

Les mains de Chaz se posèrent sur sa tête et agrippèrent ses mèches brunes, le tirant vers l'avant pour qu'il gagne du terrain, même s'il ne pouvait pas aller plus loin. À voir le visage de son codétenu, ses yeux clos et les grognements sourds qu'il poussait, l'expérience d'un partenaire consentant – autant qu'il pouvait l'être au vu des circonstances... – paraissait lui plaire.

Les efforts d'Isaac portèrent leurs fruits quand les doigts de Chaz se crispèrent dans ses cheveux et que l'homme jouit au fond de sa gorge en le maintenant bien en place. Malgré le goût âcre et salé, le Californien s'efforça d'avaler la semence de son codétenu pour être libéré de son emprise. Il déglutit, puis releva ses prunelles chocolat sur celui-ci.

Chaz paraissait plus... calme. Son orgasme paraissait l'avoir détendu.

— Eh bah, il y a de l'amélioration à faire, mais c'est bien pour un début, admit-il en remontant la fermeture éclaire de son pantalon. Tu es drôlement motivé pour quelqu'un qui ne voulait pas baiser il y a quelques jours seulement...

Isaac ignora le reproche à peine voilé.

— Certaines choses ont changées.

Oui et il n'allait sûrement pas raconter en quoi à Chaz qui en profiterait pour se moquer ou se servir de cette faiblesse contre lui. Isaac n'était plus aussi innocent que lors de ses premiers jours à West Island concernant l'honnêteté et la morale des prisonniers y étant incarcérés.

— Je vois ça.

— Alors, le marché ? Un partenaire consentant en échange de ta protection, lui rappela-t-il en se relevant pour être à sa hauteur.

— Ah ouais, le marché...

Chaz laissait volontairement planer le suspense, ce qui ne plaisait pas à son homologue.

—Te fous pas de moi.

— Si ça peut te faire plaisir... mais si tu veux être protégé, il te faudra suivre mes règles.

Si Isaac voulait survivre en prison, il ne pouvait pas rester comme ça.

— Mêmes celles qui visent à m'isoler de toutes les personnes qui se sont montrées gentilles avec moi jusqu'à présent ? répliqua-t-il avec un goût amer dans la bouche, sourcils froncés.

— Ne va pas croire une seconde que leur gentillesse n'était pas intéressée. Je suis ici depuis longtemps, bien plus longtemps que toi, j'ai survécu et j'ai fait ma place, alors au lieu de chigner et de te plaindre, tu devrais te contenter de me respecter, de m'écouter, de m'obéir et de m'offrir ton cul.

— Je ne suis donc que ça ? Une poupée gonflable pour tes désirs ?

Chaz ricana.

— Ne soit pas idiot : les poupées gonflables font l'étoile de mer, mais tu m'as promis un partenaire coopératif pour les prochaines fois.

Isaac ferma ses poings, mais décida de ne pas réagir. Ça ne servirait à rien d'énerver son codétenu et nouveau protecteur. Il ne tenait pas à déclencher sa colère, ayant lui-même goûté à ce dont l'homme était capable de faire sous le joug de ses émotions. Chaz l'avait violé à de multiples reprises et envoyé à l'infirmerie. Il s'agissait là de souvenirs que le cerveau d'Isaac avait préféré occulter. Bien sûr, il savait que Chaz était horrible, qu'il n'était sans doute pas mieux que Johnsson, mais les circonstances faisaient en sorte qu'il n'avait que sur lui pour se reposer.

Il allait rajouter quelque chose quand un gardien de la prison apparut dans l,encadré de la porte.

— Détenu Isaac ?

Le brun tourna la tête.

— Oui ?

— Vous êtes attendu au salon de coiffure pour y purger votre punition.

Chaz fronça les sourcils, l'air perdu.

— Le salon de coiffure ? répéta-t-il avec perplexité.

Isaac lui sourit avec amertume :

— C'est ma conséquence pour avoir monté ce terrible « complot » contre toi. Souviens-toi en bien.

Oui, souviens-toi que je t'ai fait sortir de l'isolement au risque de perdre toute crédibilité auprès du directeur et en acceptant même de purger une conséquence. Ne laissant pas le temps à Chaz de répliquer quoique ce soit, il emboîta le pas au gardien à l'extérieur de la cellule.

Sa punition l'attendait.

Entre les barresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant