Chapitre 47

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Chapitre 47.

Isaac était saoulé. Parler avec Chaz lui avait mis les nerfs à vif. Ronaldo l'avait bien remarqué et, avant qu'il ne casse quelque chose, il lui avait donné son congé. C'est en pestant que le Californien retourna dans sa cellule. Wilds était allongé sur sa couchette et il fronça les sourcils en le voyant arriver.

— Tu vas bien, Isaac ? Tu as l'air de mauvais poils.

— Ça va, répliqua-t-il en grimaçant. J'ai juste eu un visiteur indésirable au salon.

— Ah, oui ?

— Ouais, mais c'est rien... Ne t'en fais pas avec ça.

Le brun haussa les épaules en s'approchant de sa propre couchette.

— Tu as l'air troublé...

Isaac se raidit. Il n'aimait pas avoir l'impression d'être aussi lisible qu'un livre ouvert. Wilds se décala sur sa couchette, le dos contre le mur et tapota la place à côté de lui.

— Et si tu t'assoyais ? On pourrait en parler. On dit que je suis doué pour ça.

Le Californien fronça les sourcils.

— Pour quoi ?

— Pour jouer au psy. On faisait beaucoup d'exercices du genre quand je suis entré au FBI.

Il fallait un mental de fer pour être aussi longtemps sous couverture sans craquer pour autant.

L'agent sourit et Isaac le trouva beau. Il avait un sourire rassurant qui disait « aller, tu peux me faire confiance » ; tout l'inverse de Chaz. Alors, il ne résista pas bien longtemps et consentit à prendre place auprès de Wilds.

— Alors, qu'est-ce qu'en dit mon psy privé ?

— À toi de me le dire. Qui est venu te voir aujourd'hui ?

— C'est vraiment important ?

— Ce serait un début.

Isaac se prit la tête entre les mains et soupira.

— Je voudrais juste... je voudrais juste être tranquille, tu vois ? Mais je suis à West Island et je ne pense pas que ce soit possible. Je ne serai jamais en paix, non ? Je donnerais n'importe quoi pour...

— Un peu de répit ? tenta Wilds.

Le brun hocha la tête.

— J'imagine que c'est ça. Je ne suis pas habitué à un environnement pareil. Je ne viens ni des gangs ni des quartiers malfamés, mais j'ai contracté des dettes et j'ai accepté de transporter de la drogue pour m'en défaire. J'ai été pris et je suis arrivé ici. C'est un monde de brutes et je ne suis pas comme ça, mais je le deviens... progressivement.

— La prison est connue pour faire cet effet. Les gens s'endurcissent quand ils y viennent...

— Le processus a déjà commencé..., murmura le Californien. Et si ça continue, je vais faire des choses... pour ma protection, il va falloir que je me défende et, en me défendant, je risque d'allonger ma peine. C'est un cercle vicieux.

— Tu es quelqu'un de bien, Isaac, quelqu'un de bien qui a fait des erreurs. Et tu sortiras de prison après la fin de mon enquête avec ta remise de peine ; c'était le contrat. Alors, ne t'en fais pas avec tout ça.

C'était rassurant. Le brun aimait ce qu'il entendait. Wilds paraissait avoir les mots justes. Cela faisait combien de temps qu'Isaac n'avait rien entendu d'aussi gentil à West Island ? Il ne pouvait même plus s'en rappeler...

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